Ce sont nos confrères du «Matin» qui ont eu l’œil particulièrement bien aiguisé samedi soir à Lugano. Dans le secteur visiteur, il y avait Tanner Richard, mais pas seulement. Le joueur de centre, qui soigne actuellement une sérieuse blessure aux adducteurs, s’est faufilé depuis les tribunes pour rejoindre, en compagnie de deux de ses coéquipiers, les supporters du GSHC pour aller pousser la chansonnette: le (très) bien nommé Giancarlo Chanton et Benjamin Antonietti étaient avec Tanner Richard.
«Une année chiante sans fans»
«Durant le premier tiers, nous étions placés juste à côté du secteur des fans de Genève, a détaillé ce dernier. Lors de la pause, nous nous sommes rapprochés d’eux pour discuter et puis on a fini avec eux.» Il se marre et raconte cet épisode avec un certain plaisir. «Vous savez, on vient de jouer une année complète sans spectateurs, poursuit-il. C’était chiant, sans eux. Et je crois que depuis leur retour, nous nous sommes vraiment rendu compte de leur importance.»
Benjamin Antonietti était également présent dans l’excursion tessinoise. «Le service de sécurité a vraiment été cool avec nous, précise l’attaquant également sur la touche depuis quelque temps. Nous avons pu les rejoindre sans être embêtés. On a commencé dans le haut des gradins et petit à petit, l’ambiance aidant, nous nous sommes retrouvés à chanter à côté du tambour (rires).» Quels chants? «Non, ça on ne va pas en parler», rigole-t-il. Ce qui se passe à Lugano reste à Lugano manifestement.
«Pour les remercier»
Au-delà de cette anecdote, le message de Tanner Richard était plus profond. «Nos résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes depuis le début de saison, précise-t-il. C’est décevant pour nous, mais ça l’est également pour nos supporters. Mais eux, ils font 12 heures de car sur un jour de congé pour venir nous voir jouer un match à Lugano. C’est vraiment fou et le moins que nous puissions faire, c’était de leur payer une bière ou deux.» Aux buvettes, le No 71 des Grenat a également fait preuve d’un sérieux talent de négociateur puisqu’il a obtenu un prix de gros pour les bières.
Point de problème de voix le lendemain? Il pouffe: «Si vous saviez à quel point je chante tout le temps. Demandez à Joel Vermin avec qui je partageais une colocation à Syracuse lorsque nous évoluions en AHL. Je chante toujours et très fort. Cela ne me faisait pas peur de crier pour soutenir mes coéquipiers.»
Des coéquipiers qui ont vu cette présence particulière dans le secteur. «J’ai vu qu’un ou deux ont commencé à jeter un œil, raconte Benjamin Antonietti. Je pense que plus le match avançait plus les gars étaient au courant.» Gauthier Descloux, qui était pourtant placé juste devant le secteur, n’a rien vu. «Je n’ai su qu’à la fin, se marre le gardien. Mais c’était un geste sympa de leur part. Je pense qu’ils ont passé un bon moment.»
Derby bouillant
Ce vendredi, Genève-Servette se rendra à Fribourg pour un derby qui s’annonce chaud sur la glace, mais dans les tribunes également. «Je pense que ce sera plus compliqué pour nous d’aller dans le secteur adverse», remarque Benjamin Antonietti qui risque donc de prendre place dans la tribune de presse, en compagnie du staff des Aigles. Ou devant la télévision.
Tanner Richard, lui aussi, devrait renoncer à l’idée de passer une nouvelle soirée avec les fans. «Si le coach me donne congé samedi matin, je retourne dans le kop, lance-t-il à moitié sur le ton de la boutade et à moitié sérieusement. Mais si je dois m’entraîner le samedi matin, c’est compliqué de rentrer tard de Fribourg. Si le match avait lieu un samedi j’aurais peut-être fait le trajet avec eux. Mais faites passer le message au coach de me donner congé (rires).» Il a même fini par indiquer le chemin vers le bureau du coach pour aller négocier pour lui. Visiblement la soirée luganaise a donné un petit goût de «reviens-y» à Tanner Richard et à ses coéquipiers.