«On est surtout des potes»
Christoph Bertschy et Andrea Glauser en interview croisée

Les deux Fribourgeois sont réunis sous le maillot de Gottéron depuis cette saison. Amis de très longue date, ils sont également devenus beaux-frères récemment. Interview croisée avec l'attaquant Christoph Bertschy et le défenseur Andrea Glauser.
Publié: 11:49 heures
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Dernière mise à jour: 12:11 heures
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Photo: Mathys Estable, Gottéron
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Depuis cette saison, Christoph Bertschy et Andrea Glauser vont jouer ensemble sous les couleurs de Fribourg Gottéron. Les deux internationaux se connaissent par cœur, eux qui évoluent ensemble en équipe de Suisse et qui se sont également côtoyés au Lausanne HC durant une saison. Depuis, ils sont également devenus beaux-frères, mais ce n'est pas le plus important, comme Andrea Glauser l'a bien fait savoir lors de cette interview croisée en compagnie de Christoph Bertschy.

Andrea, c'est à Christoph que tu as dit en premier avoir signé à Fribourg?
Andrea Glauser: Non la toute première personne, c’était ma femme (rires). Elle a su tout de suite. Et après, ouais, lui aussi faisait partie des premiers.

Christoph, tu étais sûr qu'il allait finir pas te rejoindre à Gottéron?
Christoph Bertschy: Non. Vraiment pas.

Sérieusement?
CB: Sérieusement, non. J’espérais vraiment, mais j’ai toujours dit qu'au final c'était à lui de prendre sa décision. C’est sa carrière. J’aurais respecté sa décision, de toute façon. Mais j’étais super content quand il me l'a annoncé.

Tu décides en compagnie de ta femme et après? Comment cela se passe? Tu lui écris un message, tu l'appelles?
AG: Ensuite, j’ai fait un groupe avec mes parents et mes frères pour leur dire. Et après, on est partis en vacances à Majorque. Là, on était tout seuls, et je lui ai dit que j’avais signé à Fribourg. J'avais mon contrat depuis une ou deux semaines au maximum.

Donc pendant deux semaines, tu savais que tu venais le rejoindre à Fribourg et tu ne lui as rien dit?
AG:
(Il rigole) Oui… c’était difficile, évidemment. Mais il fallait garder le secret. Lui aussi m’avait fait pareil quand il était aux USA et était revenu en Suisse. Avant que ce soit officiel, il me l’avait dit en privé, et j’étais super content. Là, j’ai fait la même chose.

Il a dû te convaincre? Ou vous n'en avez pas trop parlé entre vous?
AG: Non, il n'y avait pas besoin de me convaincre. J’ai tout le temps senti qu’il voulait que je vienne à Fribourg. Donc ce n'était pas vraiment nécessaire que nous en parlions.

Et hors glace, vous parlez beaucoup de hockey?
CB:
Bien sûr qu’on en parle, parce que ça représente une grande partie de nos vies. Mais quand on se voit en famille, il y a plus de monde, et donc plus de sujets. Après, si on est juste entre nous, oui, on parle hockey aussi. Quand tu n'es pas content de ton match, tu veux en parler à ton pote.
AG: On a chacun nos expériences. C'est utile de nous parler.

Et être beaux-frères, c’est un avantage dans le vestiaire?
AG: Moi, je ne le vois pas comme un beau-frère. C’est plutôt un grand frère de hockey. Plus tôt dans ma carrière, lorsqu'il était à Berne et moi à Fribourg, je lui avais demandé de nombreux conseils, notamment pour progresser sur le plan physique. Je lui ai demandé comment il avait fait, et il m’a aidé. Donc pour moi, c’est avant tout un de mes meilleurs potes. «Beau-frère», je n’aime pas ce mot.
CB: Pareil. Oui, on est beaux-frères depuis trois ans, mais en fait, on se connaît déjà tellement longtemps. On est plus que ça. On était potes bien avant ce lien qui est venu se rajouter.

Et quand vous étiez adversaires, c’était chiant?
CB: Honnêtement? Oui (il éclate de rire). Je suis content de ne plus avoir à jouer contre lui. Parce que c’est un très bon joueur, c’est dur de devoir l'affronter.
AG: On a joué beaucoup de matches l’un contre l’autre. Une bonne douzaine, je pense.
CB: Mais bien plus! Entre Langnau, Fribourg, Lausanne...
AG: Oui plus, tu as raison. Mais il n'y a jamais rien eu. Sauf une fois... Il y a eu un check. J'ai pris une mauvaise décision, et on s’est rentrés dedans. J'allais à toute vitesse et j'ai pris un camion (rires).

On parle bien du check lors des play-off entre Fribourg et Lausanne?
CB: Oui oui, LE check (rires).

