Il y a des joueurs qui sont généralement plus compliqués à interviewer. Selon l'humeur du jour, la discussion peut rapidement tourner court. Et Marcus Sörensen en fait souvent partie. C'est son droit le plus strict et il n'y a rien à juger le Suédois de Fribourg Gottéron pour son humeur changeante devant les micros. Alors forcément, c'était difficile de savoir sur quel Marcus Sörensen on allait tomber vendredi soir, peu après la victoire de Fribourg Gottéron.
Lors du succès des Dragons, le meilleur compteur a marqué un but, son troisième en quatre matches. Après avoir vécu un début de saison compliqué sur le plan offensif, l'attaquant devait probablement être soulagé de voir le puck trouver le chemin des filets comme ce fut tant de fois le cas par le passé. C'est étonnamment un Marcus Sörensen très loquace qui s'est présenté devant le micro. Interview avec un créateur qui ne s'attendait pas à autant marquer depuis qu'il est à Fribourg.
Marcus, tu sors d’une période où le puck retrouve plus facilement le chemin des filets. Tu sens une différence quand ça arrive ou tu ne changes rien?
Non, aucune différence. Je ne vais pas marquer 30 goals chaque saison. En général, je tourne à 15–20. J’ai été blessé, mais je n’ai jamais été un pur buteur. Je ne l’ai jamais été. Ce total de 30 goals, c’est arrivé une fois dans ma carrière. Je n’ai pas besoin de marquer pour être bon. J’ai besoin de créer des chances et d’aider l’équipe à gagner.
Donc l’anomalie, si on t’écoute, ce n’est pas cette saison, mais plutôt les dernières?
Oui, c'est exactement ça. En Europe, 30 goals, c’est énorme. Tu ne peux pas t’attendre à ça chaque année, même si tu es un buteur. Ce n’est pas normal et je ne m’attends pas à le refaire. Peut-être que ça n’arrivera plus. Mais je serai là quand il faudra gagner les matches, quand il faudra marquer. Peu importe que j’aie un goal, une passe ou que je crée l’espace pour un autre. Tant que la victoire est là au bout du compte, comme ce soir.
Tu dis aussi que tu ne joues pas moins bien que les années précédentes.
Exactement. Je ne joue pas moins bien que l’an dernier ni que celui d’avant. Mon jeu est le même. La seule différence en ce moment, c’est que je joue avec Della (ndlr Jacob De La Rose), parce que Wally (ndlr Lucas Wallmark) est blessé. On crée l’offensive différemment, mais ce n’est pas parce que je suis un moins bon joueur ou que mon début de saison est moins bon.
Et ça te fait quelque chose de retrouver un peu d’efficacité, surtout que tu sous-performais légèrement tes expected goals depuis le début de saison?
Non. Je ne sais pas quoi te dire. Je contribue au box-play, au power-play, c’est ça mon job. Que je marque dans une victoire 5–1 ne change rien. Ce qui compte, c’est d’être là dans les matches serrés.
Ton coach dit parfois que tu devrais être plus agressif vers le but. Tu partages ce point de vue?
Je comprends ce qu’il veut dire. Il n’a pas tort, il n’a pas raison non plus. C’est juste deux visions du hockey. Lui voit le jeu d’une certaine manière, moi d’une autre. Par moments, je dois me rapprocher du joueur qu’il veut que je sois. Mais dans d’autres matches, je dois rester moi. J'ai besoin d'être le joueur que je veux être pas celui que l'on veut que je sois.
Tu penses qu'il n'a pas raison?
Non, ce n'est vraiment pas ce que je dis. Personne n’a raison ou tort. Avec Wally, on joue un type de hockey. Avec Della, c’en est un autre. Je veux créer les mêmes choses, mais ça passe par des chemins différents. Je sais où aller quand Sandro a le puck, et lui sait où aller. Avec Della, c’est différent. Mais c'est un excellent joueur qui a l'habitude du niveau international. Il est peut-être plus direct sur le but que Lucas. Moi, cela ne change pas forcément mon jeu. Je suis un joueur qui veut toujours voir le puck sur la palette et je veux toujours jouer mon jeu. Au fond, on doit juste se rejoindre quelque part au milieu. Entre ce que le coach veut et celui que je veux être. C'est finalement ce sur quoi nous devons travailler.
Justement, jouer avec Jacob De La Rose, ça t’aide?
Bien sûr. C’est un joueur de l’équipe nationale, un top joueur en Europe. Il me donne le puck tout le temps et j’adore jouer avec lui. Il a un bon tir et j’aime lui donne de bonnes passes, parce que je suis plus passeur que tireur. Je peux marquer, oui, mais ma force, c’est de faire jouer les autres. Je n'ai jamais vraiment été un bon shooteur malgré ce que l'on peut croire si l'on voit mes statistiques. Mon jeu, c'est de rendre les autres mielleurs autour de moi.
Ta sélection la semaine prochaine pour le tournoi de Zurich avec la Suède, tu le vois comme un casting pour les Jeux olympiques?
(il rigole) Non, vraiment pas. On a tellement de bons joueurs en provenance de NHL du côté de la Suède. Il n'y a aucune chance.
Je te pose la question parce qu'on ne sait jamais non?
Si, moi je sais (rires).
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 31 | 48 | 71 | |
2 | Lausanne HC | 30 | 26 | 56 | |
3 | HC Fribourg-Gottéron | 31 | 21 | 56 | |
4 | Rapperswil-Jona Lakers | 31 | -3 | 52 | |
5 | HC Lugano | 29 | 19 | 50 | |
6 | Genève-Servette HC | 31 | -8 | 50 | |
7 | EV Zoug | 29 | 1 | 47 | |
8 | ZSC Lions | 30 | 14 | 46 | |
9 | SCL Tigers | 30 | -1 | 39 | |
10 | EHC Bienne | 30 | -9 | 38 | |
11 | HC Ambri-Piotta | 30 | -26 | 37 | |
12 | SC Berne | 29 | -13 | 33 | |
13 | EHC Kloten | 29 | -23 | 31 | |
14 | HC Ajoie | 30 | -46 | 24 |