Il y a trois mois, Joana Hählen vivait un moment qu’elle n’est pas près d’oublier. En vacances en Sardaigne avec son compagnon, la spécialiste de vitesse savourait une parenthèse bien méritée. «C’était un voyage incroyable. On a fait de la randonnée, du wingfoil, du golf… et on a aussi pris beaucoup de temps pour ne rien faire», sourit-elle.
Et puis, au milieu de ce séjour idyllique, une surprise: «D’un coup, j’ai réalisé que je n’avais plus mal au genou droit. Sans rien faire, la douleur avait disparu. C’était totalement inattendu, et ça m’a rendue incroyablement heureuse.»
Début septembre, la skieuse bernois affiche toujours la même sérénité. La partie la plus intense de sa préparation estivale est derrière elle et elle vient de passer onze jours à skier à Zermatt. «Il y a un an, j’étais à un stade complètement différent. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux», se réjouit-elle.
Quatrième rupture des ligaments
Il faut dire que l’hiver dernier, Joana Hählen a traversé une nouvelle épreuve: une quatrième rupture des ligaments croisés. Comme pour l’autre genou, elle et son staff médical avaient choisi de ne pas opérer et de ne pas reconstruire le ligament, évitant ainsi deux interventions lourdes et une très longue convalescence.
En comparant cet été à celui de l’an passé, elle peut mesurer le chemin parcouru: «L’été dernier, j’étais au plus bas, je me demandais même si je pourrais skier en hiver. Aujourd’hui, je sais que je serai prête».
Cortina dans un coin de la tête
À tel point qu’elle a même repris le tennis, un sport qui lui manquait énormément. «Je dois toujours faire attention à mon genou, bien sûr. Certains jours, il est un peu trop sollicité ou il craque, mais je sais comment gérer ça», explique-t-elle.
Même si elle retrouve ses sensations avec une raquette en main, c’est toujours sur ses skis qu’elle se sent la plus à l’aise. «L’hiver dernier, quand je m’élançais, mon subconscient me disait: 'Il faut juste franchir la ligne d’arrivée'. Et jamais: 'Va chercher la victoire'. Impossible dans ces conditions de repousser mes limites. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus détendue. J’espère que ça va continuer.»
Elle ne sait pas encore si cette saison sera la dernière de sa carrière. «Je déciderai au printemps», précise-t-elle. Mais elle a déjà un objectif bien clair: les Jeux olympiques de Cortina, en février prochain. «Je n’ai participé qu’à une seule édition des Jeux, en 2022, où j’ai terminé 6e de la descente à Pékin. Revivre un tel moment, dans un cadre aussi magnifique que Cortina, ce serait vraiment spécial.»