En fin de deuxième période, Marcus Sörensen s'est présenté seul face à Sandro Aeschlimann. À cet instant, Fribourg mène 2-0 et maîtrise son sujet. Fauché dans son élan, le Suédois obtient un penalty qu'il décide de tirer lui-même. Au moment de préparer son essai, le nouveau venu à la BCF Arena a pris quelques secondes pour discuter avec son gardien, Connor Hughes.
Un instant plus tard, le puck était au fond des filets et Marcus Sörensen est revenu vers son coéquipier pour le remercier. Que s'est-il dit lors de ce conciliabule improvisé? «C'est notre petit secret, a d'abord rigolé le No 9 de la BCF Arena. Comme je ne connais pas les habitudes des gardiens en Suisse, j'ai lui demandé une seconde opinion. Connor me connaît bien à force. Je fais souvent la même chose sur penalty et mets souvent le puck sur la droite du gardien à mi-hauteur. Ce qu'il m'a dit? De faire exactement cela, mais, avant, d'effectuer une petite feinte afin de faire bouger le gardien.»
Aussitôt dit, aussitôt fait. Ce 3-0 est venu ponctuer une soirée de grande classe pour le Suédois qui a manqué près de deux mois de compétition en raison d'un doigt fracturé. Avant la pause dédiée à l'équipe nationale, il était revenu pour faire le nombre, mais n'avait guère convaincu. «Pour cette rencontre contre Davos, c'est la première fois où je pouvais tenir correctement ma canne et shooter, plaide-t-il. Cela fait forcément une grande différence.»
Combinaison gagnante avec Desharnais?
Le retour en forme de Marcus Sörensen est une bonne chose pour un Fribourg Gottéron qui peine à marquer des buts depuis le début de saison. «J'ai bien aimé la combinaison entre David (ndlr Desharnais) et Marcus, a appuyé le coach Christian Dubé. Vous me connaissez, je suis du genre à beaucoup changer mes lignes pour trouver quelque chose qui fonctionne.» Est-ce à dire que le technicien a peut-être une piste pour composer une première ligne efficace? «Possible.» Le joueur, lui, s'entend en tout cas bien avec «DD»: «Avant ma blessure, nous jouions déjà ensemble et cela ne fonctionnait pas si mal.»
Ce premier but va-t-il le libérer pour la suite de sa saison? «Je ne le vois pas ainsi, non. C'est surtout le fait de pouvoir jouer sans douleur à la main qui va me libérer.» Et la pression inhérente à son statut de joueur importé en Suisse? Il en rigole à moitié: «Personne ne peut me mettre plus de pression que moi-même. Donc non, je ne la ressens pas. Par contre, je suis satisfait de ce match qui prouve que je suis sur la bonne direction.»
Avec six tirs cadrés, il a été le joueur le plus remuant du côté des Dragons. Son plus proche poursuivant? Son compère David Desharnais avec cinq essais. Ce vendredi soir, Fribourg a peut-être gagné plus qu'un match en trouvant une combinaison gagnante.