Brian, ton fils Joey défend le filet de la Team USA lors du Mondial au Danemark. Quelle est ta réaction en tant que père et ancien gardien?
C’est une immense fierté. Joey n’avait jamais joué au niveau international auparavant. Il possède trois passeports — suisse, canadien et américain — donc plusieurs options étaient sur la table. Mais représenter un pays à un tel niveau, peu importe lequel, c’est un accomplissement et une expérience incroyable.
Pourquoi le choix des États-Unis, alors qu’il aurait pu jouer pour la Suisse ou le Canada?
Après le tournoi des Quatre Nations en février, Joey a compris que, même s’il se sent très proche de sa famille en Suisse et au Canada, il voulait représenter le pays où il a grandi. C’est là qu’il a ses racines. On a toujours eu des contacts avec la Suisse, mais il y a une règle qui dit qu’un joueur doit avoir évolué au moins deux ans dans le championnat suisse pour être éligible aux Jeux olympiques. Joey n’avait pas cette expérience.
Comment ta femme Daniela, originaire de St. Antoni près de Fribourg, a-t-elle réagi en apprenant qu’il ne porterait pas la croix blanche?
Elle était ravie pour lui, tout simplement. Peu importe le maillot qu’il porte, représenter une nation sur la scène mondiale est un immense honneur. On a toujours soutenu ses choix et cette opportunité est unique.
Avez-vous prévu de le suivre sur place?
Non, car Daniela et moi gérons notre académie de gardiens, Stop It Goaltending, et c’est la période des remises de diplômes pour nos jeunes. Mais on suivra chaque rencontre à distance. Mon autre fils, Alex, va rejoindre Joey pour les derniers matches, puis on se retrouvera tous en Suisse pour des vacances en famille.
Justement, la Suisse a marqué ta vie. Quels souvenirs gardes-tu de ton passage à Fribourg et Ambri?
D’abord, c’est là que j’ai rencontré ma femme! (rires) On s’est mariés dans les années 90 et on est ensemble depuis bientôt 30 ans. Et puis, Ambri… c’était vraiment unique. Je crois qu’on ne réalise pas toujours la valeur de ce qu’on vit sur le moment. Mais une fois la carrière terminée, on prend le temps de se poser, de réfléchir, et on se dit: «Waouh, quel endroit spécial c’était». Les gens là-bas étaient extraordinaires, les fans incroyablement passionnés. On était traités comme des rois. Ce n’est qu’après coup que je me suis rendu compte à quel point Ambri représentait quelque chose de fort dans ma vie. Je suis encore en contact avec certains coéquipiers, et j’aurais adoré assister à l’inauguration de la nouvelle patinoire. J’avais été invité, il devait y avoir un match des anciens, mais c’était pendant la période Covid et tout a été annulé. J’espère vraiment y retourner un jour.
As-tu gardé des contacts en Suisse?
Oui, bien sûr. Je suis toujours en lien avec d’anciens coéquipiers. Et c’est amusant de voir que des personnes que j’ai connues continuent d’être actives dans le hockey suisse. Par exemple, Andreas Fischer, avec qui j’ai joué à Ambri, est de retour au club comme dirigeant. Je suis aussi resté proche de Geoff Ward avec qui j'ai gagné le titre à Mannheim en Allemagne. Je suis content de voir qu'il a du succès avec Lausanne. Et puis je connais bien Greg Ireland (ndlr coach d'Ajoie) avec qui j'ai également beaucoup travaillé.
Joey aurait pu revenir jouer en Suisse. Cela a longtemps été évoqué. Pourquoi ça ne s’est jamais concrétisé?
Il y avait de l’intérêt, oui. On a discuté avec plusieurs clubs. Mais son rêve était de jouer en NHL. On s’est toujours dit qu’il continuerait à poursuivre cet objectif tant qu’aucune porte ne se fermait. Il a dû beaucoup lutter, car il est passé par l’ECHL, puis l’AHL avant de percer en NHL. Pour un gardien, le plus dur, c’est d’avoir du temps de jeu. Il a travaillé sans relâche et a continué de progresser. Finalement, il a eu sa chance et l’a saisie.
Aujourd’hui, tu entraînes à Boston University. Comment vis-tu cette phase de ta carrière?
C’est fantastique. Nous avons atteint le «Frozen Four» trois années de suite, ce qui signifie que nous faisons partie des quatre meilleures équipes universitaires du pays. Pour moi, c’était important de revenir à Boston, d’arrêter les déplacements incessants que j’avais en NHL, et de passer plus de temps avec ma famille. Le niveau NCAA est excellent et je peux continuer à entraîner au plus haut niveau tout en étant à la maison.
Malgré la distance, arrives-tu à voir Joey jouer régulièrement avec les Kraken?
Oui, heureusement. Chaque équipe NHL joue à domicile et à l’extérieur contre toutes les autres équipes, donc Joey vient sur la côte Est plusieurs fois par saison. On en profite pour aller le voir à Boston, New York ou Montréal. Ce n’est pas comme s’il était à l’autre bout du monde tout le temps.
Lundi, ce sera Suisse–USA. Un match forcément spécial pour vous?
Très spécial, oui. On aura de la famille de Saint-Antoni qui sera dans les tribunes. Même si Joey porte le maillot des États-Unis, la Suisse a toujours une place importante dans nos cœurs.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Suède | 3 | 8 | 9 | |
2 | Canada | 2 | 10 | 6 | |
3 | Finlande | 3 | 1 | 5 | |
4 | Slovaquie | 3 | -4 | 4 | |
5 | Lettonie | 2 | -3 | 3 | |
6 | Autriche | 3 | -2 | 2 | |
7 | France | 2 | -4 | 1 | |
8 | Slovénie | 2 | -6 | 0 |
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | République Tchèque | 3 | 5 | 8 | |
2 | Suisse | 3 | 5 | 7 | |
3 | Etats-Unis | 3 | 8 | 6 | |
4 | Allemagne | 2 | 8 | 6 | |
5 | Kazakhstan | 2 | -2 | 3 | |
6 | Norvège | 2 | -2 | 0 | |
7 | Danemark | 3 | -11 | 0 | |
8 | Hongrie | 2 | -11 | 0 |