Retour de blessure
Romain Loeffel: «J'ai tout fait pour avoir une chance d'aller aux JO»

Romain Loeffel n'a que deux mois de compétition dans les jambes. Le défenseur neuchâtelois de Berne n'a pas tiré un trait sur les Jeux olympiques pour autant. Il nous raconte son retour en équipe de Suisse.
Romain Loeffel (à g.) avec le Suédois Marcus Sylvegård
Photo: keystone-sda.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

La dernière fois que Romain Loeffel avait porté le maillot rouge à croix blanche, c'était en mai dernier à Kloten. Ce soir-là, il avait dû prendre une décision dure, mais nécessaire. En délicatesse avec sa santé, le défenseur neuchâtelois avait renoncé à défendre sa place en équipe de Suisse et avait quitté ses coéquipiers pour soigner une vilaine commotion qui lui pourrissait la vie.

Alors jeudi, il a savouré l'hymne national avant le coup d'envoi. «Après cette période un peu compliquée que j’ai passée, pouvoir de nouveau être appelé sous les couleurs de l’équipe suisse, ça fait vraiment plaisir, a-t-il remarqué après la rencontre. Je suis toujours fier de pouvoir porter le maillot de l’équipe suisse.»

Ce d'autant plus qu'il n'a fait son retour au jeu que tardivement. C'était le 24 octobre face à Lugano. «Et j'ai immédiatement joué de nombreuses minutes, précise-t-il. Nous avions pas mal de blessés. Mais cela m'a aidé à retrouver mes sensations assez rapidement.» Et comment! Dès son quatrième match, il jouait un rôle majeur lors d'un succès 6-5 à Bienne avec un but et deux passes décisives.

«Le corps a dû s'adapter»

Comme tout joueur qui revient d'une longue et pénible période de pause en raison d'une commotion, Romain Loeffel a dû retrouver ses automatismes sur la glace. «Au début, lorsque j'avais le puck sur la palette, tout allait plus ou moins bien, se souvient-il. C'était un sentiment assez normal. Mais c'est lorsque je devais regarder autour de moi. La vision périphérique était problématique et je peinais à suivre le jeu correctement.»

Et lorsque la tête s'est mise d'aplomb, il a fallu que le physique suive. «Au début, la pompe et les jambes ont dû se remettre au niveau également, rigole-t-il. Et franchement, c'était assez difficile. Surtout après les shifts plus longs. Au final, il n'y a rien qui remplace l'intensité d'un match. Tu peux faire les meilleurs entraînements possibles, ça ne va jamais se rapprocher de ce que l'on vit lors d'une rencontre de National League. Je me sentais comme au mois d'août. Tu peux faire tout le cardio que tu veux avant le retour sur la glace, ça reste compliqué.»

«Est-ce que je vais repartir dans le brouillard?»


Sur l’espoir de s’installer à nouveau dans le vestiaire de l'équipe de Suisse, Romain Loeffel ne se projette pas (encore) trop. «J’espère bien sûr pouvoir faire partie du prochain voyage en Italie et des prochains voyages en général. Après, ce seront les décisions du coaching staff. À moi de montrer sur la glace que je suis encore capable de faire du jeu à ce niveau-là.»

Depuis deux mois, le Neuchâtelois sait qu'il a fait de nombreux pas vers l'avant pour être à nouveau le défenseur qu'il était avant cette blessure. «Dans un premier temps, tu prends une charge et tu te demandes comment ton corps va encaisser ça. Est-ce que tu vas repartir dans le brouillard? C'est évident que ce genre d'appréhensions existent. Mais à mesure que la confiance est revenue, j'ai eu de moins en moins de nervosité. Et c'est pour ça que je peux m'estimer, aujourd'hui, avoir retrouvé l'entier de mes capacités.»

Reste désormais à savoir si cela sera suffisamment tôt pour convaincre Patrick Fischer de l'emmener avec lui en Italie. «Moi, j'ai tout fait pour, en tout cas», sourit-il.

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