Patrick Fischer aime-t-il sortir les joueurs de leur zone de confort? Toujours est-il que le sélectionneur national est coutumier des changements de poste. En 2019 en Slovaquie, il avait déjà testé avec succès le repositionnement de Christoph Bertschy au centre d'une ligne. Cette année en Lettonie, le joueur du Lausanne HC est également à cette position depuis le début du tournoi. Il a beaucoup joué avec Tristan Scherwey et Noah Rod ou Fabrice Herzog.
«Je dois effectivement lui tirer un grand coup de chapeau, a tenu à préciser Patrick Fischer à la veille du quart de finale face à l'Allemagne. Il montre une fois de plus que c'est un joueur très intelligent. En 2019, il évoluait avec Andres Ambühl et Simon Moser. Cette année, ses ailiers sont différents, mais c'est un joueur qui a besoin d'avoir le puck sur sa palette pour performer. C'est exactement ce que j'attends de lui.»
Défense prioritaire
Avec six points en sept matches, l'attaquant polyvalent est le troisième meilleur compteur de l'équipe de Suisse. Face à la Grande-Bretagne, mardi, Christoph Bertschy y est allé d'un doublé pour les 4-2 et 5-2 qui ont permis à la sélection nationale de vivre une fin de partie plus tranquille. «Nous avons déjà joué ensemble lors de la préparation, détaille Tristan Scherwey. Plus ça allait et plus les automatismes s'amélioraient même si les buts ne tombaient pas forcément. Nous savions que tôt ou tard ce serait le cas.»
Au moment où la triplette Meier-Vermin-Andrighetto tousse, la montée en puissance de cette «quatrième ligne» est optimale. A eux trois, Rod-Scherwey et Bertschy totalisent plus de 50 buts lors de la saison dernière. Herzog n'est pas en reste avec ses 18 réussites. L'intérêt de cette ligne se situe toutefois ailleurs aussi. En défense. Les trois hommes abattent un travail de repli et d'usure physique remarquable. «En étant centre, je sais que je dois plus patiner qu'à l'aile, convient Christoph Bertschy. Cela me fait peut-être avoir un peu moins de liberté offensive, mais par contre j'ai plus de responsabilités.»
Engagements gagnés
Avec Lausanne, c'est justement cette liberté offensive qui lui a permis d'être le troisième meilleur buteur du championnat avec 23 réussites. Ne souhaiterait-il pas jouer également au centre avec le LHC pour ne pas avoir à continuellement se réadapter? «Ce n'est pas à moi de décider, sourit-il. Mais pour jouer au centre, je sais que je dois aussi progresser au niveau des engagements.» Depuis le début du tournoi letton, Christoph Bertschy est pourtant parmi les meilleurs dans l'exercice (12e) avec plus de 58% de réussite. «Je peux aussi compter sur mes coéquipiers pour récupérer les pucks après la mise en jeu, cela m'aide beaucoup», précise-t-il.
Face à une équipe d'Allemagne solide depuis le début du tournoi, la clé pourrait justement être le rendement de cette quatrième ligne. Si Patrick Fischer parvient à compter sur plusieurs triplettes capables de dominer leurs adversaires respectifs, la Suisse aura moyen d'imposer sa vitesse et donc de jouer son jeu même en étant favorite. Chose qu'elle a d'ailleurs parfaitement su faire depuis le début de ce tournoi.
De la revanche dans l'air! Opposée jeudi (15h15) à l'Allemagne en quart de finale du Championnat du monde à Riga, la Suisse ne veut pas revivre le traumatisme des JO de Pyeongchang en se faisant sortir par le grand voisin.
Autant le dire d'emblée, ce traumatisme se ressent davantage du côté alémanique de notre pays. Lors de la conférence de presse organisée par la fédération, ce sont les journalistes germanophones qui sont revenus à plusieurs reprises sur le sujet. Parce que de Berne à Zurich en passant par Bâle et St-Gall, perdre contre les Allemands en hockey a quelque chose d'humiliant. En Romandie, c'est contre la France que la rivalité existe, et au Tessin face à l'Italie. Question de culture.
