Mardi soir, la stupeur a envahi la patinoire de la Vallée de Joux. Quelques heures plus tôt, l'équipe de Francfort a annoncé quitter le tournoi alors que deux rencontres face à Fribourg et Genève étaient encore au programme. Dans les gradins du Centre Sportif de La Vallée de Joux, les gens ne parlaient que de ce départ.
Dans un communiqué, les Hockeyades ont précisé: «Les logements proposés au Centre sont des logements collectifs et cette information n’a jamais été cachée par le Centre Sportif. Il a toujours été convenu que les logements seraient ceux-ci. Les équipements sur place, la disposition des lits et des espaces ont aussi été annoncés clairement à l’équipe de Löwen Frankfurt».
Les dirigeants du tournoi vaudois ont même ironisé en fin de texte: «La vraie raison ne serait-elle pas que les Lions aient simplement pris peur du niveau du tournoi, en perdant leur premier match 7-2 hier soir face à Ajoie?». Alors, pourquoi Francfort a claqué la porte? Le directeur sportif, Franz-David Fritzmeier, répond aux critiques.
Alors, vous n'avez pas supporté de perdre contre le HC Ajoie?
Non, c'est absolument ridicule d'imaginer une telle chose. Nous avions décidé de faire jouer des jeunes ainsi que notre troisième gardien lors de cette rencontre. Dire que nous sommes partis sous le coup de la frustration ne fait aucun sens. Les raisons sont différentes.
Alors quelles sont-elles?
Je veux insister sur le fait que, sportivement, ce tournoi est super. De bonnes équipes sont présentes et la patinoire est tout à fait adaptée pour une telle manifestation. Mais nous avons vraiment eu des problèmes au niveau de l'accueil de la part de l'organisation. Personne n'était là pour nous encadrer.
Et le logement n'était pas à votre niveau?
Non, vraiment pas. Nous avons dormi dans une auberge de jeunesse. Si nous devions rester une nuit ici, cela n'aurait de loin pas été idéal, mais nous aurions pu l'accepter. Mais pas durant une semaine complète. Vous savez, nous ne sommes pas venus ici en vacances, mais pour progresser collectivement. Dans ces conditions, il est assez difficile de le faire.
Pourtant le tournoi dit qu'il a essayé de chercher des solutions.
J'ai dû chercher moi-même, vous voulez dire. Je me rends évidemment compte de la situation géographique du Sentier et de l'offre hôtelière limitée. Nous avions trouvé un hôtel à Etoy et je l'avais même réservé. Mais nous nous sommes rendus compte que de faire deux aller-retour par jour n'était pas adéquat. Les contacts avec l'organisation étaient compliqués, car on ne se comprenait que difficilement. La barrière de la langue n'a pas aidé. D'ailleurs, vous parlez allemand, ce qui était quasi impossible là-bas.
Mais Vitkovice dort au même endroit que vous et ne s'en plaint pas.
Non. Ils sont dans un autre bâtiment. De ce que j'ai compris, ils étaient l'an dernier dans celui qui nous était alloué. Et ils ont demandé à changer. Le standard n'était pas suffisant pour une équipe professionnelle. Nous ne sommes pas une équipe de juniors, mais des pros. Je tiens d'ailleurs à préciser que mes joueurs n'ont rien dit. C'était ma décision de partir.
Qu'est-ce qui n'était pas suffisant?
Nous dormions dans un dortoir avec des lits superposés sans literie. Les matelas étaient tachés. Je me rends compte pourquoi les équipes suisses aiment aller là-bas. Elles peuvent rentrer à la maison après le match.
Lorsque vous voyagez, c'est toujours mieux que ce que vous avez vécu au Sentier?
Oui. Et nous ne sommes pas habitués au luxe. Nous sommes habitués à voyager la veille des matches puisque l'Allemagne est un grand pays. Mes joueurs ne s'attendent de loin pas à des hôtels de luxe, mais il y a un minimum que nous devons être capables de leur proposer. Ce n'était pas le cas et nous avons préféré partir et nous ne l'avons pas fait de gaîté de cœur. Mais c'est aussi un message pour les organisateurs. Même si tu invites une équipe, tu ne peux pas la traiter ainsi.