«Je préfère qu’on joue comme ça et qu’on perde!» Tel était le constat de Pierre-Edouard Bellemare au sortir de la glace mardi soir. Certes, les Vouivres se sont inclinées face aux Lions lausannois, mais le centre français était content de la prestation de son équipe, à juste titre. Tranchants, les Jurassiens ont notamment complètement dominé Lausanne lors du deuxième tiers (14 tirs à 9!) et auraient mérité mieux que de sortir de ce match avec une défaite dans le temps réglementaire. «Ce match doit nous servir de base pour la suite», enchaînait le Parisien, avant d'accorder quelques minutes à Blick. Les prochains matches: vendredi à Langnau, samedi à Porrentruy contre Zoug. Une double occasion, sans doute, de marquer des points cette fois.
Pierre-Edouard Bellemare, peut-on dire qu'Ajoie a été très bon ce soir?
Très bon... Je ne sais pas si on peut dire «très bon» quand on ne prend pas les trois points, ni même un. Mais je pense que c'est notre meilleur match depuis le début de la saison. Et ça oui, c'est bon signe, parce que ça fait quelques matches qu'on sent que ça commence à cliquer. On commence à se sentir mieux en zone défensive, en zone neutre, en zone offensive. Après, à 5 contre 5, il faut qu'on arrive à aller chercher un but par match, minimum, contre ces équipes-là. Après...
Oui?
Peut-être que les joueurs de Lausanne se sont dit que c'était Ajoie en face, un match facile. Peut-être qu'ils n'ont pas joué avec autant de motivation que s'ils avaient joué le premier de la ligue. Mais nous, le message dans le vestiaire, c'était qu'on n'en avait rien à faire de qui c'était en face. Il fallait qu'on montre notre identité. Et je pense que ce soir, on l'a fait.
Sur un plan personnel, êtes-vous satisfait de votre début de saison?
Doucement. Tout doucement. C'est en train de venir.
On n'a donc pas encore vu le meilleur Pierre-Edouard Bellemare cette saison?
Je n'espère pas, non.
Cette année est spéciale pour vous, puisque la France a été repêchée pour les Jeux Olympiques. C'est loin, mais c'est tout près en même temps... Vous y pensez déjà?
Non. En fait, bien sûr, je sais que ça vient, bien sûr. C'est le rêve d'une vie et maintenant, on sait qu'on y va. Donc maintenant, je n'ai plus trop à y penser, je suis vraiment concentré sur le présent avec Ajoie. Je n'ai jamais été un joueur, durant toute ma carrière, qui arrivait à se projeter trop en avant. Pour que je sois un minimum bon et performant, il faut que je me concentre sur l'entraînement qui vient ou le match que j'ai à jouer tout de suite. Je suis assez nourri pour ne pas penser au futur.
J'étais à Kloten la semaine dernière et Ajoie n'avait pas existé, ou presque, pendant 58 minutes, ou en tout cas deux tiers. Ce soir, face à un cador du championnat, vous avez été brillants pendant les deux derniers tiers. Comment faire pour que le HCA soit au niveau pendant trois tiers entiers?
Je trouve que sur les trois derniers matches, notre consistance arrive, elle commence à venir. Après ce sont des petits détails qui font qu'au lieu que nous, on prenne un peu l'ampleur dans le match, à la place on devient petits et l'autre équipe devient plus grande. Ce sont des petites choses, des palets qui doivent sortir ou des changements qui ne sont pas bons.... Et ce soir, c'est un match où tout le monde a fait les changements au bon moment, les palets sont sortis au bon moment. Ca nous a donné la chance d'aller presser, du coup on a pu arriver tout de suite dans la zone offensive et faire en sorte qu'eux se sentent un peu agressés. Auparavant, il y avait les grands flips qui s'arrêtent à la deuxième bleue et eux ils tournent et ils arrivent dans nos tronches. Et dans ces moments-là, c'est la différence. On voit une équipe qui est sur la pointe et qui avance, ou une équipe qui est sur les talons et qui laisse l'autre avancer.
J'ai une question qui ne date pas d'aujourd'hui. A chaque fois que je suis dans les tribunes de Voyeboeuf, je suis pris par cette énergie venue du kop. Je la trouve formidable et j'aime croire qu'elle vous pousse. C'est un fantasme de journaliste qui n'y connaît rien ou c'est réel?
C'est réel. Bien sûr que c'est réel. J'ai vu les gens se lever à un moment donné, il restait peut-être douze minutes au chrono et ils étaient déjà debout. On l'entend. On est poussés. Et c'est aussi ce qui est frustrant quand tu perds, parce que tu as envie de donner de l'euphorie à tous ces gens, qui te supportent malgré la défaite.
Mais ça donne vraiment une énergie supplémentaire? Ou c'est pour faire plaisir aux fans? Parce que sur la glace, vous avez tellement de choses à penser...
Chaque joueur réagit différemment, sans doute. C'est propre à chacun. Pour moi, en tout cas, c'est positif. Je vais te donner une image: c'est comme une main qui te pousse dans le dos. Quand tu vas de l'avant, tu entends l'euphorie, et ça t'aide à être un peu plus direct dans ton jeu, tu vas à la cage, tu essaies de créer quelque chose. Quand tu joues à la maison, tu as ça en plus. C'est clairement une différence par rapport aux matches «sur la route».
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | HC Davos | 10 | 21 | 26 | |
2 | Lausanne HC | 10 | 25 | 24 | |
3 | HC Fribourg-Gottéron | 10 | 14 | 21 | |
4 | Rapperswil-Jona Lakers | 10 | 9 | 20 | |
5 | Genève-Servette HC | 10 | -5 | 20 | |
6 | EV Zoug | 10 | 1 | 17 | |
7 | ZSC Lions | 10 | 6 | 17 | |
8 | EHC Kloten | 10 | -5 | 12 | |
9 | EHC Bienne | 9 | -5 | 11 | |
10 | SCL Tigers | 10 | -9 | 11 | |
11 | SC Berne | 9 | -10 | 8 | |
12 | HC Lugano | 10 | -9 | 8 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 10 | -15 | 7 | |
14 | HC Ajoie | 10 | -18 | 5 |