La métamorphose expliquée
Les deux dates qui ont changé la saison de Jiri Sekac

Si Lausanne a le vent en poupe actuellement, c'est aussi grâce à la forme éblouissante de Jiri Sekac. Poussif en début de saison, l'attaquant est désormais l'un des meilleurs joueurs de la Ligue. Voici pourquoi il a connu une telle évolution.
Publié: 11.03.2022 à 08:36 heures
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Jiri Sekac est actuellement inarrêtable.
Photo: Getty Images
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Grégory BeaudJournaliste Blick

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Tenez-vous bien. Avant le match de lundi passé face à Zoug, cela faisait depuis le 23 décembre dernier que Jiri Sekac avait inscrit au minimum un point lors de chaque rencontre. Une série de 15 matches tout simplement ahurissante. Mieux. Sur les dix dernières sorties du LHC, il totalise 17 points (5 buts et 12 assists). Quel contraste avec son début de saison au niveau de la productivité!

Sur les 30 premiers matches de la saison, il comptait seulement 18 points. Il y a forcément une part de ce succès qui est à attribuer à l’acclimatation à une nouvelle vie, un nouveau style de jeu et, tout simplement, à un nouveau club. Mais y a-t-il autre chose à analyser? On se penche sur le réveil de Jiri Sekac.

Le tournant du 23 décembre 2021

On l’a vu précédemment, cela fait depuis le 23 décembre que Jiri Sekac inscrit quasiment un point lors de chaque sortie. Que s’est-il passé ce jour-là? Il s’agit de la première fois qu’il s’est retrouvé avec Jason Fuchs. Auparavant, le Tchèque était majoritairement sur la ligne de Cory Emmerton ou de Phil Varone. Il avait également effectué quelques brefs passages avec Ken Jäger ou Cody Almond. Mais ce jour-là, John Fust a décidé de tenter autre chose. Et les résultats ne se sont pas fait attendre.

Les graphiques ci-dessous proviennent de 49ing.ch et représentent une «moyenne mobile» prenant toujours en compte les 10 dernières rencontres. En calculant ainsi, on enlève les fluctuations au match après match et on peut mieux mettre en évidence des tendances. Toutes les données sont calculées à 5 contre 5 et pour 60 minutes.

Photo: 49ing.ch

Depuis que les deux hommes évoluent sur la même ligne, le trio auquel ils appartiennent est ultra-dominant, comme le prouve le graphique ci-dessus. Il s’agit du pourcentage de buts marqués. En clair, Jiri Sekac était plus souvent sur la glace pour un but concédé que pour un but marqué avant ce changement tactique. Depuis? Cela ne cesse de grimper pour atteindre un stratosphérique 80%. Sur 10 buts inscrits lorsque Jiri Sekac est sur la glace à 5 contre 5, 8 le sont pour le Lausanne HC!

Plus de shoots dangereux

Avant l’ajustement tactique de fin 2021, Jiri Sekac voyait son Corsi (nombre de shoots total) régresser dangereusement. Non seulement il tirait de moins en moins, mais il était de moins en moins dangereux. De plus de 10 par 60 minutes, son Corsi était tombé entre 8 et 9. Depuis? Cela ne cesse de progresser. Mieux, la qualité est au rendez-vous. Comme on le voit ci-dessous, son pourcentage de réussite aux shoots (1er graphique) est démentiel (plus de 25% actuellement), et ses buts escomptés ne cessent de grimper également.

Photo: 49ing.ch
Photo: 49ing.ch

Le tournant du 21 janvier

Pour l’heure, on s’est concentré sur le duo Sekac-Fuchs. Et le troisième larron? Lors de cinq des six premiers matches, Francis Paré les accompagnait. Ronalds Kenins a pris cette place la sixième fois. Mais c’est lorsque John Fust a intégré Damien Riat dans cette ligne que cela a vraiment «cliqué». Le trio est l’un des plus dominants de la ligue à 5 contre 5 durant les 90 minutes passées ensemble.

Une nouvelle statistique au menu: le WOWY

Comme je me suis dit que mes histoires de «Corsi» et de «Buts escomptés» devenaient presque trop aisées à force de me lire semaine après semaine, laissez-moi vous présenter une nouvelle statistique «avancée»: le WOWY. Je vous entends ronchonner: «Encore un acronyme barbare, il casse les pieds machin...» C’est vrai. Mais vous verrez c’est tout simple.

WOWY signifie «With or Without You». Avec ou sans toi, en français dans le texte. En gros on prend les statistiques d’un joueur lorsqu’il est présent sur la glace en compagnie d’un joueur et lorsque les deux sont séparés. Cela nous permet de voir l’impact qu’ils ont l’un sur l’autre. Facile, non?

Voici sous quelle forme cela se présente: Sur l’axe vertical les pourcentages de «buts escomptés». Sur l’axe horizontal les différentes combinaisons de joueurs. En bleu lorsque les deux hommes sont ensemble. Et en orange sans le second nommé.

Que note-t-on? Tant Damien Riat que Jason Fuchs bénéficient grandement de la présence de Jiri Sekac. Ce dernier a les mêmes statistiques lorsqu’il est avec ou sans les deux joueurs. Intriguant, non? Jason Fuchs voit son pourcentage de «buts escomptés» passer de 49 à 57%. Impressionnant!

Un surrégime évident

Alors oui, le trio Riat-Fuchs-Sekac est excellent depuis sa création voici un mois. Cela a permis au Tchèque de lancer sa saison. Mais il ne faut pas se leurrer. Les chiffres ne sont pas tenables sur le long terme. Déjà car le LHC ne plantera pas huit buts tous les soirs à son adversaire comme mardi face à Langnau et tout simplement parce que Jiri Sekac ne terminera probablement pas la saison avec 25% de réussite aux shoots. Mais John Fust peut en tout cas se dire qu’il a trouvé une excellente première ligne. C’est un bon début.

Et cela permet au Lausanne HC d’entamer ce sprint final avec confiance. À commencer par la réception du leader Fribourg Gottéron ce vendredi soir (19h45).

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