Il paraît pensif, presque tendu. Tyler Moy ne donne pas l’impression d’être soulagé après avoir prolongé de quatre ans avec les Lakers de Rapperswil. Ceux qui le connaissent savent pourquoi: le Californien naturalisé suisse vit hockey, pense hockey, respire hockey. Il dissèque chaque match, scène par scène, sans relâche. Vingt minutes seulement après la défaite 1-0 aux tirs au but contre Fribourg-Gottéron, il n’a pas encore eu le temps de tout analyser. Il le dit presque en s’excusant.
Le résumé de sa première réflexion? «Lors des deux derniers matches (0–3 contre Lugano, 0–7 contre Zurich), nous avons perdu notre ADN. Contre Fribourg, la performance a été meilleure dans l’ensemble, mais c’était un match chaotique, avec beaucoup de hauts et de bas.»
Reste une évidence: avant d'affronter Davos samedi soir (défaite 6-1), Rapperswil n’a plus marqué depuis 227 minutes et 16 secondes. Le dernier but remontait au 24 octobre, signé Tanner Fritz lors de la défaite 2–6 contre Zoug. Une disette rare. Tyler Moy a-t-il déjà connu pareille période?
Quelle explication?
À cette question, l’attaquant de l’équipe de Suisse réagit avec une légère irritation. Ce genre de statistiques ne l’intéresse pas. «Ce serait trop simpliste de se focaliser là-dessus. C’est bien plus complexe», explique-t-il.
Il comprend que, de l’extérieur, la méforme soit résumée à l’incapacité à marquer. Mais il y voit plutôt un enchaînement de petits manquements.
«Nous n’avons pas été assez disciplinés dans notre structure. Et sans ça, on ne peut pas exécuter correctement. Quand on reste dans notre système à 100%, on peut battre n’importe qui. Si on en sort, le manque d’efficacité est une conséquence logique.»
Diplômé de Harvard, Tyler Moy n’a que peu d’estime pour les phrases toutes faites du genre: «Le puck ne tourne pas pour nous en ce moment» ou «On a surperformé en début de saison».
Il a prolongé jusqu'en 2030
Il n’aime ni les excuses ni les explications faciles. Il cherche les causes réelles. Et il admet volontiers que, le soir même de l’annonce de sa prolongation jusqu’en 2030, il n’a pas su se montrer à la hauteur de l’événement.
Avant la rencontre face à Fribourg, c’est lui qui, sur le cube vidéo, avait révélé sa signature. Il lui a fallu du temps pour trancher, décortiquant chaque offre avec la même minutie qu’il met à analyser ses matchs. Sa conclusion : Rapperswil reste le bon endroit.
«J’ai un bon feeling. Les trois dernières années ici m’ont beaucoup plu. Je connais la vision du club et je m’y retrouve», dit-il. Cette prolongation marque une nouveauté pour lui: c’est la première fois que l'ancien joueur de Lausannee et de Servette s’engage sur plusieurs saisons.
«C’est vrai, mais j’ai vieilli et je vois la vie différemment. C’est pour ça que je prends d’autres décisions aujourd’hui.» Des décisions toujours mûrement réfléchies, comme tout ce qui touche à Tyler Moy.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 22 | 34 | 55 | |
2 | Rapperswil-Jona Lakers | 22 | -2 | 40 | |
3 | Lausanne HC | 23 | 18 | 40 | |
4 | EV Zoug | 21 | 6 | 37 | |
5 | ZSC Lions | 22 | 17 | 37 | |
6 | Genève-Servette HC | 22 | -9 | 36 | |
7 | HC Fribourg-Gottéron | 21 | 11 | 35 | |
8 | HC Lugano | 21 | 12 | 34 | |
9 | EHC Bienne | 21 | 0 | 27 | |
10 | SCL Tigers | 21 | -5 | 27 | |
11 | EHC Kloten | 22 | -12 | 27 | |
12 | HC Ambri-Piotta | 22 | -23 | 25 | |
13 | SC Berne | 21 | -14 | 22 | |
14 | HC Ajoie | 21 | -33 | 11 |