En six saisons, Henrik Tömmernes a disputé 269 matches de saison régulière et totalisé 220 points. Une moyenne de 0,82 unité par rencontre qui le place dans une stratosphère digne d'Igor Fedulov ou Tony Salmelainen, deux attaquants ayant illuminé les Vernets. Le Suédois, lui, est défenseur. Cela ajoute encore un peu à la qualité de son passage au bout du Léman. Poste pour poste, Marc Gautschi, directeur sportif, a mis sous contrat Theodor Lennström, un autre arrière suédois. Ce dernier ne se voit pas remplacer «Henk». Et pour une bonne raison: «C'est impossible de prendre la place du meilleur défenseur n'évoluant pas en Amérique du Nord», nous a-t-il confié.
Alors comment le GSHC fera-t-il pour se passer de Henrik Tömmernes tout en voulant à nouveau tutoyer les sommets? Une question à laquelle Jan Cadieux, entraîneur du GSHC, est prêt à répondre une bonne centaine de fois. Au minimum. «Et pourtant, je ne me suis pas posé la question en ces termes, remarque-t-il. J'ai conscience que c'est un excellent joueur. Mais il y en a d'autres. Je dis cela sans lui manquer de respect. Il n'est pas irremplaçable et peut-être que Thoeodor nous apportera d'autres choses que Tömmernes n'apportait pas. À l'inverse, il ne fera sûrement pas tout comme 'Henk', mais c'est justement la raison pour laquelle je ne cherche pas à le remplacer de manière aussi claire.»
Une acclimatation en douceur
Durant toutes les saisons qu'il a disputées à Genève, Daniel Winnik a côtoyé l'arrière suédois. «Le plus important pour Lennström sera de ne pas vouloir remplacer Henrik Tömmernes, précise le vétéran. S'il se met cette pression supplémentaire, cela ne va pas l'aider. Il doit arriver et jouer son rôle.» Ce d'autant plus que Genève-Servette peut compter, avec Sami Vatanen, sur un autre arrière de tout premier plan. «Je pense que Sami et Theodor peuvent tout à fait être complémentaires, prévoit le No 26 des Aigles. On a vu ce qu Sami a déjà fait pour nous l'an passé.» Personne n'a oublié son solo fantastique lors du septième match de la finale contre Bienne.
Au moment d'évoquer cette lourde succession, Jan Cadieux tient tout de même à préciser que l'arrivée de Tömmernes en Suisse n'a pas été de tout repos. Sa première saison a même été – selon ses standards – plutôt moyenne. «Et tout le monde a tendance à l'oublier, remarque-t-il. Même lui a eu besoin d'un temps d'adaptation avant de jouer à un tel niveau. C'est pourquoi il ne serait pas correct d'attendre trop de la part de Theodor tout de suite.» Et le technicien d'ajouter: «J'ai surtout l'impression que deux ou trois joueurs le remplaceront et pas un seul.» Un appel du pied clair aux Simon Le Coultre et Roger Karrer qui sont mûrs pour franchir encore un palier.
Le même allant offensif
Et lorsqu'il aura pris la température de la National League, à quoi faut-il s'attendre du nouvel arrivant? «Si on regarde son jeu de près, c'est un artiste, apprécie Jan Cadieux. C'est un joueur très, très rapide. On l'a vu lors de ses premiers coups de patin. C'est un défenseur qui aime vraiment le jeu offensif. Et je pense que sur ce point précis, on peut comparer son approche à celle de Tömmernes. Mais dans un autre style. Henrik était plus dans la fluidité et Lennström est plus explosif.»
Sur les trois matches de Champions Hockey League qu'il a disputés sous ses nouvelles couleurs, le Suédois a patiné en moyenne à peine plus que 21 minutes. Un total raisonnable pour celui qui a pour habitude de jouer un rien plus durant le passé. Il a inscrit un but et distribué une passe décisive.