Le mystère est entier
Stop ou encore? Quand Patrick Fischer va-t-il prendre sa décision?

Charmeur dans la vie comme derrière le banc, Patrick Fischer aborde un tournant. A quelques mois des Jeux olympiques puis des Mondiaux, le sélectionneur de la Nati doit trancher; Continuera-t-il après 2026, dix ans après son premier Mondial comme coach principal?
Publié: 17:17 heures
Partager
Écouter
1/8
Patrick Fischer veut se décider bientôt - ou sait-il depuis longtemps ce qu'il en est?
Photo: keystone-sda.ch
RMS_Portrait_AUTOR_504.JPG
Dino Kessler

Avant même de pouvoir entrer dans le vif du sujet avec Patrick Fischer, impossible d’échapper au rituel: un selfie dans un restaurant du Seefeld zurichois. Le charme du sélectionneur de la Nati agit aussi bien hors des vestiaires qu’à la patinoire, c’est une évidence. Après un été riche en émotions – ses 50 ans et un mariage grec à Rhodes avec sa compagne Mädy – Patrick Fischer doit désormais prendre plusieurs décisions importantes.

Interrogé sur la question de son avenir à la tête de l’équipe nationale, il répond d’un haussement d’épaules: «Nous aimerions que tout cela se fasse sans agitation inutile.» Aucune date n'a été fixée.

Son contrat court encore jusqu’aux Jeux olympiques (en février) et aux Mondiaux de Zurich et Fribourg (en mai). Ensuite, il arrivera à son terme. La fin d’une ère? On peut facilement l’imaginer, même si l’intéressé préfère ne pas s’avancer. Le premier Championnat du monde en tant qu’entraîneur en chef en 2016, le dernier dix ans plus tard: la boucle serait bouclée. Alors pourquoi pas?

La première échéance pour son successeur: le Mondial 2027

Et la fédération, que pense-t-elle de ce possible tournant? Le directeur des équipes nationales, Lars Weibel, reste prudent: «Il n’y a pas d’ultimatum pour Patrick Fischer. S’il souhaite continuer, il en aura la possibilité et bénéficie d’une priorité méritée.»

Et s’il s’en va? Les réflexions sont déjà en cours en coulisses, mais rien ne presse. La première échéance vraiment sérieuse pour un successeur serait le Mondial 2027 en Allemagne (Düsseldorf et Mannheim). Pas de raison donc d’agir dans la précipitation. À Glattbrugg, siège de la Fédération, les dirigeants ne se laissent pas troubler par les spéculations qui agitent l’entourage de la Nati.

Précision utile: le futur sélectionneur viendrait probablement du vivier national – un Suisse, donc.

Thierry Paterlini tient la corde

Un candidat crédible? Thierry Paterlini. Le Zurichois s’est imposé dans l’Emmental après avoir gravi les échelons de la Swiss League (La Chaux-de-Fonds) jusqu’à la National League. Ce qui joue en sa faveur: un flegme tout helvétique, une autorité naturelle et une capacité à communiquer sans phrases creuses. Seul bémol: il est sous contrat avec les SCL Tigers jusqu’en 2027.

Autre option: Jan Cadieux, qui représenterait «la voie logique» d’une succession interne, lui qui s'avance vers un joli défi avec l’équipe nationale M20, dont il prendra pour la première fois les rênes lors des Mondiaux de décembre et janvier. Champion de Suisse et vainqueur de la Champions League avec Genève, il a plus que fait ses preuves en club malgré une fin d'aventure plus difficile.

Et Luca Cereda? Le Tessinois de 45 ans a quitté Ambri-Piotta après l'épisode tragi-comique du mois dernier. Avant d’envisager le poste de sélectionneur national, beaucoup aimeraient le voir se tester à la tête d’un club au nord du Gothard.

Patrick Fischer, tourné vers le présent

Pour Patrick Fischer, l’heure n’est pourtant pas encore au futur. Le tournoi de la série Euro Hockey Tour, cette semaine à Tampere (Finlande), avec des rencontres face à la Finlande, la Suède et la Tchéquie, marque le début de la préparation olympique. L’ossature de l’équipe est déjà claire: les joueurs de NHL feront leur retour, une première depuis 2016.

Le tempo s’accélérera ensuite: lors des Swiss Ice Hockey Games à Zurich (du 11 au 14 décembre), Patrick Fischer disposera de ses derniers jours avec le groupe avant Milan. Il devra communiquer sa sélection définitive avant le 31 décembre.

S’il entretient encore le flou, le sélectionneur compte annoncer sa décision prochainement afin d’assurer la sérénité autour de l’équipe avant les deux grands rendez-vous de 2026. Quelle qu’elle soit, elle ne devrait pas bouleverser les joueurs: dans ce métier, ils ont depuis longtemps pris l’habitude que les décisions contractuelles tombent tôt.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus