Trois défaites de suite. Six revers en dix matches. Si l'on se fie à la froide réalité de la page 301 du Teletext, Genève-Servette vit actuellement une période morose. Même s'ils sont toujours leaders de la National League, les hommes de Jan Cadieux voient leur trône dangereusement vaciller. Pourtant, si l'on se penche sur les statistiques avancées de Genève-Servette, il ne faut pas trop paniquer. On décortique tout ça?
La meilleure équipe du moment
Regardons pour commencer les chiffres des Grenat sur les dix derniers matches, comparé aux autres formations de National League. Un indicateur fiable de la qualité du jeu proposé est le Corsi à 5 contre 5.
Il s'agit du calcul de la totalité des shoots (buts, tirs cadrés, tirs non cadrés) d'une équipe. Cette statistique s'exprime soit en pourcentage de tirs en faveur de l'équipe (1re colonne ci-dessous) mais également sur 60 minutes de jeu. Le «Corsi For» représente les tirs en faveur d'une équipe, tandis que le «Corsi Against» les essais concédés.
Il s'agit du calcul de la totalité des shoots (buts, tirs cadrés, tirs non cadrés) d'une équipe. Cette statistique s'exprime soit en pourcentage de tirs en faveur de l'équipe (1re colonne ci-dessous) mais également sur 60 minutes de jeu. Le «Corsi For» représente les tirs en faveur d'une équipe, tandis que le «Corsi Against» les essais concédés.
Le Corsi sur les 10 derniers matches de championnat.
Club | Corsi | Corsi For/60' | Corsi Against/60' |
1. Genève | 57,44% | 62,68 | 46,44 |
2. Lausanne | 53,72% | 62,52 | 53,86 |
3. Zoug | 53,53% | 62,53 | 54,27 |
4. Lugano | 53,00% | 61,45 | 54,50 |
5. Zurich | 52,62% | 60,51 | 54,51 |
6. Davos | 52,30% | 58,67 | 53,51 |
7. Fribourg | 51,29% | 55,53 | 52,73 |
8. Berne | 50,57% | 60,42 | 59,05 |
Que remarque-t-on? Que Genève-Servette est de loin la meilleure équipe de la Ligue lors de ces dix derniers matches, malgré la pauvreté comptable de sa moisson. Offensivement, personne ne produit autant que les Aigles à 5 contre 5 et défensivement, le GSHC est très largement meilleur que la concurrence.
Et le plus intéressant dans tout cela? Jamais le Corsi genevois n'a été aussi bon cette saison! Même lorsque les Grenat roulaient sur tout le monde en début d'exercice, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.
Un creux bien négocié
Si l'on regarde plus en détail le tableau ci-dessus, on peut constater qu'en novembre, les hommes de Jan Cadieux ont connu une période bien compliquée. Pourtant, cela ne s'est pas remarqué dans les résultats puisque Genève-Servette a compté pas loin d'une dizaine de points d'avance sur son plus proche poursuivant à cette période.
La raison? Une réussite totalement insolente en phase offensive. La preuve:
Au plus bas de la courbe du Corsi dans le graphique précédent, les Teemu Hartikainen et autres Valtteri Filppula plantaient but sur but à près de 15% d'efficacité. Cela a permis à Genève-Servette de ne pas trop exposer ses lacunes du moment. Aujourd'hui, une sérieuse régression vers la moyenne existe, comme le montre la courbe ci-dessus.
Une histoire de sous-performance
Lorsque l'on se penche plus en détail dans les statistiques avancées, il y a un aspect satisfaisant à pouvoir anticiper les bonnes et les mauvaises phases d'une équipe. Avec Genève-Servette, c'était quasi «écrit» qu'une phase de méforme allait tôt ou tard intervenir. Comment l'anticiper? Le PDO.
Il s'agit de la statistique la plus significative pour savoir si une équipe est en période de «chance» ou non. Cette métrique est tout simplement l'accumulation du pourcentage d'arrêts des gardiens et du pourcentage de réussite aux shoots. Si l'on prend une moyenne de 90% d'arrêts des gardiens et de 10% de réussite aux shoots, une performance «neutre» se situe à 100. Les très bonnes équipes se situent entre 100 et 103. Au-delà, on peut parler de valeur anormalement élevée et intenable à moyen terme. En dessous de 98, une certaine malchance peut être invoquée.
Il s'agit de la statistique la plus significative pour savoir si une équipe est en période de «chance» ou non. Cette métrique est tout simplement l'accumulation du pourcentage d'arrêts des gardiens et du pourcentage de réussite aux shoots. Si l'on prend une moyenne de 90% d'arrêts des gardiens et de 10% de réussite aux shoots, une performance «neutre» se situe à 100. Les très bonnes équipes se situent entre 100 et 103. Au-delà, on peut parler de valeur anormalement élevée et intenable à moyen terme. En dessous de 98, une certaine malchance peut être invoquée.
Durant tout le mois de novembre, le PDO genevois était supérieur à 106. Les supporters avertis des Grenat ont probablement accueilli certaines victoires avec un sourire crispé. Oui, le GSHC gagnait. Mais était-ce toujours mérité? Pas forcément. Et comme on le voit dans le graphique ci-dessus, la chute depuis décembre est assez impressionnante.
Et le pourcentage de réussite aux shoots n'est pas l'unique explication de cette courbe. Les gardiens sont également moins efficaces: leur pourcentage d'arrêt est en baisse depuis quelques semaines.
Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, Genève-Servette se trouve certes dans une période comptable un rien pénible, mais l'heure n'est en tout cas pas à la panique au moment d'accueillir le Lausanne HC pour un derby du Léman qui s'annonce intéressant à suivre.