Et si la réalité dépassait la fiction? Même le scénariste le plus naïf de Netflix n'aurait pas osé imaginer une telle fin pour un documentaire sur Andres Ambühl (qui mériterait d'exister, d'ailleurs). Imaginez: Andres Ambühl qui termine son incroyable carrière la médaille d'or autour du cou avec un titre mondial le soir de son 151e match en championnat du monde. Improbable, voire carrément incroyable.
Et pourtant, c'est une vraie possibilité après cette demi-finale remportée haut la main par l'équipe de Suisse contre le Danemark (7-0). «On n'en est pas encore là, a rigolé le principal intéressé. Et j'essaie de ne pas y penser. Je crois au karma et plus on pense à quelque chose et moins cela a de chance de se produire.» Alors n'en parlons pas plus, histoire de ne pas lui porter la poisse.
Un élément clé
Ce dont on peut — et on doit! — parler, c'est le rôle central que joue Andres Ambühl dans cette équipe de Suisse. Au moment où il a mis un terme à sa saison avec Davos, il ne faisait pas forcément l'unanimité. Est-ce bien raisonnable, à 41 ans, de le prendre encore une vingtième fois en championnat du monde? La question pouvait se poser, surtout que sa saison avec le HCD n'était pas sa meilleure. Mais il a prouvé, depuis son arrivée sous les drapeaux, qu'il était capable de se rendre utile en toutes circonstances. Et c'est évidemment son immense force.
Ce dernier championnat du monde est d'ailleurs la quintessence du joueur qu'est Andres Ambüehl: un gars d'équipe. Il suffit de parler avec n'importe lequel de ses coéquipiers pour se rendre compte à quel point il est important. «C'est la dernière danse de «Büeli» et c'est notre motivation», a d'ailleurs remarqué Nino Niederreiter, son coéquipier grison.
Lors des premiers matches de ce tournoi, le No 10 était treizième attaquant ou évoluait en quatrième ligne. Bien évidemment, il ne s'en est jamais plaint. Cela ne lui ressemble pas. Et puis les circonstances ont fait que Patrick Fischer a eu besoin de lui ailleurs. Depuis la blessure de Nico Hischier et l'arrivée de Nino Niederreiter, il se retrouve à jouer... au centre. Il fait équipe avec «El Nino» et Kevin Fiala, deux stars de NHL. «C'est quand même beau de terminer sa carrière en étant encore capable de jouer avec des tels joueurs, non?», a-t-il rigolé samedi soir.
«Un honneur de jouer avec lui»
«Hübsch». Dans la bouche d'Andres Ambüehl, ce mot revient souvent. Traduisons-le librement par «chouette». Sa réaction à cette finale mondiale pour terminer sa carrière? «C'est quand même chouette.» Son coach, Patrick Fischer, va plus loin. «C'est extraordinaire de le voir encore jouer à ce niveau. Les gars sont tous motivés pour lui offrir la sortie qu'il mérite.» Son coéquipier de ligne, Kevin Fiala, ose même le mot «légende»: «Andres, c'est une légende tant en Suisse que dans le monde entier. C'est un joueur incroyable, mais pas seulement. C'est aussi un leader et un coéquipier fantastique. Regardez son âge et pourtant, il est toujours l'un des plus véloces sur la glace. Pour moi, c'est un honneur de jouer encore une fois avec lui.»
Le Saint-Gallois n'est pas le seul à lancer des fleurs bien méritées à Andres Ambühl. Ken Jäger, joueur du Lausanne HC, est un Davosien, comme lui. «En tant que gamin, j'étais dans les gradins et l'applaudissais. Pour moi, c'est un privilège de jouer un deuxième Mondial en sa compagnie. C'était un exemple pour moi en tant que jeune joueur et lorsque je suis arrivé dans le vestiaire, j'osais à peine lui dire bonjour. Mais il a une personnalité fantastique.»
Ce dimanche soir, les joueurs de l'équipe de Suisse se battront évidemment pour l'équipe de Suisse. Mais ils pourraient bien puiser un pourcent de motivation supplémentaire dans l'envie d'écrire un happy end à la carrière d'Andres Ambühl, afin de donner envie aux scénaristes de Netflix de raconter son histoire.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Canada | 7 | 27 | 19 | |
2 | Suède | 7 | 20 | 18 | |
3 | Finlande | 7 | 12 | 16 | |
4 | Autriche | 7 | 3 | 10 | |
5 | Lettonie | 7 | -8 | 9 | |
6 | Slovaquie | 7 | -15 | 7 | |
7 | Slovénie | 7 | -20 | 4 | |
8 | France | 7 | -19 | 1 |
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Suisse | 7 | 25 | 19 | |
2 | Etats-Unis | 7 | 20 | 17 | |
3 | République Tchèque | 7 | 21 | 17 | |
4 | Danemark | 7 | 1 | 11 | |
5 | Allemagne | 7 | -2 | 10 | |
6 | Norvège | 7 | -11 | 4 | |
7 | Hongrie | 7 | -31 | 3 | |
8 | Kazakhstan | 7 | -23 | 3 |