Sam Hallam se pose moins de questions que Patrick Fischer, cette semaine à Zurich. Là où le sélectionneur suisse fait sa dernière revue d'effectif en vue des Jeux olympiques, son homologue suédois, lui, sait précisément combien de joueurs présents en Suisse le seront aussi à Milan en février prochain: Zéro.
Il ne l'a évidemment pas dit de manière aussi claire. «Disons que les joueurs évoluant en Europe ont une chance minimale d'être présents à Milan, oui.» Cela signifie donc que les Erik Brännström et autres Marcus Sörensen pourront prendre quelques jours de congé en février prochain.
«J'ai besoin de cette pression»
Le futur coach de Genève-Servette précise: «Avec le nombre de bons joueurs évoluant en NHL, je peux composer trois bonnes équipes de Suède pour les prochains Jeux olympiques.» S'il a un problème de riches, Sam Hallam sait évidemment qu'il y a de nombreuses attentes qui vont avec le pedigree des joueurs à sa disposition. Et le nombre, également. Actuellement, 89 joueurs évoluent en NHL, et pas des moindres si l'on ne cite que les Leo Carlsson (Anaheim), Lucas Raymond (Detroit), Jesper Bratt (New Jersey) et autres Victor Hedman (Tampa Bay). «Les 25 qui seront présents à Milan pourront être fiers d'eux, car il y a une sacrée concurrence.»
Cette abondance de bien ne l'empêche pas de dormir. «Bien sûr que la pression est grande lorsque tu es sélectionneur de l'équipe de Suède et qu'il y a des Jeux olympiques. Mais je suis toujours parti du principe que pour performer à haut niveau, j'ai besoin de ce sette sensation. Mais celle que je ressens est positive: elle me pousse à travailler plus intelligemment et plus dur. La vraie différence, c’est si tu sais gérer la pression ou pas.»
«Plus de spéculation»
Plus tôt dans la saison, Sam Hallam a également annoncé qu'il allait rejoindre Genève-Servette à compter de la saison prochaine. Une confirmation qui a mis un terme à de nombreux mois de spéculations sur sa venue. «Dans les faits, cela ne change finalement rien à ma façon de travailler avec l'équipe, précise-t-il. Mais c'est sûr que d'avoir clarifié la situation, cela m'apporte plus de calme. Il y a moins de rumeurs et je ne dois pas répondre tous les jours aux questions sur ce sujet.»
Entraîneur de club durant de nombreuses saisons, il a repris l'équipe de Suède voici bientôt quatre ans. «C'est sûr que c'est une approche différente, précise-t-il. Et je pense qu'après trois ans et demi, j'ai ressenti l'envie d'entraîner une équipe au quotidien. Tu vas tous les matins à la patinoire avec les mêmes personnes. Tu peux travailler à court, moyen et long terme avec tes joueurs. En championnat, ce que tu fais en septembre peut avoir un impact au moment des play-off. Ce processus sur la durée me plaît. En sélection, tout peut se jouer sur un match. C'est ici et maintenant. L'approche est forcément différente.»
À Milan, il sait que tout un pays sera derrière lui et son équipe. «Mes premiers souvenirs olympiques remontent à 1994 et le titre à Lillehammer, se souvient-il. Comment oublier le penalty de Peter Forsberg? Ensuite, j'ai également en tête 2006 et la médaille d'or grâce à ce tir de Nicklas Lidström. Mon travail, aujourd'hui, c'est de permettre aux fans de hockey suédois d'avoir des souvenirs à raconter à l'avenir.»