Timo Meier est très convoité à l’approche de la date limite des transferts en NHL, le 3 mars. La tendance veut que les San Jose Sharks céderont le buteur appenzellois, dont le contrat expire à la fin de la saison, au club le plus offrant. Selon des rapports venant d’outre-Atlantique, les New Jersey Devils tiennent la corde.
Caroline, Las Vegas, Winnipeg, Washington et maintenant St. Louis s’intéressent également au Suisse. Toronto, les Rangers et les New York Islanders ont déjà attiré des renforts et ne sont probablement plus dans la course.
En échange de Timo Meier, qui a récemment été mis à l’écart en raison d’une blessure, les Sharks veulent apparemment obtenir un choix du premier tour de la draft, ainsi que deux talents.
L’improbable transfert de Mark Streit en 2017
Mark Streit, une légende suisse de la NHL, sait exactement ce qui se passe dans les derniers jours, heures voire minutes qui précèdent la date butoir. Il y a six ans, le Bernois avait vécu un transfert rocambolesque qui s’est transformé en «coup de chance», avec une Coupe Stanley remportée dans les rangs des Pittsburgh Penguins.
Le défenseur venait alors d’être papa d’une petite Victoria. Il était heureux avec sa famille à Philadelphie. Mais les événements se sont précipités. Comme Mark Streit avait un contrat selon lequel il ne pouvait être transféré qu’à dix équipes qu’il avait désignées avant le début de la saison, Ron Hextall, le manager général des Flyers, l'a convoqué dans son bureau le jour de la deadline. Les Calgary Flames, qui ne figuraient pas sur la liste du Suisse, voulaient le joueur expérimenté. L’ancien Montréalais a refusé, d’autant plus que les Flames n’étaient pas candidats au titre.
«Comme si je n’avais jamais été là»
Les Pittsburgh Penguins, qui avaient également manifesté leur intérêt, ne figuraient pas non plus dans les papiers du Suisse. «Je pensais que je ne pouvais pas mettre le rival historique des Flyers sur ma liste, se souvient Mark Streit. Mais j’ai dit à Hextall que j’étais aussi prêt à aller à Pittsburgh.»
Après cette discussion, silence radio… jusqu’à quinze minutes de la deadline, fixée à 15 heures. Le téléphone s'est alors mis à sonner: «Ron Hextall m’a annoncé qu’il m’avait transféré à Tampa Bay en échange de l’actuel attaquant de Genève-Servette, Valtteri Filppula, et de choix au repêchage. Il m’a remercié pour mon engagement envers le club et a raccroché.»
Mark Streit n’avait pas encore digéré ce coup de fil abrupt que son téléphone portable sonnait à nouveau, à 14h58. Son agent, Pat Brisson, était au bout du fil et lui a dit que le défenseur avait été transféré à Pittsburgh. Le pionnier suisse de la NHL s'est alors rendu à la patinoire pour préparer ses affaires. «Mon nom dans le vestiaire avait déjà disparu, comme si je n’avais jamais été là. C’est très spécial», se souvient-il, pensif. Trois mois plus tard, il remportait la Coupe Stanley avec les Penguins, devenant le premier joueur de champ suisse à connaître cette joie. À ce jour, il est toujours le seul.
«Quand le portable sonne, on sursaute»
Même s’il a vu plusieurs fois dans sa carrière de bons collègues être transférés au pied levé, et qu’il a lui-même vécu ce départ comme un choc, Mark Streit reste persuadé que le système nord-américain est bon: «Ça fait partie du business. Même si on est soudainement arraché avec sa famille à notre environnement social.»
La phase précédant la deadline apporte de la nervosité dans les vestiaires de la NHL: «Chaque fois que le téléphone portable sonne, on sursaute.» Mark Streit suit avec un grand intérêt le dossier Timo Meier. Il est possible que l’attaquant arrive dans son nouveau club après un détour inattendu, comme le montre le cas de Streit.