Marc Lüthi parle des crises au CP Berne
«J'ai fait un nombre incalculable d'erreurs»

Depuis quatre ans, le grand CP Berne se trouve dans une crise sportive permanente et fait les gros titres avec ses nombreux changements d'entraîneurs. Blick s'est assis avec Marc Lüthi, de retour à son poste de tout-puissant CEO.
Publié: 16.09.2023 à 11:01 heures
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Dernière mise à jour: 16.09.2023 à 12:26 heures
Marc Lüthi est de retour à la barre.
Photo: Sven Thomann
Marcel Allemann

Marc Lüthi, vous avez récemment fait sensation en déclarant que le SCB était une association d'ouvriers et de paysans. Combien de mails agacés avez-vous reçus à ce sujet?
Aucun. Cette déclaration a été mal perçue. Elle est née sous le coup de l'émotion. En principe, nous voulons avoir les pieds sur terre. Nous voulons jouer un hockey qui soit moderne. Nous voulons jouer un hockey qui ne consiste pas à se battre. Il s'agit de se présenter de la bonne manière, pas d'être un club de paysans. Ce que j'ai dit était juste dans l'esprit, mais faux dans la manière de le dire.

Cela paraît tout tout de même un peu amusant que le SCB soit soudain un club de paysans. Vouliez-vous divertir ou était-ce le désespoir après quatre années difficiles?
Je ne suis pas du tout désespéré. C'est simplement que nous voulons revenir à nos racines et à notre message principal. Nous avons été connus plus tôt comme les «Big Bad Bears». Aujourd'hui, on ne peut plus agir ainsi, car le hockey moderne ne le permet pas. Mais au sens large, c'est notre ADN, il s'agit toujours d'une certaine dureté associée à un hockey moderne.

Pourquoi a-t-on l'impression que tout va mal au SCB depuis le dernier titre de champion en 2019?
Ce n'est pas le cas. Lors de la saison 2019/2020, nous avons fait quelques erreurs. Nous avons fait certaines choses que nous n'aurions pas dû faire, ce que nous aurions pu savoir rétrospectivement. Cela s'est tout simplement retourné contre nous.

Photo: Sven Thomann

Et ensuite?
Ensuite, il y a eu deux années de pandémie, et pendant celles-ci, il n'a été question que de survie. Cela nous a coûté de l'argent, d'une part, et nous a fait perdre notre place parmi les meilleurs, d'autre part. Comme il n'y avait tout pas d'argent, nous n'avons pas pu renouer avec les performances d'avant. Quand on passe d'un chiffre d'affaires de 65 millions de francs à 27 millions de francs, il ne s'agit plus que de survie.

Mais malgré cela. Le directeur sportif Chatelain est parti, la directrice sportive Schelling est partie, le CEO Raffainer est parti, sept entraîneurs au total ont été consommés. Tout cela se lit comme une chronologie de l'horreur.
Pas exactement une chronologie de l'horreur, mais cela ne fait pas plaisir.

C'est tout ce que vous avez à dire à ce sujet? Il y a énormément de changements à des postes clés.
Certaines choses sont dues à la pandémie. Il y a des choses que nous avons délibérément acceptées. Florence Schelling a énormément souffert pendant la pandémie. Parce qu'il n'y avait tout simplement pas le temps de l'accompagner. Et ainsi de suite. Nous avons déjà réglé tout cela à de maintes reprises. Par principe, je n'aime pas regarder en arrière, mais en avant.

Vous avez aussi fait des erreurs?
Mon Dieu, j'ai fait un nombre incalculable d'erreurs au cours des 25 dernières années. Tout comme vous, à part ça.

Vous avez été gâté par le succès pendant toutes ces années. Qu'est-ce que cela vous fait de ne pas en avoir pendant une longue période?
Au cours de cette décennie, nous avons encore pu fêter un titre avec la victoire de la Coupe en 2021. Maintenant, nous sommes en 2023. Bien sûr, ce n'est pas encore beaucoup. Mais au début, j'ai attendu sept ans pour le premier titre.

