Les anecdotes du week-end de ski
Le coup de main sympa des Français et des sushis pour une Fribourgeoise

Toutes les grandes et petites histoires du week-end de ski sont à retrouver ici, du coup de main des Français aux Suisses jusqu'à la passion d'une Fribourgeoise pour les sushis.
Marco Odermatt a frappé fort à Beaver Creek!
Photo: Sven Thomann
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Marcel W. Perren et Mathias Germann

Ce week-end de course a été très animé au Canada et aux Etats-Unis. En voici toutes les grandes et petites histoires.

Lara Gut-Behrami et Corinne Suter sont out! Et maintenant?

Grâce au bon travail de Swiss-Ski et à un calendrier favorable, les Suissesses ont enfin pu s'entraîner à Corviglia, dans les Grisons,c e qui n'était pas le cas depuis plusieurs années. L'objectif? Profiter de l'avantage d'être à domicile. Seules les Américaines et Lindsey Vonn ont également pu se rendre sur la piste - en guise de remerciement pour les entraînements que la Suisse a pu faire aux Etats-Unis. Mercredi, la mauvaise nouvelle est tombée: après Lara Gut-Behrami, Corinne Suter a elle aussi fait une violente chute, croisant les skis à une vitesse d'environ 90 km/h. Le diagnostic: déchirure de fibres musculaires dans la jambe gauche, contusion de l'articulation du genou gauche et fracture du pied droit. Elle doit observer une pause d'environ un mois. «Cela aurait pu être encore bien pire», déclare l'entraîneur de vitesse Stefan Abplanalp. Corinne Suter a sans doute bénéficié de sa forme physique exceptionnelle. Néanmoins, l'équipe suisse sera fortement décimée à Saint-Moritz, les deux meilleures skieuses de vitesse étant absentes. «Elles nous manqueront, c'est clair. Mais nos autres skieuses sont également en bonne forme», assure Stefan Abplanalp.

Corinne Suter sera absente environ un mois.
Photo: SVEN THOMANN

Marco Odermatt révise son jugement

Avec deux victoires en trois courses, Marco Odermatt entre dans l'histoire des courses de Coupe du monde comme le grand héros de Beaver Creek 2025. Pour rappel, les semaines précédentes, Marco Odermatt, comme ses coéquipiers, n'avait pas pu s'entraîner correctement à la descente en raison du manque de neige à Copper Mountain (Etats-Unis). «Il nous faut tout juste 28 secondes pour effectuer une descente sur cette piste raccourcie. Sur ce temps, environ 10 secondes sont consacrées à l'impulsion et aux pas de patineurs. Avec la meilleure volonté du monde, cela ne nous apporte rien en vue des courses sur la Birds of Prey», avait-il alors déclaré à Blick. Après sa victoire en descente et en géant sur le Birds of Prey, Marco Odermatt a quelque peu révisé le jugement qu'il avait alors émis. «Rétrospectivement, les journées à Copper Mountain n'étaient pas si mauvaises. J'y ai fait quelques bons entraînements au départ, et j'ai aussi pu développer mes sensations pour les parties de glisse à Copper. Tout cela m'a certainement aidé pour la longue section de départ plate de la descente à Beaver Creek».

Un début de saison presque parfait

Marco Odermatt a disputé six courses cette saison, dont quatre qu'il a remportées. Le tenant du titre du classement général de la Coupe du monde s'est ainsi déjà réapproprié un bon matelas. Avec 445 points, le skieur Stöckli devance Vincent Kriechmayr de 218 points. Le Norvégien Henrik Kristoffersen, qui s'est autoproclamé l'automne dernier le plus dangereux adversaire de Marco Odermatt pour le classement général, accuse un retard de 227 points. Loïc Meillard, qui a terminé deuxième au cours des deux dernières saisons, se trouve actuellement à la 26e place avec 78 points. Il n'empêche: dimanche, le Valaisan s'est classé pour la première fois de l'hiver dans le top dix en terminant 9e du géant. «Loïc sera bientôt de retour à son meilleur niveau», pense son entraîneur Matteo Joris.

Henrik Kristoffersen est déjà loin derrière Marco Odermatt.
Photo: Sven Thomann

«Sushi» Piller fait comme Lenz Hächler

Sue Piller et Lenz Hächler sont considérés comme de grands talents. Et tous deux ont obtenu leurs premiers points de Coupe du monde outre-Atlantique. Sue Piller s'est classée 20e le samedi et 28e le dimanche. La Fribourgeoise impressionne par sa combativité et sa technique. Va-t-elle s'offrir des sushis, son surnom, elle qui adore ces gourmandises japonaises? «Mon père est cuisinier. Enfant déjà, je goûtais à tout dans la cuisine - à un moment donné aussi aux sushis. Mes préférés sont le saumon épicé et le fromage frais à la mangue et à l'avocat. J'aime les faire moi-même. C'est délicieux».