CB: Oui. Mais je n’étais jamais fâché contre lui. Je savais qu’il ne voulait pas me faire mal comme ça. J’étais content quand je l’ai revu sur la glace, parce que blesser quelqu’un, tu ne veux jamais. Mais là, en plus, c’était lui…

C’est le moment le plus marquant de votre «rivalité»?
CB: Oui, personnellement, c'est le moment où je me suis senti le plus mal. Je ne voulais pas créer cette situation, mais ça va tellement vite… Si je pouvais refaire, j’aurais fait différemment.
AG: Ça n’a jamais abîmé notre relation. J’ai pris une mauvaise décision, c’est tout. Maintenant, on peut en rigoler.

Il n’y a jamais eu de moment sur la glace où vous vous êtes vraiment énervés l’un contre l’autre?
AG: Oui, une fois (rires). Mais je ne savais pas que c’était lui.
CB: J'ai vu que c'était lui alors, je l'ai poussé quand il était au sol. Je crois qu'il a voulu se battre en se relevant (ndlr: il se lève brusquement de sa chaise et mime la séquence). J'ai vu qu'au moment où il a vu que c'était moi, il a rigolé. Il jouait encore à Langnau à l'époque. 

Et sur la glace, vous vous donnez des conseils?
CB: Tout le temps. Lui est défenseur, moi attaquant. Je ne vais pas lui dire comment défendre, mais sur la communication, sur le placement, oui. Et lui, pareil, il me donne aussi des retours.

Qui est le plus compétiteur dans la vie de tous les jours?
AG: Je pense qu'on est les mêmes. On n'aime pas perdre.
CB: Non, on déteste perdre! C'est plus important de ne pas perdre que de gagner. Quand on joue au squash par exemple, pendant 20 minutes on est à fond. Et si l’un perd, il est fâché. Mais ça reste fair-play.

Christoph, qu’est-ce qu’Andrea va apporter à Fribourg que les gens ne voient pas forcément?
CB: À l’entraînement, il est toujours à fond. Même quand les autres lèvent un peu le pied, lui non. Ça pousse tout le monde à aller plus loin. Ça, les gens dans les tribunes ne le voient pas forcément, mais pour l’équipe, ça change beaucoup. C'est un peu comme un chien qui va toujours venir te mordre les mollets pour que tu avances plus vite. Il pousse toujours ses coéquipiers à se dépasser.

Et toi Andrea, qu’est-ce qui t’impressionne chez Christoph et que les gens ne voient pas?
AG: Sa volonté à chaque moment. Même quand il ne marque pas, il donne absolument tout. Les gens voient forcément les buts et les assists. Mais lui, même s’il ne marque pas, il bloque des tirs, il se bat, il fait tout pour l’équipe. Et ça, beaucoup ne le voient peut-être pas.

Si vous deviez échanger vos postes, qui s’en sortirait le mieux?
CB: Je pense qu’il serait un bon attaquant. Avec son patinage, sa vision, il peut créer.
AG: Oui peut-être, mais je ne serais pas un joueur dans ton style. Moi, devant, je serais surtout un gratteur. Un joueur qui va tout le temps presser. Je n'ai pas forcément beaucoup de skills, mais beaucoup d'énergie. Je le vois assez bien défendre aussi.

Et niveau superstitions, qui est le pire?
AG: Ça, je pense que c'est plutôt moi. Mais pas de manière extrême. J’ai mes petits automatismes. Je mets toujours mon équipement du même côté en premier. Mais je ne sais même plus lequel c'est... (Il mime). La gauche en premier. Patin gauche et jambière gauche d’abord.
CB: Moi aussi j’ai des trucs, mais ça ne me prend pas trop la tête si je ne peux pas les faire. Pour me concentrer, je me pose tout le temps à ma place et je reste calme. C'est un moyen de me mettre dans mon match. Mais je n'ai pas besoin de poser mes gourdes d'une façon spéciale ou de préparer mes cannes de manière identique.
AG: Moi j'ai un truc. Mais ce n'est pas lié à une superstition. Avant un match, je fais le con, je rigole avec les gars. Mais à un moment, je vais me passer de l'eau froide sur le visage. C'est un signal pour me dire à moi-même que ce n'est plus le moment de rire. Que le match a commencé. Je m'habille jusqu'aux cuissettes et avant de mettre le reste de mon équipement, je vais faire ça.

National League 25/26
Équipe
J.
DB.
PT.
1
EHC Bienne
EHC Bienne
0
0
0
1
EHC Kloten
EHC Kloten
0
0
0
1
EV Zoug
EV Zoug
0
0
0
1
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
0
0
0
1
HC Ajoie
HC Ajoie
0
0
0
1
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
0
0
0
1
HC Davos
HC Davos
0
0
0
1
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
0
0
0
1
HC Lugano
HC Lugano
0
0
0
1
Lausanne HC
Lausanne HC
0
0
0
1
SC Berne
SC Berne
0
0
0
1
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
0
0
0
1
SCL Tigers
SCL Tigers
0
0
0
1
ZSC Lions
ZSC Lions
0
0
0
Playoffs
Barrages qualificatifs
Barrages de relégation
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