J'aurais probablement pu inclure une dizaine de noms dans ma liste sans trop de souci. Un Drake Caggiula (Lausanne), Connor Carrick (Lugano) ou Nic Petan (Ambri) sont forcément des noms intrigants. Je pense également à l'ancien joueur de Genève et Lausanne, Petr Cajka, qui revient en Suisse après avoir vu sa carrière (enfin) décoller en Tchéquie. Confirmera-t-il à Bienne? À voir. Mais les cinq joueurs (+1) ci-dessous sont davantage des valeurs sûres. Du moins sur le papier...
Tomas Tatar (Attaquant), Zoug
Déjà c'est un joueur qui va, grâce à son nom, nous permettre de nous amuser au niveau des titres. Et ça, c'est déjà intéressant. Mais Tomas Tatar propose bien davantage qu'un potentiel quasi illimité de blagues plus ou moins crues (pardon). À 34 ans, le Slovaque vient de vivre une très longue partie de sa carrière en Amérique du Nord. Drafté en 2009 par les Detroit Red Wings, l'ailier n'est revenu que pour huit matches au pays lors de la saison 2012-2013.
Le reste du temps? Il a disputé 924 matches de NHL en enquillant un demi point par rencontre entre Detroit, Las Vegas, Montréal et, finalement, New Jersey. Mais Tomas Tatar n'y a pas coupé (pardon) et a dû se rendre à l'évidence: son avenir passerait par l'Europe. Mais il devrait savoir se relever (pardon). Il débarque en Suisse avec le même genre de profil statistique que Daniel Winnik. Et l'on sait à quel point le Canadien a été bon du côté de Genève-Servette. À Zoug, il rejoint une impressionnante armada étrangère à forte consonance slave qui pourrait faire des dégâts avec Dominik Kubalik, Jan Kovar ou encore Dominik Vozenilek. Si l'arrivée est une réussite, le directeur sportif Reto Kläy pourra porter un toast (pardon) pour fêter son joli coup.
Promis j'arrête. (Mieux vaut Tatar que jamais).
Erik Brännström (Défenseur), Lausanne
Ceux qui ont une bonne mémoire se souviennent probablement de ses envolées avec les Langnau Tigers lors de la saison 2020/2021. En une dizaine de matches, l'arrière suédois m'avait marqué. Fluide avec le puck, intelligent en transition et doté d'un sacré flair offensif, Erik Brännström était tout simplement trop fort pour le championnat de Suisse et il était finalement très logiquement reparti en Amérique du Nord après cette pige emmentaloise.
C'est donc une surprise de le voir revenir si rapidement en Suisse, à 25 ans seulement. Mais les douze derniers mois ont été particulièrement compliqués pour lui avec pas moins de trois transferts entre Colorado, Vancouver, New York et, enfin, Buffalo. Dans ces circonstances, il a tout de même marqué près d'un point par match en AHL. Impressionnant. Il va à coup sûr dominer le championnat de Suisse.
Jesse Puljujärvi (Attaquant), Genève-Servette
On n'est pas drafté au quatrième rang en NHL en étant un manche. C'est une évidence. Et Jesse Pululjärvi n'en est pas un. Joueur offensif doté d'un vrai sens du but, il a souffert d'être drafté par Edmonton, franchise qui patine après son glorieux passé, et dont la direction n'a pas toujours été claire. Ensuite? Il a tenté de se faire une place avec les Carolina Hurricanes ou les Pittsburgh Penguins.
Au milieu, il est revenu effectuer une pige en Europe, terminant quatrième meilleur compteur de Finlande. Bref, lorsque Jesse Pululjärvi a le droit de jouer un hockey sur glace qu'il affectionne, le bonhomme est pour le moins productif. À Genève, il va débarquer dans un environnement finno-compatible et avec des anciens coéquipiers en juniors (Sakari Manninen et Vili Saarijärvi). Oui, il va/devrait faire des dégâts aux Vernets.
Henrik Borgström (Attaquant), Fribourg Gottéron
Lors de sa dernière saison en Suède avant de rejoindre Fribourg Gottéron, Marcus Sörensen avait inscrit 44 points (20 buts, 24 assists) en 47 matches. De son côté, Henrik Borgström vient de totaliser 45 points (19 buts, 26 assists) en 49 matches. Ce serait un raccourci trop simple de dire que la nouvelle recrue des Dragons va forcément imiter Sörensen. Mais son profil paraît tout de même attrayant.
Le Finlandais (et non Suédois) ne s'est jamais imposé en Amérique du Nord après avoir été repêché au premier tour par les Washington Capitals en 2016 (23e rang). En Europe, par contre, il paraît plus à son aise. Et en Suisse? À Fribourg, il aura forcément un rôle très offensif et de nombreuses occasions de briller sur le power-play.
Linus Hultström (Défenseur), Bienne
52 matches, 42 points en championnat de Suède. Pas mal non? Ah oui, un petit détail: Linus Hultström est un défenseur. Le Scandinave a terminé meilleur arrière du championnat de SHL la saison dernière avec ses 11 buts et 31 passes décisives. Il compte par exemple trois unités de plus à son compteur que Henrik Tömmernes. C'est forcément une comparaison compliquée à faire et de sacrés patins à remplir. Mais les chiffres sont là.
À Bienne, Linus Hultström aura le rôle de défenseur No 1. Il sera aligné à toutes les sauces et notamment en supériorité numérique. Le Suédois a toujours été très productif partout où il est passé. Dans le Seeland, il sera à n'en pas douter une des attractions de la saison à venir. Et l'une des clés de la reconstruction en cours.
(Joker) Max Lindroth (Défenseur), Kloten
Du côté de Kloten, on semble avoir envie d'appliquer une formule qui marche: recruter le meilleur défenseur du championnat de Finlande. Sami Niku avait débarqué en banlieue zurichoise avec ce statut la saison dernière. Et cela avait fonctionné. Alors pourquoi en serait-il différent avec Max Lindroth? Niku offrait plus de garanties avec plusieurs saisons réussies en Finlande et en Amérique du Nord. Le Suédois, lui, n'a qu'un exercice incroyable à mettre en avant.
Fait intéressant: Max Lindroth a inscrit exactement le même nombre de points lors du dernier championnat (52) que depuis le début de sa carrière professionnelle en 2019. Alors, a-t-il lancé sa carrière et va-t-il devenir inarrêtable en Suisse également? C'est une option. Mais pas une certitude.