Malgré les tests gratuits en Suisse
Il y a une baisse de 13% de la fréquentation des patinoires

Est-ce l'obligation du pass sanitaire qui a refroidi les supporters? Toujours est-il qu'en ce début de saison, les affluences sont largement moins bonnes qu'avant la pandémie. Et la fin de la gratuité des tests met une pression supplémentaire sur les clubs.
Publié: 12.10.2021 à 16:27 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2021 à 21:09 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Cet été, lorsque le Conseil fédéral a annoncé la levée des limitations en termes de fréquentation des grandes manifestations, la mesure a été accueillie avec un sacré soulagement de la part des clubs de National League. Après une saison catastrophique avec de lourdes pertes liées aux matches à huis clos, de nouvelles restrictions auraient pu avoir des lourdes conséquences sur la survie d’organisations qui ont déjà dû faire le dos rond durant 18 mois.

Début anticipé

À compter du 7 septembre, ce sont donc avec une capacité maximale que les treize clubs de l’élite ont pu entamer la saison. Si l’on compare les premiers matches de cette saison avec les six premières rencontres à domicile de chaque club lors de l’exercice 2019-2020, on constate une baisse de fréquentation de 15% au niveau de la National League (voir tableau ci-dessus). L’équipe la plus touchée est Lausanne qui perd 28% de spectateurs pour s’établir à 5777 en ce début de saison. Lors de la saison de comparaison, ils étaient 8078. Il faut toutefois noter qu’il s’agissait de la saison inaugurale de la Vaudoise aréna.

«Le premier match face à Genève était un événement qui a attiré 9600 spectateurs, précise Chris Wolf, CEO du club. Cela fausse forcément un peu les chiffres.» Le dirigeant du club lémanique constate tout de même une baisse. Une étude est menée actuellement par le LHC pour tenter d’en déterminer les causes afin de trouver des solutions. «Les facteurs sont multiples, précise-t-il. D’une part, le canton de Vaud a été particulièrement touché par le Covid. Cela peut induire une certaine crainte de venir aux matches. Nous nous attendons à avoir des retours peu à peu.»

Pour Chris Wolf, l’aspect sportif entre également en ligne de compte. «Jusqu’à présent, les résultats sont peut-être en dessous des attentes, ce qui pourrait également être une piste.» Tant le dirigeant du Lausanne HC que son homologue fribourgeois Raphaël Berger s’accordent sur un point: les matches du début septembre ne sont pas les meilleurs pour garantir de bonnes affluences. En raison des Jeux olympiques, l’entame du championnat avait dû être anticipée afin de laisser une trêve de trois semaines en février prochain. «Nous aurons probablement une image plus claire de la situation vers la fin de l'année, précise Denis Vaucher, directeur de la National League. Chaque année, les matches avant les vacances scolaires sont moins bons en termes de fréquentation.» Et comme la saison a commencé encore plus tôt que d’habitude…

Nouvelles patinoires

Trois clubs s’en sortent bien au moment de la comparaison. Si le cas d’Ajoie est forcément à part avec une Raiffeisen Arena passant de 1568 à 3404 spectateurs (+117%) avec la promotion dans l’élite, Ambri et Fribourg ont également vu une augmentation en deux ans. Le point commun entre les deux clubs? Une nouvelle patinoire. Les Léventins ont vu leur nombre de spectateurs passer de 5548 à 6023 (+9%), tandis que Fribourg gagne 19% en passant de 5971 fans à 7061 cette saison. Une progression qui n’est, toutefois, pas à la hauteur des attentes du club. «Nous tablons sur 7500 spectateurs, précise Raphaël Berger. Au-delà de la baisse de la fréquentation au match par match qui pourrait encore changer, nous avons perdu 10% d’abonnés. C’est là que je vois la principale différence.»

Pour le dirigeant qui vit ses derniers jours dans son bureau avant d'être remplacé par John Gobbi, l’accumulation des matches est un autre facteur à ne pas négliger. «C’est une période chargée et nous savons que lorsque les rencontres s’accumulent, il est plus difficile de voir les gens revenir. Mais je constate qu’il y a partout de la place. Et c’est un autre problème. Auparavant, avoir un billet à Fribourg ou Berne n’était pas facile. Aujourd’hui, les gens peuvent se décider au dernier moment. Cette offre plus grande avec les nouvelles infrastructures a forcément des côtés négatifs.»

Frilosité des fans

Pour Denis Vaucher, une piste est à chercher du côté de la saison dernière. «Les gens avaient acheté leurs abonnements et après 18 jours, nous avions dû mettre un terme aux matches avec public, se souvient-il. Je peux comprendre qu’ils soient un peu plus frileux aujourd’hui au moment d’investir. Ils ne veulent pas une nouvelle fois perdre leur argent.»

