Attention, danger!
Le fiasco de Marco Odermatt et ses copains à l'entraînement en Amérique du Nord

À Copper Mountain, les Suisses s’entraînent sur une descente au rabais. Une préparation inquiétante alors que la redoutable Birds of Prey approche à grande vitesse.
Publié: 09:17 heures
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Les conditions à Copper Mountain ne sont pas idéales.
Photo: Sven Thomann
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Marcel W. Perren et Sven Thomann

Après une dizaine de jours d’entraînement à Copper Mountain (États-Unis), le célèbre entraîneur suisse Helmut Krug laisse transparaître une certaine irritation. Et non, ce ne sont pas ses athlètes qui l’agacent. Ce sont les pistes qui mettent le Tyrolien de mauvaise humeur. «Nous devons nous entraîner sur une descente qui ne compte que six virages et où tout glisse. C’est très loin de ce qu’il nous faut pour préparer une piste aussi exigeante que Beaver Creek.»

Quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde, Marco Odermatt, partage l’avis de son coach: «Il faut à peine 28 secondes pour descendre ce tracé. Sur ce temps, une dizaine de secondes sont consacrées aux poussées de bâtons et au pas de patineur. Dans cette optique, même avec la meilleure volonté du monde, ça ne sert à rien pour préparer les courses de la Birds of Prey.»

«Un peu trop d’un coup»

Les Suisses trouvent tout de même une consolation: leurs concurrents étrangers, eux aussi en stage à Copper Mountain, ne bénéficient pas de meilleures conditions. Mais comment expliquer que cette station du Colorado, encore considérée l’an dernier comme l’un des meilleurs centres d’entraînement au monde, ne soit soudain plus à la hauteur?

«Il y a un peu trop de problèmes qui se sont accumulés d’un coup», explique Marco Odermatt dans un entretien accordé à Blick. «Il a fait bien plus chaud que d’habitude ici au début novembre, du coup l’enneigement est très faible.» Et comme quatre courses de Coupe du monde figurent au programme la semaine prochaine (géant et slalom femmes, super-G et géant hommes), la piste principale a été réservée à leur préparation minutieuse. Résultat: seulement de petits bouts de tracé sont disponibles pour l’équipe suisse.

Les novices en danger

Pour les cadors de la vitesse, comme le champion du monde Franjo von Allmen ou le médaillé de bronze mondial Alexis Monney, ce manque d’entraînement à Copper Mountain ne devrait pas être catastrophique: ils ont pu accumuler de précieux kilomètres à Zermatt en août et en octobre, puis encore en Amérique du Sud, où les conditions étaient excellentes.

En revanche, le cas de Marco Odermatt est différent: après un très bon bloc de vitesse au Chili, le Nidwaldien s’est ensuite entièrement consacré au géant de Sölden jusqu’à sa victoire du 26 octobre. «Mon dernier vrai entraînement de descente remonte à la deuxième semaine de septembre au Chili. C’est pour cela que j’aurais eu besoin de quelques journées supplémentaires à Copper.»

Malgré tout, la superstar se montre confiante avant les deux descentes de Beaver Creek. Son inquiétude va surtout aux athlètes qui manquent d’expérience: «À part notre groupe, personne ou presque ne s’est entraîné en descente depuis le retour d’Amérique du Sud. Les skieurs aguerris sauront s’adapter. Mais pour les plus jeunes, cela peut vite devenir dangereux sur la Birds of Prey.»

L’humour noir à l’autrichienne

Pour détendre l’atmosphère, le chef des descendeurs autrichiens, Andi Evers, a sorti la réplique du jour: «Nous mettons plus de 28 secondes pour descendre notre piste d’entraînement. Non pas parce qu’elle est plus longue, mais simplement parce que nous sommes plus lents que les Suisses», lance-t-il avec un clin d’œil.

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