Le 20 janvier, une bonne nouvelle est arrivée en provenance d'Ajoie. T.J. Brennan, la révélation de la saison, a accepté de prolonger son contrat pour deux saisons supplémentaires dans le Jura. Une sacrée surprise pour un joueur qui a explosé sous le maillot du HCA.
Le 22 janvier, une nouvelle encore meilleure a bouleversé la vie du numéro 43. Sa compagne, Kelly, a donné naissance à leur premier enfant: Greyson Beau. «Nous sommes encore en train de nous adapter à cette nouvelle vie, nous a confié l'Américain quelques jours après cet heureux événement. Même si tout se passe pour le mieux, nous avons dû nous adapter à son rythme. Cela veut donc dire que les nuits sont courtes et chahutées (rires).»
Et si tout a changé dans sa vie, ce n'est peut-être pas un hasard si le défenseur de 33 ans a accepté l'offre de prolongation de contrat de deux ans avec le club de Porrentruy. «J'aurais pu tenter un coup de poker et attendre la fin de saison pour voir les options à ce moment, nous a-t-il confié. Mais justement, lorsque tu as une famille, c'est aussi une décision commune. Il y a une certaine sécurité à continuer avec Ajoie. Ici, je sais ce que j'ai. Les discussions avec Julien (ndlr: Vauclair, coach et directeur sportif) ont immédiatement été bonnes.»
Se rend-il compte de la surprise que représente cette nouvelle entente pour les observateurs et même pour les fans du HCA? «J'avoue n'avoir pas ressenti cela ainsi, rigole-t-il. Je m'occupe de moi et je tente de faire du mieux que je peux sur la glace. Pour ce qui est des négociations ou des rumeurs, j'ai mis tout cela de côté et laissé mon agent faire le travail.»
De réelles ambitions
Et T.J. Brennan – Terrence James, de son nom complet – n'a pas souhaité faire monter les enchères ni prendre de risque. Et pourtant, il aurait eu de solides arguments pour aller voir ailleurs. Avec 14 réussites, il est le meilleur buteur parmi les défenseurs de la Ligue. Ses 27 points font de lui le huitième meilleur arrière de la National League. «J'avais des demandes et le club m'a montré qu'il avait envie de me garder. À 33 ans, je n'ai pas toujours été dans cette situation d'être désiré. C'est plaisant», sourit-il.
Et même s'il sait que le HC Ajoie n'est pas appelé à devenir une grosse cylindrée de la Ligue dans les deux ans, T.J. Brennan n'en demeure pas dénué d'ambitions pour autant. «On sent que le club est en phase ascendante, apprécie-t-il. Je me rends également compte qu'en signant un nouveau contrat de deux ans, c'est un excellent signal et une validation du travail qui est effectué ici par tout le monde.»
Sa vie, T.J. Brennan la passe à Porrentruy, bien sûr. Mais aussi à... Zoug, où vit sa compagne. «Nous devons trouver notre rythme, rigole-t-il. J'essaie évidemment d'être le plus présent pour elle et je crois que nous avons déjà trouvé un certain équilibre depuis l'arrivée de notre fils. Il nous faudra peut-être un petit peu de temps pour nous rôder, mais je suis confiant.»
Les trajets entre les deux lieux? Pas un souci. Le fait que la notion des distances en Amérique du Nord diffère de celle en Europe y est probablement pour quelque chose. «Il y à peine 150 kilomètres entre les deux endroits, lance-t-il le plus sérieusement du monde. En moins de deux heures, je passe d'un lieu à l'autre.» Il a aussi un pied-à-terre à Porrentruy pour minimiser les trajets.
Un Américain dans le Jura
Né à Moorestown dans le New Jersey, rien ne le prédestinait à se sentir dans le Jura comme à la maison (ou presque). «Ces premiers mois ont été fantastiques, s'enthousiasme celui qui parle volontiers et semble même apprécier l'exercice de l'interview. C'est bien sûr une des raisons qui te donne envie de rester. Les fans m'ont accueilli à bras ouverts et je leur en suis reconnaissant.»
Les supporters sont pourtant davantage habitués à des étrangers québécois. Mais T.J. Brennan a semble-t-il su les convaincre. Ses performances sur la glace y sont évidemment pour quelque chose. Mais son air jovial et son entregent ont fait le reste. «Même si j'avoue que parfois, je suis un peu lost in translation (rires). Ma copine parle français, allemand, anglais et italien, donc elle est aussi là pour m'épauler.»
Sachant qu'il va rester au moins deux ans de plus à Porrentruy, l'Américain a décidé de donner un coup de collier pour comprendre un peu mieux les gens. «Ce serait arrogant de ma part de débarquer ici et de croire que tout le monde va me parler en anglais, appuie-t-il. Je ne suis pas comme ça. Il s'agit de ma troisième année en Europe et après être passé par Thurgovie et Salzbourg, j'ai déjà dû apprendre à me débrouiller avec le suisse allemand et le 'bon' allemand. Ce n'était déjà pas simple (rires). Mais j'ai prévu de progresser.»
Chaque chose en son temps. Pour l'heure, T.J. Brennan a tout de même d'autres préoccupations avec les premiers jours de son fils...