En ce qui concerne les fans, Chris Wolf a poussé également une autre réflexion. «Durant 18 mois, les gens ont perdu l’habitude de venir aux matches, remarque-t-il. Ils sont restés chez eux et ont peut-être perdu ce lien avec des personnes qu’ils ne voyaient que durant les matches. C’est toute notre mission à l’heure actuelle: comprendre pourquoi ces gens ne sont plus présents et comment les faire revenir aux matches.»

Les différents interlocuteurs contactés gardent un certain optimisme malgré tout. «J’ai bon espoir que les fans de sport soient parmi la tranche de la population la plus encline à se faire vacciner», précise Raphaël Berger.

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Pour Denis Vaucher, tout est une question de confiance. «Il faut montrer que les conditions sont sûres avec le certificat, précise-t-il. Certains ont probablement peur et il faut leur montrer qu’un événement avec 5 ou 10’000 spectateurs ne comporte pas un grand risque. Chaque soirée qui se déroule bien est un moyen de gagner un peu plus la confiance de la population.»

Casser les prix des tests? Pas une option

À Lausanne, le LHC avait proposé un point de test mobile devant la Vaudoise aréna pour les premier matches de la saison. Après avoir eu 250 tests lors de la première rencontre, le chiffre a baissé aux alentours de 80 visiteurs pour les rencontres suivantes. Pas de quoi donner envie de trouver une solution pour des tests moins chers comme certaines pharmacies vont faire ces prochains temps. «Nous pensons plutôt que le problème se situe au niveau de la communication autour de la vaccination, précise Chris Wolf, CEO de la formation vaudoise. Elle n'est pas à la hauteur et nous sommes en train de réfléchir à une solution pour tenter, à notre échelle, d'y remédier.»

À Fribourg, des tests à prix cassés ne sont pas non plus à l'ordre du jour. «N'oublions pas que le mot d'ordre du Conseil fédéral est de se faire vacciner, coupe Raphaël Berger. Pas de se faire tester encore durant des mois. Nous n'avions pas de tests sur site depuis le début de saison et laissions la responsabilité à nos fans de s'organiser.» Du côté de la ligue, Denis Vaucher se veut, là aussi, optimiste. «La tranche des 16 à 64 ans au moins une fois vaccinée est déjà à 72%. Je n'espère pas que des tests payants moins chers puissent avoir une grande influence si les gens irons au match ou non. Un jour ou l'autre, les certificats devront disparaître et nous devrons revenir à la normalité.»

En Suisse allemande, deux clubs ont décidé de faciliter l'accès aux tests pour les matches: Langnau et Rapperswil. Les deux formations permettent à leurs fans non-vaccinés d'accéder aux matches pour seulement 15 francs. Mardi, Lugano s'est joint au mouvement et a annoncé proposer des tests à 20 francs.

À Lausanne, le LHC avait proposé un point de test mobile devant la Vaudoise aréna pour les premier matches de la saison. Après avoir eu 250 tests lors de la première rencontre, le chiffre a baissé aux alentours de 80 visiteurs pour les rencontres suivantes. Pas de quoi donner envie de trouver une solution pour des tests moins chers comme certaines pharmacies vont faire ces prochains temps. «Nous pensons plutôt que le problème se situe au niveau de la communication autour de la vaccination, précise Chris Wolf, CEO de la formation vaudoise. Elle n'est pas à la hauteur et nous sommes en train de réfléchir à une solution pour tenter, à notre échelle, d'y remédier.»

À Fribourg, des tests à prix cassés ne sont pas non plus à l'ordre du jour. «N'oublions pas que le mot d'ordre du Conseil fédéral est de se faire vacciner, coupe Raphaël Berger. Pas de se faire tester encore durant des mois. Nous n'avions pas de tests sur site depuis le début de saison et laissions la responsabilité à nos fans de s'organiser.» Du côté de la ligue, Denis Vaucher se veut, là aussi, optimiste. «La tranche des 16 à 64 ans au moins une fois vaccinée est déjà à 72%. Je n'espère pas que des tests payants moins chers puissent avoir une grande influence si les gens irons au match ou non. Un jour ou l'autre, les certificats devront disparaître et nous devrons revenir à la normalité.»

En Suisse allemande, deux clubs ont décidé de faciliter l'accès aux tests pour les matches: Langnau et Rapperswil. Les deux formations permettent à leurs fans non-vaccinés d'accéder aux matches pour seulement 15 francs. Mardi, Lugano s'est joint au mouvement et a annoncé proposer des tests à 20 francs.

Tous espèrent surtout ne plus avoir à restreindre encore l’accès aux matches, sans quoi la situation pourrait à nouveau devenir compliquée.

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