Si tout se déroule comme prévu, Nino Niederreiter et Roman Josi seront les deux premiers joueurs suisses à rejoindre le cercle très fermé des hockeyeurs ayant disputé 1000 matchs en NHL. À ce jour, l’ailier grison en compte déjà 992 dans la meilleure ligue du monde, tandis que le capitaine de Nashville affiche 974 apparitions.
Les deux hommes, amis depuis leur adolescence, se connaissent depuis un rassemblement junior de l’équipe de Suisse. «Roman m’a tout de suite marqué avec sa chevelue longue et épaisse. Et après avoir discuté avec lui, j’ai compris que c’était un gars génial», se souvient Nino Niederreiter, qui confie que, depuis cette époque, ils partagent presque systématiquement leur chambre lors des déplacements avec la Nati.
Au printemps 2013, leur colocation lors des Mondiaux à Stockholm a même donné naissance à une anecdote devenue culte. «On avait un rituel improbable : avant de dormir, on chantait toujours Guantanamera. Peut-être que c’est ça qui nous a portés vers la médaille d’argent», plaisante «El Nino». L’ambiance était en revanche beaucoup moins joyeuse onze ans plus tard, après la nouvelle médaille d’argent obtenue en Tchéquie. «On s’est regardés dans le miroir et on s’est dit: mince, on va finir éternels seconds!»
Coéquipiers, mais trop brièvement
Les deux amis ont brièvement été réunis sous le même maillot en NHL. En 2022, Roman Josi avait joué un rôle majeur dans la venue de Nino Niederreiter à Nashville. Et même si l’attaquant a inscrit 38 points en 56 matchs avec les Predators, l’aventure s’est brutalement arrêtée après seulement quatre mois, avec un transfert à Winnipeg. «J’ai savouré chaque jour à jouer avec Roman. C’est pour ça que ça m’a fait tellement mal, quand j’ai appris que j’étais à nouveau échangé. Des larmes ont coulé quand j’ai dû lui dire au revoir.»
Samedi, les deux amis se sont retrouvés à Nashville à l’occasion du duel entre les Predators et les Jets. Et cette fois, c’est Nino Niederreiter qui a eu le dernier mot, lui qui s'est fait l'auteur d’un doublé (victoire 5–2). Avant la rencontre, il avait toutefois prévenu que l’amitié serait mise sur pause pendant soixante minutes. «Je lui ai déjà mis quelques bons coups de crosse ou de coude. Après le match, il me demande: 'Nino, tu es fou?!' Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse? Un défenseur comme lui ne me laisse jamais approcher son but, il faut que je m'impose.»