Nils Aeschlimann vient de passer deux jours à la maison. Agressé mardi soir par un adversaire lors d'un match amateur, l'attaquant du HC Franches-Montagnes s'est repassé plusieurs fois la scène dans la tête. «Je ne comprends toujours pas pourquoi il a fait ça.» Au bout du fil, le joueur du HC Franches-Montagnes nous a donné de ses nouvelles. «J'ai eu deux jours d'arrêt, nous précise celui qui travaille dans la construction métallique. Je suis retourné au travail ce vendredi. Ça va, je n'ai pas à me plaindre.»
Il n'a effectivement «pas à se plaindre», lorsque l'on voit la violence de la scène en question. À la 49e minute, l'attaquant de 20 ans a reçu une charge appuyée d'Enzo Dell'Orefice. Ce dernier a reçu une pénalité de cinq minutes. Jusqu'ici, rien de bien spécial. Pas de quoi justifier un article dans Blick. Il rigole: «J'ai en effet pris deux ou trois charges.... Je l'avais vu venir et j'ai essayé de me protéger et c'est allé.»
Le No 91 du HCFM n'est par contre pas habitué à ce qui s'est passé par la suite. Au milieu de la glace, il s'est fait agresser par son adversaire. Une horreur de coup de canne à la tête qui l'a évidemment projeté au sol. Un geste inacceptable de la part de son adversaire de Fleurier. «Dix secondes après un coup de sifflet, tu dois être prêt à ce que cela brasse, poursuit Nils Aeschlimann. Mais pas une minute et demie après.» La violence du choc l'a surpris. «Je suis resté sur le banc, mais j'ai essayé de revenir sur la glace en toute fin de match, se souvient-il. J'ai mis un patin sur la glace et j'ai tout de suite eu des vertiges. C'était impossible de continuer à jouer.»
Pas de plainte pénale
Sans Nils Aeschlimann, l'équipe de Michaël Röthenmund a pu égaliser à cinq secondes de la sirène finale avant de s'imposer en prolongation. Le joueur blessé, lui, s'estime heureux. «Je ne pense pas avoir souffert d'une commotion, précise-t-il. Un traumatisme crânien? Peut-être. Mais lorsque je revois la scène, je me dis que j'ai quand même eu un peu de chance.»
Depuis cette scène inacceptable, le joueur du HCFM a eu un contact avec son agresseur. «Il m'a écrit pour me dire qu'il était désolé», précise-t-il. Nils Aeschlimann, lui, a hésité à porter plainte contre Enzo Dell'Orefice. «Durant les deux jours où j'étais en arrêt, je me suis posé cette question, nous confie-t-il. Et au final, je me dis qu'il vaut mieux laisser le juge unique de la ligue amateur faire son travail. Mon adversaire est jeune (ndlr 19 ans) et avoir une plainte au pénal et donc un casier, cela peut le détruire. Je n'ai pas envie de cela. J'espère que cela suffira à lui faire une leçon.»
Ce vendredi, il devait jouer un match. «Impossible que je sois sur la glace, glisse-t-il. Peut-être dimanche, mais je ne sais pas encore.» Nils Aeschlimann, précise: «Si vous mettez le nom de ma copine pour le crédit de la photo, je n'aurai au moins pas pris ce coup de canne pour rien (rires).» Contacté, Enzo Dell'Orefice n'a pas répondu à nos sollicitations. Une enquête est en cours pour déterminer la nature de la suspension.