Elle ne veut pas de pilules
Camille Rast: «Comme si un briquet brûlait sur ma hanche»

Toujours freinée par sa hanche capricieuse, Camille Rast avance entre éclairs de génie et douleurs persistantes. À Tremblant, la Valaisanne espère enfin enchaîner, portée par des sensations en progrès mais une préparation estivale largement amputée.
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Camille Rast se porte bien malgré ses problèmes de hanche. Dernièrement, elle s'est classée 5e au slalom géant de Copper Mountain.
Photo: Sven Thomann
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Mathias Germann

Faire un pronostic pour Camille Rast (26 ans)? Même une voyante jetterait l’éponge. La Valaisanne continue de composer avec les séquelles de sa blessure à la hanche. «Par moments, on croit avoir fait un pas en avant. Et cinq pas en arrière suivent», expliquait-elle récemment.

Ses résultats reflètent ces montagnes russes physiques: elle a déjà signé une 3e place en slalom, une 5e en géant… mais aussi deux 15es rangs dans les mêmes disciplines.

Avant le géant de Tremblant (Canada), Camille Rast se sent bien. Elle a étonnamment bien encaissé les courses de Copper Mountain (Etats-Unis), disputées à 3000 mètres d’altitude. En géant, elle a même réussi la meilleure deuxième manche de sa carrière, bondissant de la 10e à la 5e place – un signal très encourageant.

Elle profite aussi du fait qu’à Tremblant, le départ est donné à seulement 590 mètres d’altitude. Son corps devrait apprécier.

«Comme si un briquet brûlait sur ma hanche»

Une incertitude demeure. La championne du monde de slalom raconte un épisode survenu juste avant Levi (Finlande): «J’avais l’impression que quelqu’un tenait un briquet allumé sur ma hanche. Ça brûlait vraiment. C’était tout sauf agréable.»

La douleur irradiait déjà, même si Camille Rast ne sentait pas toujours tout. «Un jour, une jambe était comme engourdie. Mais je pouvais lever 100 kilos en préparation physique. La force était là.» Elle évite les antidouleurs autant que possible: «Après le retour de Levi, j’en ai pris. Mais je n’en veux pas en course. Mon ventre n’aime pas ça.»

«En été, je pouvais à peine courir»

Lundi, elle s’est accordé un jour de pause. Dès mardi, elle a repris l’entraînement. Entre les deux? Toujours une séance de thérapie. La tendance est positive, mais le retard accumulé à l’automne reste un vrai handicap.

À cause d’un entraînement très limité, il lui manque des bases. «En été, je pouvais à peine courir ou faire du vélo. Même vingt minutes sur le home-trainer, c’était impossible. Je reviens de très loin et c’est pour ça que je suis contente que l’hiver se passe aussi bien jusqu’ici.»

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