Toujours est-il que le dernier duel Suisse-Allemagne qui a compté n'a pas laissé de très bons souvenirs. Que ce soit à Lugano ou en Suisse romande. Un goal de Yannic Seidenberg après 26 secondes dans la prolongation avait permis aux Allemands de filer en quarts de finale du tournoi olympique et contraint la Suisse à rentrer à la maison la queue entre les jambes.
«C'était il y a plus de trois ans et tout est différent, a rappelé Patrick Fischer. Après, une partie contre l'Allemagne dans un match à élimination directe, c'est toujours spécial, c'est clair.» De cette défaite mortifiante, ils sont encore huit dans l'équipe aujourd'hui, neuf si l'on compte Leonardo Genoni qui faisait alors office de suppléant de Jonas Hiller. Si le coach n'y voit pas une blessure ouverte, Tristan Scherwey semble un peu plus «rancunier»: «On a suivi la partie contre la Lettonie pour voir qui serait notre adversaire. Ca reste un derby contre eux. Et je dirais qu'on a quelques comptes à régler. Aux JO, tout se jouait aussi sur un match. Peut-être qu'à ce moment-là on ne méritait pas encore de passer. Il nous a manqué un petit bout, mais on n'a pas oublié.»
Deutsche Qualität
Les Allemands se présentent en Lettonie avec une équipe plus jeune que la Suisse et quelques joueurs très intéressants, malgré l'absence des stars Tim Stützle (Ottawa) et Leon Draisaitl (Edmonton). Drafté en 6e position par les Detroit Red Wings en 2019, Moritz Seider impressionne du haut de ses 20 ans. Prêté à Rögle en SHL, il a inscrit 28 points en 41 matches de saison régulière et 5 points en 13 matches de play-off.
Repêché l'an dernier par Chicago en 17e position, Lukas Reichel vient de fêter ses 19 ans, mais il affiche déjà 6 points en 6 matches dans ce Mondial. Et le coach finlandais Toni Söderholm peut compter sur des joueurs possédant une certaine expérience nord-américaine comme Tom Kühnhackl, Tobias Rieder, Korbinian Holzer et le véloce Dominik Kahun, débarqué d'Edmonton en cours de tournoi.
Bien dans ses patins en dépit de deux défaites et d'un dernier match contre les Britanniques un peu chaotique, la Suisse va-t-elle au-devant d'un match-piège? «Je ne pense pas, estime Tristan Scherwey. Bien sûr que face au Canada ou à la Finlande, on serait certainement outsider, mais on va faire confiance à notre jeu. Même lorsque cela ne tournait pas comme on le voulait, on a fini par retrouver notre jeu. On doit se concentrer là-dessus.»
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Autant le dire d'emblée, ce traumatisme se ressent davantage du côté alémanique de notre pays. Lors de la conférence de presse organisée par la fédération, ce sont les journalistes germanophones qui sont revenus à plusieurs reprises sur le sujet. Parce que de Berne à Zurich en passant par Bâle et St-Gall, perdre contre les Allemands en hockey a quelque chose d'humiliant. En Romandie, c'est contre la France que la rivalité existe, et au Tessin face à l'Italie. Question de culture.
Toujours est-il que le dernier duel Suisse-Allemagne qui a compté n'a pas laissé de très bons souvenirs. Que ce soit à Lugano ou en Suisse romande. Un goal de Yannic Seidenberg après 26 secondes dans la prolongation avait permis aux Allemands de filer en quarts de finale du tournoi olympique et contraint la Suisse à rentrer à la maison la queue entre les jambes.
«C'était il y a plus de trois ans et tout est différent, a rappelé Patrick Fischer. Après, une partie contre l'Allemagne dans un match à élimination directe, c'est toujours spécial, c'est clair.» De cette défaite mortifiante, ils sont encore huit dans l'équipe aujourd'hui, neuf si l'on compte Leonardo Genoni qui faisait alors office de suppléant de Jonas Hiller. Si le coach n'y voit pas une blessure ouverte, Tristan Scherwey semble un peu plus «rancunier»: «On a suivi la partie contre la Lettonie pour voir qui serait notre adversaire. Ca reste un derby contre eux. Et je dirais qu'on a quelques comptes à régler. Aux JO, tout se jouait aussi sur un match. Peut-être qu'à ce moment-là on ne méritait pas encore de passer. Il nous a manqué un petit bout, mais on n'a pas oublié.»
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