Sue Piller aime les sushis.
Photo: Zamir Loshi

Dominik Paris téléguidé par Beat Feuz

Le champion olympique de descente Beat Feuz a commenté les courses de Beaver Creek aux côtés de Stefan Hofmänner depuis le studio TV de Zurich. Le mythique descendeur italien Dominik Paris (triple vainqueur de la Streif), qui est ami avec Beat Feuz depuis de nombreuses années, est lui devenu un collaborateur officieux de la télévision suisse. µAprès la chute de Franjo von Allmen en super-G, il y a eu une longue pause. À un moment donné, la caméra de l'aire d'arrivée a filmé Dominik Paris, qui était occupé avec son téléphone portable. C'est à ce moment-là que je lui ai demandé par Whatsapp quelles étaient les conditions sur place», raconte Beat Feuz. Dominik Paris a répondu à la vitesse de l'éclair: «Ça s'éclaircit à nouveau!» Beat Feuz ne s'en est pas contenté: «J'ai écrit à Domme pour lui demander de se rendre à la position d'interview de la SRF dans l'aire d'arrivée. Il y est allé tout de suite et nous avons pu l'interviewer».

Dominik Paris et Beat Feuz sont bons copains depuis longtemps.
Photo: Sven Thomann

Mikaela Shiffrin rencontre à nouveau Lindsey Vonn

Dimanche, à Saint-Moritz, deux géantes du ski américain devraient s'affronter pour la première fois depuis près de six ans: Mikaela Shiffrin contre Lindsey Vonn. Toutes deux prévoient de disputer le super-G (Mikaela Shiffrin fait l'impasse sur les descentes). Qui est la plus forte? Mikaela Shiffrin doit s'habituer petit à petit aux skis longs, alors que Lindsey Vonn est, selon ses dires, à fond. Tous les avantages sont donc pour la skieuse de 41 ans? Pas nécessairement. Car Mikaela Shiffrin adore la piste de l'Engadine, où elle a remporté deux de ses cinq victoires en super-G. Et beaucoup oublient que la reine du slalom a déjà remporté toute une série de médailles de championnats du monde dans cette discipline - or en 2019, bronze en 2021 et argent en 2023.

Lindsey Vonn et Mikaela Shiffrin se retrouvent.
Photo: keystone-sda.ch

Glace et soleil à Saint-Moritz

La chance n'a pas toujours souri à Saint-Moritz ces dernières années. En 2020, il y avait trop de neige et deux courses ont été annulées. Et en 2024, le super-G a dû être annulé. Mais cette fois, trois jours de rêve se profilent de vendredi à dimanche. «Nous avons arrosé jusqu'à vendredi, la piste a pris et est très bonne», rapporte le président du comité d'organisation Robin Miozzari. Et la météo ne promet que du bon: il devrait certes faire relativement doux, mais cela ne devrait pas poser de problème. Au contraire, on se réjouit de l'ensoleillement annoncé. «Rien ne s'oppose à un week-end sensationnel», conclut Robin Miozzari.

Urs Lehmann rappelle aux Suisses le jour où ils ont été sauvés par les Autrichiens

Vendredi, l'ex-président de Swiss-Ski Urs Lehmann a également eu une pensée pour Beat Feuz dans sa nouvelle fonction de CEO de la FIS. Comme le Super-G de Beaver Creek a été marqué par de fortes chutes de neige, une visibilité médiocre et du vent, certains Suisses ont plaidé pour un arrêt immédiat de la compétition après la chute de Franjo von Allmen. Mais finalement, le directeur de course de la FIS Markus Waldner n'a fait passer le feu au rouge qu'après le numéro 30, ce qui a permis de valider la victoire de la superstar autrichienne Vincent Kriechmayr. Mais quel est le rapport avec Beat Feuz? Urs Lehmann donne la réponse: «J'ai rappelé aux Suisses que lors de la descente du Hahnenkamm en 2021, le jury voulait arrêter avant le numéro 30 en raison des conditions de plus en plus mauvaises. Cela aurait signifié que Beat Feuz aurait perdu son premier triomphe sur la Streif. Finalement, les Autrichiens nous ont aidés à faire en sorte que la course se déroule jusqu'au dossard 30 inclus». Et c'est pourquoi les Autrichiens n'auraient certainement pas trouvé drôle que les Suisses forcent l'interruption quatre ans plus tard, ce qui aurait coûté la victoire à Vincent Kriechmayr.

Il est néanmoins permis de se poser la question: Urs Lehmann aurait-il agi exactement de la même manière lors de ce super-G controversé s'il avait été dans la position du directeur de course de la FIS, Markus Waldner? «Comme je me trouvais dans l'aire d'arrivée, je ne pouvais pas juger des conditions réelles sur la piste de course. Mais comme j'ai appris à connaître Markus Waldner, qui est un très bon directeur de course consciencieux, je ne peux pas imaginer qu'il aurait laissé cette course se dérouler jusqu'au numéro 31 si elle avait été trop dangereuse pour les athlètes».