Actuellement, le futur directeur sportif Martin Plüss reçoit de votre part beaucoup d'éloges. Comme Raffainer autrefois. N'est-ce pas un peu trop, alors qu'il n'est pas encore officiellement en fonction?
Je connais Plüss depus de nombreuses années en tant que capitaine de notre équipe et donc aussi en tant qu'interlocuteur au sein du vestiaire. D'une part, cela. Et d'autre part, il est déjà actif en tant que conseiller et donne son avis. Je sais ce qu'il a fait, comment il le fait et comment il l'aborde. Il est vrai aussi que Raffainer a reçu beaucoup d'éloges en tant que directeur sportif, et il l'a bien fait.

Comment le SCB retrouvera-t-il le chemin du succès?
En gagnant.

C'est trop simple.
Mais c'est ainsi.

«
«Quand on passe d'un chiffre d'affaires de 65 millions de francs à 27 millions de francs, il ne s'agit plus que de survie.»
Marc Lüthi, CEO du CP Berne
»

Pour gagner, il faut une recette gagnante.
Il y a beaucoup d'idées. Mais vous devez en parler avec les responsables du sport.

Avez-vous parfois l'impression que le SCB se trouve dans une spirale négative, dont il est extrêmement difficile de sortir?
Je n'ai pas ce sentiment. Encore une fois, nous savons ce que nous avons fait de mal ces dernières années. Mais nous savons aussi ce que nous avons fait de bien. Nous devions en tirer les bonnes leçons, et c'est ce que nous avons fait.

Qu'avez-vous fait de mal?

Un certain nombre de choses. Mais nous laissons cela de côté pour l'instant. Ce sont des histoires internes.

Et qu'avez-vous fait de bien?
Nous avons certainement engagé un entraîneur confirmé. Nous avons engagé des gens qui sont jeunes et dynamiques et qui ont de l'expérience dans ce qu'ils font. Le plus important, c'est que nous avons maintenant les bonnes personnes aux bons postes et que nous espérons avoir pu engager des joueurs avec un bon potentiel.

Quel doit être le résultat de la saison à venir pour qu'elle soit satisfaisante pour vous?
Pour moi, elle sera satisfaisante si nous nous qualifions sans problème pour les play-off et si nous en tirons le maximum.

Et si le SCB doit à nouveau trembler pour les play-off? S'il ne fait pas de véritable pas en avant dans cette ligue équilibrée? Tout sera-t-il à nouveau remis en question?
Non, il faut déjà distinguer la manière dont nous nous présentons. Si nous avons sept blessés et que nous devons trembler pour les play-off, le monde est différent. Ce qui compte, c'est que l'équipe se montre engagée et ne fasse pas preuve d'apathie comme l'année dernière. Si la malchance s'en mêle, personne n'y peut rien, mais si nous restons en bonne santé et que nous exploitons notre potentiel, nous pourrons réaliser une belle saison.

Vous avez annoncé qu'à votre retour en tant que CEO, vous ne serez plus le vieux Marc Lüthi avec ses anciens traits de caractère, mais un Marc Lüthi 2.0, qui renoncera aux discours dans le vestiaire et aux polémiques. Cela semble ennuyeux.
De telles apparitions devraient appartenir au passé. Nous avons les bonnes personnes au bon endroit, et c'est désormais leur affaire. C'est à eux de faire en sorte que ça marche. Cela ne doit plus toujours dépendre de moi, et je suis convaincu que cela va marcher.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
52
25
97
2
ZSC Lions
ZSC Lions
52
35
93
3
SC Berne
SC Berne
52
26
91
4
EV Zoug
EV Zoug
52
37
88
5
HC Davos
HC Davos
52
18
86
6
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
52
4
83
7
EHC Kloten
EHC Kloten
52
-15
79
8
SCL Tigers
SCL Tigers
52
7
75
9
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
52
-13
73
10
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
52
-12
73
11
EHC Bienne
EHC Bienne
52
-3
71
12
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
52
-12
71
13
HC Lugano
HC Lugano
52
-23
66
14
HC Ajoie
HC Ajoie
52
-74
46
Playoffs
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