Le retour de Chris McSorley aux Vernets est finalement passé bien inaperçu. Tout juste le coach ontarien a-t-il fait «coucou» aux gens assis derrière son banc lors de son arrivée avant le match. Mais rien d'autre. Il faut dire qu'il y a un litige judiciaire portant sur plusieurs millions entre le technicien et le club grenat. Difficile, dans ces conditions, d'avoir envie de se faire des politesses.
Malgré tout, la rencontre a été d'un excellent niveau. Après un premier tiers-temps au cours duquel les deux équipes se sont neutralisées, Lugano a pris la tête lors de la seconde période. Auteurs d'une prestation très aboutie - la meilleure de leur saison? -, les Luganais ont asphyxié les Genevois et ont mené 1-2 puis 2-3 grâce à Julian Walker puis Troy Josephs. Pour les Aigles, Daniel Winnik (1-1) et Tyler Moy (2-2) avaient fait trembler les filets. Lors de l'ultime période, Calvin Thürkauf a inscrit son deuxième but de la soirée (2-5). Le retour tardif des Genevois par Josh Jooris (3-5, 54e) n'a pas suffit
Histoires de gardiens
Pour cette rencontre, Chris McSorley avait pris le pari de laisser son gardien titulaire, Niklas Schlegel, au repos. En son absence, le jeune Thibault Fatton (19 ans) a reçu sa première titularisation devant le filet en National League. Cette première a été une franche réussite puisque l'international M20 a donné une belle sensation de sécurité.
Dans l'autre camp, le poste de dernier rempart a également été matière à discussion. Gauthier Descloux a été fantastique durant 20 minutes. De manière plus surprenante, le No 34 a cédé sa place à Stéphane Charlin lors de l'ultime période. Était-ce dû à un problème physique? La présence sur le banc de Descloux lors de l'ultime période avait toutefois de quoi rassurer.
Pour cette deuxième défaite du week-end après le revers 2-1 après prolongation la veille à Lausanne, Genève a des circonstances atténuantes à faire valoir. Les Aigles devaient en effet composer sans de nombreux titulaires. Noah Rod, touché face au bas du corps vendredi, manquera entre trois et quatre semaines. Si l'on ajoute les blessures des attaquants Tanner Richard, Marc-Antoine Pouliot ainsi que des arrières Roger Karrer et Jonathan Mercier, rien n'est simple actuellement pour Patrick Emond et son équipe.
Les Grenat vont au-devant d'une autre semaine compliquée avec trois derbies romands au programme. Ils se rendront à Bienne mardi avant de recevoir Fribourg vendredi et d'aller à Ajoie samedi. Avec six points en cinq matches, l'heure n'est pas à la panique, mais Genève serait bien inspiré de ne pas laisser le peloton de tête trop rapidement s'éloigner.