Vainqueur surprise du Masters 1000 de Shanghai, Valentin Vacherot espère bien que cet exploit ne sera pas sans lendemain. Il est en même persuadé. «C'est ancré en moi», a assuré le Monégasque dimanche en conférence de presse à Bâle. «Je sais que je peux le refaire.»
Aucune trace d'euphorie dans le discours du héros de Shanghai sept jours après son succès face à son cousin français Arthur Rinderknech en finale en Chine. De toute manière, «ma vie ne va pas changer du tout au tout. Et je ne vais certainement pas modifier ce qui a fonctionné», sourit-il.
«Ma vie va changer»
«Mais ma vie tennistique va changer. Je vais désormais pouvoir disputer les plus grands tournois», se réjouit celui qui est passé de la 204e à la 40e place mondiale grâce à son titre à Shanghai. Et qui a encore progressé d'un rang dans le classement publié ce lundi par l'ATP pour se retrouver 39e.
Le gros chèque - 1,1 million de dollars environ, avant impôts - empoché va en revanche changer beaucoup de choses. «On a tellement besoin d'argent sur le circuit. Cela me permettra de voyager en étant mieux accompagné et dans de meilleures conditions, de faire plus de déplacements», explique-t-il.
Pas question donc de faire des folies, même s'il s'offrira des vacances au terme de la saison. «On a acheté une voiture avec mes parents juste avant le tournoi de Shanghai, et pas question de la revendre», rigole-t-il lorsqu'un journaliste lui demande s'il compte s'offrir un bolide flambant neuf.
Attendu au tournant
A bientôt 27 ans - il les fêtera le 16 novembre -, Valentin Vacherot a la maturité nécessaire pour digérer son inattendu sacre. Et les défis qui l'attendent désormais sur le circuit principal ne lui font pas peur. «Je sais qu'il y aura plus d'attention autour de moi», explique-t-il.
«Je sais que mes adversaires m'attendront au tournant. Mais j'ai tout à gagner en matière d'expérience», explique l'ancien étudiant de la Texas A&M University, qui a fait face à d'innombrables sollicitations depuis son retour de Shanghai. «Mais je ne vais pas me plaindre de l'impact qu'a ce titre», glisse-t-il.
«Et j'ai repris très vite l'entraînement, je voulais être prêt pour Bâle», précise Valentin Vacherot, présent aux Swiss Indoors grâce à une invitation qu'on lui a octroyée. Invitation qu'il tentera d'honorer au mieux mercredi face à son adversaire du 1er tour, la tête de série no 1 du tableau Taylor Fritz (ATP 4).
Très confiant
«Je suis très content de pouvoir affronter Taylor. Il y a encore trois semaines, cela aurait été un rêve de pouvoir jouer face à un tel adversaire. Et cela reste un rêve», poursuit le Monégasque. «C'est cool de jouer face à lui dès le 1er tour. Ce n'est vraiment pas un souci pour moi.»
Les neuf victoires consécutives fêtées à Shanghai - trois face à des membres du top 20, dont une face à Novak Djokovic en demi-finale - ont il est vrai de quoi lui donner confiance. Même si «je ne peux pas expliquer pourquoi tout s'est mis en place à Shanghai», où il n'a pas connu de véritable déclic à proprement parler.
«C'était vraiment une évolution tout au long du tournoi, une prise de conscience. J'ai réussi à me concentrer sur moi-même. Avec mon coach (red: l'ancien joueur monégasque Benjamin Balleret), on parlait surtout de mon jeu, plutôt que de celui de mes adversaires. Alors qu'il s'agissait de très bons joueurs», analyse-t-il.
«Ce niveau de jeu est ancré en moi»
«L'évolution de mon niveau, la prise de conscience de ce niveau de jeu que je suis parvenu à reproduire à chaque match, tout cela m'a aidé à conquérir le titre», précise-t-il. «Ce niveau de jeu est désormais ancré en moi. Je vais essayer de le perdre le moins souvent possible», souligne-t-il.
«Je savais que j'avais ça en moi, tennistiquement et physiquement. Encore fallait-il le prouver», glisse-t-il encore. «Il n'y a pas de recette secrète, et je n'ai pas senti avant le tournoi que quelque chose de spécial allait arriver. L'objectif a toujours été de gagner un tournoi. Mais je visais plutôt les Challengers», s'amuse-t-il.