Le pire résultat depuis huit ans
Les Suissesses sont à la cave, mais il existe une lueur d'espoir

Les Suissesses ont une nouvelle fois sombré en super-G à Val d’Isère, confirmant leurs difficultés actuelles en vitesse, alors que la relève peine à s’imposer. Sofia Goggia, elle, monte en puissance à l’approche des Jeux olympiques.
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Malorie Blanc se bat contre les pièges de la piste à Val d'Isère. Elle termine 20e du super-G et meilleure Suissesse.
Photo: Getty Images
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Mathias Germann

Ça ne peut pas être pire? Si. Après une 18e place en descente, la meilleure Suissesse termine 20e en super-G. Un résultat à mettre sur le compte de Malorie Blanc. «Je n’ai pas pu jouer avec la trajectoire, je n’ai pas pu mettre les gaz», analyse la jeune Valaisanne. Un constat qui vaut aussi pour ses six coéquipières: l’engagement est bien présent, mais la crispation l’est tout autant.

Aucune trace d’aisance dans le ski. Joana Hählen, 23e, le reconnaît: «J’ai essayé d’être ferme, mais sans doute trop. C’était le problème. Et quand on est trop agressive sur cette neige molle, ça devient compliqué.»

Au final, il ne reste que le verdict brut. Et il est sévère: pour retrouver une performance collective encore plus faible des Suissesses, il faut remonter à janvier 2017, à Cortina (Italie). Un hasard? Pas vraiment. C’était la dernière course avant les Championnats du monde de Saint-Moritz. Lara Gut-Behrami y avait lourdement chuté, se blessant à la main et à la jambe – la cuisse entièrement bleuie. Deux semaines plus tard, elle se rompait le ligament croisé en Engadine.

Les plus de 30 ans face aux blessures

Aujourd’hui encore, Lara Gut-Behrami est absente, une nouvelle fois en raison d’une rupture du ligament croisé. On ignore même si elle pourra reprendre le ski de compétition. Une chose est sûre: c’est en super-G que son absence se fait le plus sentir. Dans cette discipline, la relève s’est fait rare ces dernières années.

La comparaison entre les listes de départ de Cortina 2017 et de Val d’Isère 2025 est parlante. Il y a presque neuf ans, Corinne Suter, Michelle Gisin, Jasmine Flury, Joana Hählen et Priska Ming-Nufer accompagnaient déjà Lara Gut-Behrami. Toutes ont désormais plus de 30 ans, sont toujours actives en Coupe du monde ou actuellement blessées – comme Corinne Suter et Michelle Gisin.

Deux espoirs subsistent toutefois aux côtés de l’étoile montante Malorie Blanc: Delia Durrer et Janine Schmitt. À Val d’Isère, elles ont laissé entrevoir leur potentiel, sans encore disposer de l’élément décisif pour rivaliser avec l’élite mondiale. Même constat pour Stefanie Grob. L’Appenzelloise, sept fois médaillée aux Mondiaux juniors et titulaire d’une place fixe en super-G en Coupe du monde, n’a pas pris le départ à Val d’Isère. Elle était engagée en Coupe d’Europe à Saint-Moritz. Avant cela, Stefanie Grob avait disputé 22 courses de Coupe du monde sans jamais inscrire le moindre point.

Sofia Goggia monte en puissance

La relève suisse en vitesse apparaît fragile. Sans performance exceptionnelle, le risque de naufrage collectif est élevé. Les échecs pèsent lourd, mentalement comme sportivement. Un problème ressort clairement: la glisse. À l’exception de Delia Durrer, toutes les Suissesses ont perdu trop de temps sur le plat. «C’est une zone problématique à laquelle nous ne nous attendions pas», observe l'ancienne championne Tina Weirather.

Sofia Goggia n’a, elle, aucun de ces soucis. L’Italienne s’impose devant Alice Robinson et Lindsey Vonn. Sofia Goggia affiche une forme de plus en plus aboutie à l’approche des Jeux olympiques de Cortina, qui se disputeront à domicile pour elle.

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