Sgarbossa. Un nom de famille qui sonne parfaitement au Tessin. Pourtant, Mike Sgarbossa ne parle pas italien. «Malheureusement», dit-il systématiquement, presque désolé, à tous ceux qui l’abordent dans la langue de Mario Balotelli.
Lors d’un récent appel en visio avec sa mère, Rosmarie, il l’a taquinée: pourquoi ne lui a-t-elle jamais parlé italien lorsqu’il était enfant, à lui et à son frère? «Elle est parfaitement bilingue!», sourit-il.
Son arrivée au HC Lugano marque sa première expérience en Europe. Et surtout, son premier retour sur les terres de ses ancêtres, originaires du nord de l’Italie. Ses grands-parents ont un jour posé leurs valises à Toronto. Ses deux parents sont Italiens. Mike Sgarbossa a donc grandi à Guelph, dans le sud de l’Ontario, une ville façonnée par l’immigration transalpine. Héritage familial? Il raffole des pâtes, du panettone, et adore discuter — de hockey et de la vie, en général. Et le voilà désormais installé dans le sud du Tessin.
Un premier hat-trick dans l’élite
Son début de saison n’a pourtant rien d’idyllique: huit défaites lors des dix premiers matches. Difficile, dans ces conditions, de se montrer sous son meilleur jour. «Et pourtant, on veut absolument faire bonne impression quand on arrive dans un nouveau club», souligne-t-il.
Le centre de 33 ans savait que sa découverte d’un nouvel environnement prendrait du temps. «Je pensais juste que l’adaptation serait un peu plus rapide.» L’intégration d’un groupe largement renouvelé — et sous la direction d’un staff entièrement neuf — n’a pas facilité la tâche.
Mais les Bianconeri ont trouvé leur rythme: huit succès lors des dix dernières rencontres. Et Mike Sgarbossa s’est offert un hat-trick lors du 6–0 face à Bienne — son tout premier au plus haut niveau. Jusqu’ici, ses 13 dernières saisons en Amérique du Nord s’étaient jouées majoritairement en AHL, avec de fréquents appels en NHL. «On m’a rappelé une centaine de fois», sourit le père de Santino (5 ans) et Vincent (3 ans).
«Trop fort pour l’AHL, pas assez pour la NHL»
La NHL a longtemps été son rêve absolu. Alors il s’est accroché. Longtemps. Même lorsqu’il n’a pas été repêché, au point de penser que tout s’écroulait. «J’ai toujours dû faire mes preuves», parfois un peu plus que les autres. C’est ce qui rend ses 93 matchs — avec Colorado, Anaheim, Florida et Washington — si précieux à ses yeux.
Mais le va-et-vient constant entre AHL et NHL finit par user. Mentalement surtout. « Trop bon pour l’AHL, pas assez pour la NHL», résume-t-il, coincé entre deux mondes. Une situation encore plus difficile lorsqu’on a une famille. Alors il a choisi Lugano. «Je peux poursuivre ma carrière dans une ligue de haut niveau», dit-il. Et peut-être même, enfin, porter le maillot de l’équipe du Canada à la Coupe Spengler, à Davos.
Le déclic
Son triplé l’a libéré. «Ça m’a donné un vrai boost de confiance. Je me sens de plus en plus à l’aise ici.» Le retour en forme de Lugano l’y aide beaucoup : «On a un vestiaire rempli de bons gars et de grosses qualités, et on s’est encore renforcé récemment.»
Le Canadien savoure, mais garde les patins sur la glace: «Ce n’est qu’un début. Nous devons — je dois — confirmer sur la durée.» Le cap est fixé. Il ne veut plus faire l’aller-retour. Il veut durer.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 25 | 34 | 58 | |
2 | Lausanne HC | 25 | 20 | 44 | |
3 | HC Fribourg-Gottéron | 25 | 19 | 44 | |
4 | Rapperswil-Jona Lakers | 24 | -4 | 42 | |
5 | ZSC Lions | 24 | 18 | 41 | |
6 | EV Zoug | 23 | 4 | 40 | |
7 | HC Lugano | 25 | 12 | 40 | |
8 | Genève-Servette HC | 24 | -9 | 39 | |
9 | SCL Tigers | 24 | -5 | 31 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 25 | -21 | 31 | |
11 | EHC Bienne | 24 | -7 | 29 | |
12 | EHC Kloten | 24 | -14 | 28 | |
13 | SC Berne | 23 | -10 | 27 | |
14 | HC Ajoie | 25 | -37 | 16 |