Hartikainen/Manninen lancés?
Attention, explosion imminente aux Vernets

Genève aurait bien besoin d'un duo Hartikainen/Manninen dominant pour se redresser. Cela tombe bien, tous les signaux sont au vert (sauf les buts, mais ça va venir). Analyse.
Publié: 21.12.2023 à 13:28 heures
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Dernière mise à jour: 22.12.2023 à 11:28 heures
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Sakari Manninen (à g.) et Teemu Hartikainen.
Photo: keystone-sda.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

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Le duo Manninen/Hartikainen ne vous a pas convaincu jusqu'à présent? Vous regardez trop les points et pas assez le jeu. Voici une analyse pour vous faire changer d'avis même si le premier nommé est pour l'heure absent pour une légère blessure.

«Debout les campeurs et haut les cœurs». J'ai l'impression d'avoir déjà écrit cette analyse l'année dernière à la même époque (ou un poil avant, je ne suis pas allé contrôler). Mais j'ai comme une furieuse impression de «Jour de la Marmotte» avec la paire composée de Teemu Hartikainen et Sakari Manninen. Le sentiment de revivre le début de saison dernière avec ce même Hartikainen et Linus Omark.

Alors, décevant le duo censé être magique? On peut sans problème défendre cette thèse en s'appuyant sur les chiffres bruts. Ceux qui font gagner ou perdre des matches. Mais en décembre, ne devrait-on pas regarder un poil plus loin? Allez, on essaie.

La situation comptable

Un coup d'œil distrait pourrait tout à fait nous faire dire que les 24 points de Sakari Manninen (11 buts, 13 assists) et les 20 de Teemu Hartikainen (7 buts, 13 assists) sont décevants. C'est vrai. Ils le sont et on est en droit d'attendre largement plus de la part des deux artificiers. Surtout avec ce qu'a présenté le second nommé la saison dernière en compagnie de son compère Linus Omark.

En ce 21 décembre, les deux Finlandais ont marqué moins de points que leur coéquipier Sami Vatanen, défenseur de son état. Cela fait chenit (jamais su si le «t» était nécessaire). Et on ne va pas se mentir, j'en attendais largement plus d'eux. Mais faut-il paniquer pour autant? Non. Et pour ceux qui jouent à Hockey Manager, il ne faut SURTOUT PAS envisager de se séparer des deux hommes. Et si vous ne les possédez pas encore, il faut urgemment songer à la prendre dans vos équipes. Voici quatre arguments imparables qui vont dans ce sens.

1

Un danger constant

Photo: IMAGO/Eibner

Sur les dix derniers matches des Aigles, les deux attaquants compilent des statistiques ahurisantes. Ainsi, lorsque Teemu Hartikainen est présent sur la glace à 5 contre 5, 73,56% des chances de buts sont en faveur du GSHC. Un total surréaliste. Son compère n'est pas loin derrière puisqu'il en est à 69,84%. C'est évidemment intenable sur le long terme. Mais cela prouve bien que, si l'explosion offensive n'a pas encore eu lieu, la mèche est courte.

2

Une défense de fer

Corsi Against par 60 minutes
1. Teemu Hartikainen 44.67. 2. Josh Jooris 46.82. 3. Sakari Manninen 49.95.
Rappel. Cette statistique représente le nombre de tirs concédé par l'équipe lorsque le joueur est sur la glace sur une base de 60 minutes de glace.

Question: Que représente ce classement? La réponse n'est pas les trois meilleurs joueurs de Genève-Servette dans cette catégorie. Elle représente les trois meilleurs joueurs de National League. Oui, ils sont tous grenat. Cela veut-il dire que ce sont les trois meilleurs attaquants défensifs du championnat? Non. Par contre, cela veut dire que lorsqu'ils sont sur la glace, le gardien des Aigles peut presque bayer aux corneilles. Le jeu ne se passera pas près de lui. C'est évidemment dû au fait que ces joueurs évoluent sur des lignes à vocation offensive. Certes. Mais cela valorise également le travail du duo Hartikainen/Manninen des deux côtés de la glace. Et on peut avoir tendance à l'oublier.

Comme si cela ne suffisait pas, la tendance va en s'améliorant. Si l'on regarde les dix derniers matches de Genève-Servette, les deux Finlandais éteignent totalement l'opposition (ils sont No 1 et 2 dans ce graphique un poil petit). Dans le graphique ci-dessus, on peut constater qu'ils sont dans une autre catégorie.

3

Une sous-performance chronique

Il y a certes du mieux récemment. Mais c'est peu dire que le binôme n'est pas en réussite depuis le début de saison. Si Sakari Manninen a eu un coup de chaud durant une période (9 buts en 12 matches), ses 19,68% de réussite aux shoots ne donnent qu'une partie de la réalité. Pour Teemu Hartikainen, c'est pire. Le «Bomber» finlandais n'a qu'un taux de réussite de 9 et quelques pourcents. Une efficacité à des kilomètres des 19,31% qu'il a rendus lors de la saison dernière.

Depuis le début de saison, Hartikainen a inscrit sept réussites alors qu'il s'est créé près de 10 buts escomptés (xG). Un joueur de son profil a pour habitude de largement dépasser son total théorique. La saison dernière, il avait totalisé 28 buts pour 24,27 xG.

Si l'on regarde le PDO individuel des deux bonhommes, le tableau est encore plus clair. Ils sont en très nette sous-performance. Surtout Teemu Hartikainen. Après avoir commencé la saison dans un manque de réussite inquiétant, il a doucement, mais sûrement remonté la pente. Genève n'est toutefois pas encore aussi dominant qu'il ne devrait l'être lorsque les deux hommes sont sur la glace. C'est là où la régression vers la moyenne va, tôt ou tard, intervenir.

4

La combinaison gagnante trouvée?

Jan Cadieux a tâtonné depuis le début de saison. Le coach de Genève-Servette a même tenté de séparer le binôme. Momentanément bien sûr. Il avait fait le même «coup» l'an dernier avec Omark et Hartikainen. De retour ensemble, les deux hommes ont eu plusieurs coéquipiers. Récemment, c'est Josh Jooris qui s'est assis sur le siège éjectable en première ligne. Et avec un certain succès.

La triplette est tout simplement la meilleure de la Ligue en pourcentage de corsi. Cela veut dire que plus des deux tiers des tirs (cadrés, non cadrés et bloqués) sont sur la cage adverse lorsque les trois hommes sont sur la glace. L'échantillon n'est pas énorme du fait que la ligne n'a été formée que récemment. Mais les 80 et quelques minutes de glace ont probablement dû donner satisfaction à l'entraîneur.

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