Elle danse, elle chante, elle semble en transe. Cet hiver encore, Michelle Gisin fait confiance à sa traditionnelle préparation musicale avant une course. Avec des écouteurs dans les oreilles et un casque sur la tête, elle se met dans l'ambiance de la compétition quelques minutes avant le départ.
«J'espère à chaque fois ne pas me faire prendre par les caméras de télévision dans ces moments-là», sourit-elle. De temps en temps, cela arrive quand même – mais peu importe. La chanson que Michelle Gisin a écoutée ces dernières semaines est particulière: le tube «Sarà perché ti amo» du duo italien Ricchi e Poveri. Traduite, elle signifie quelque chose comme «Ce sera comme ça parce que je t'aime» et date de 1981.
«Osciller entre l'amour et la haine»
Une chanson italienne vieille de plus de 40 ans motive donc Michelle Gisin? C'est exactement ça. Dernièrement, elle a eu un effet retentissant – l'Obwaldienne a terminé troisième en slalom à Lienz (Autriche). «C'est surtout en slalom que c'est amusant, cela me fait sourire», explique-t-elle. La raison: dans la première phrase de la chanson, on peut entendre: «Che confusione!» (en français: quelle confusion!), avant d'enchaîner avec «Sarà perché ti amo».
«Cela va comme un gant au slalom, où j'ai longtemps eu des problèmes, rappelle Michelle Gisin. Dans cette discipline, j'hésite entre l'amour et la haine. Heureusement, l'interrupteur a récemment basculé dans la bonne direction, l'amour prévaut à nouveau.»
À Kranjska Gora, Michelle Gisin ne veut pas seulement briller dimanche en slalom, mais aussi faire un pas en avant dès samedi lors du géant. Ce ne sera pas facile, car elle a des problèmes nettement plus importants dans cette discipline. «Tout d'abord, la densité des performances en géant est plus élevée que nulle part ailleurs chez les femmes. Mais surtout, je perds trop vite confiance lorsque quelque chose ne va pas. Je dois travailler sur ce point.»
Cinq jours de vacances
Toujours est-il que Kranjska Gora est un bon endroit pour Michelle Gisin. C'est ici qu'elle a décroché deux de ses trois podiums en géant. En janvier 2021, avant même d'être atteinte de la mononucléose, elle avait terminé troisième et deuxième dans le nord-ouest de la Slovénie.
Est-ce que ça va marcher à nouveau? Après une pause de cinq jours («c'était presque des vacances») chez elle à Riva del Garda (ITA), la championne polyvalente se prépare à la prochaine compétition avec deux journées d'entraînement en géant. Ce qui est sûr, c'est que Michelle Gisin a depuis longtemps sur sa playlist la musique appropriée pour obtenir un bon résultat à Kranjska Gora.