Les souvenirs d'Urs Lehmann remontent à la surface dans les rafales de neige de Beaver Creek.
Photo: Sven Thomann

La star du shooting regarde son frère

Lara Gut-Behrami et Corinne Suter ne sont pas les seulse à devoir renoncer au ski en ce moment. A Tremblant (Canada), sept (!) des 30 meilleures skieuses ont manqué le géant pour cause de blessure. Parmi elles, la vainqueure du classement général de la Coupe du monde Federica Brignone. Dans le domaine de la vitesse, l'hécatombe n'est pas aussi grande. Et pourtant, la semaine dernière, une skieuse de premier plan, Lauren Macuga, s'est déchirée le ligament croisé. L'hiver dernier, l'Américaine était l'une des grandes promesses de l'hiver, elle qui a terminé quatrième en descente et sixième en super-G. Elle a donc dû se faire opérer. Toujours est-il que Lauren Macuga a pu rayonner à nouveau jeudi à Beaver Creek. La raison? Son jeune frère Daniel a maîtrisé la Birds of Prey en tant qu'ouvreur. Lui aussi veut un jour accéder à la Coupe du monde.

Lauren Macuga ne peut actuellement pas skier, mais elle a fièrement regardé son frère le faire.
Photo: keystone-sda.ch

Attention à cet Autrichien!

En Autriche, l'euphorie est de retour après un hiver assez triste. Au classement de la Coupe des nations, les hommes comptent actuellement 279 points d'avance sur les Suisses, grâce notamment au retour en force de Vincent Kriechmayr. Et dans l'ombre de ce vétéran de 34 ans, l'équipe autrichienne de vitesse voit grandir Stefan Eichberger. Lors du super-G de Copper Mountain, le Styrien était plus rapide que le futur vainqueur Marco Odermatt jusqu'à son abandon dans le dernier tiers du parcours. Et bien que l'on ait reproché à Stefan Eichberger des déficits techniques l'hiver dernier encore, il s'est classé septième en descente et sixième en super-G sur la très exigeante Birds of Prey. Mais comme sa plus grande force reste la glisse, ses entraîneurs estiment que ce colosse de 104 kilos sera difficile à arrêter, même par les Suisses, lors de la prochaine descente à Val Gardena.

Stefan Eichberger est considéré comme une grande promesse autrichienne.
Photo: AP

Julia Scheib fait la joie de l'Autriche

La 49e course de Coupe du monde a enfin été la bonne: Julia Scheib a remporté sa première victoire à Sölden. Et maintenant, elle a doublé la mise lors de la 52e course de Coupe du monde à Tremblant en s'imposant à nouveau. «Après l'échec d'hier, aujourd'hui a été une très belle journée», a-t-elle déclaré dans une interview à la télévision autrichienne. Comme d'habitude, les photographes n'ont pas eu droit à des photos de joie exubérantes. Elles n'étaient d'ailleurs pas nécessaires. Comme le disait récemment Julia Scheib: «Ce n'est pas celui qui a le plus large sourire qui est automatiquement le plus heureux». En Autriche, on est soulagé - l'énorme trou noir (neuf ans sans victoire!) est oublié depuis longtemps.

Julia Scheib accumule les points pour l'Autriche.
Photo: AP

«Gino sait mieux skier que courir»

Gino Caviezel n'a certes pas participé à une seule course ces dernières semaines dans le Colorado (Etats-Unis). Mais le Grison, qui a subi une lésion totale du genou droit lors de la semaine de l'an 2024 en raison d'un crash en super-G à Bormio, a effectué quelques entraînements prometteurs à Copper Mountain. A la surprise du vice-champion du monde Thomas Tumler. «A sa descente de l'avion, Gino marchait comme une bête blessée. Je me suis donc sérieusement demandé si ce long voyage avait vraiment un sens pour lui. Mais sur la piste d'entraînement, il m'a vraiment beaucoup plu. Gino est beaucoup plus doué pour le ski que pour la marche». Néanmoins, on ne sait pas encore quand le skieur de 33 ans fera son retour en Coupe du monde.

Pas encore très rapide à pied, mais plus efficace à ski: Gino Caviezel.
Photo: Sven Thomann

Merci la France!

Les prochaines courses de Coupe du monde sont prévues pour les hommes le week-end prochain à Val-d'Isère, avec un géant le samedi et un slalom le dimanche. Mis à part Loïc Meillard et Luca Aerni, qui étaient tous deux en Amérique du Nord, nos cracks du slalom auront un avantage sur la Face de Bellevarde, une pente ultra-raide. Grâce à ses excellentes relations avec les Français, le chef du slalom Matteo Joris a réussi à ce que Tanguy Nef, Daniel Yule, Marc Rochat, Ramon Zenhäusern et Matthias Iten soient la seule équipe à pouvoir s'entraîner sur la piste de course la semaine dernière, aux côtés de la nation hôte.

Tangy Nef a bénéficié d'un entraînement spécial à Val d'Isère.
Photo: keystone-sda.ch
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