Après s'être défait en six matches de Lugano, Genève-Servette se frottera à une concurrence d'un autre niveau avec Zoug en demi-finale. Si les Grenat veulent s'imposer face aux doubles champions de Suisse en titre, ils devront veiller à gérer plusieurs aspects de cet affrontement. On détaille tout ça.
Leonardo Genoni a-t-il un point faible?
La question mérite d'être posée. Sur les cinq derniers titres, le gardien de l'équipe de Suisse en a remporté… quatre. Il y a juste eu une «anomalie» en 2018 lorsque les Zurich Lions se sont imposés, mais sinon Leonardo Genoni a toujours su augmenter le niveau au moment où cela compte le plus.
Lors des trois dernières victoires avec Zoug (2x) et Berne, le No 30 a été tout simplement incroyable et a rendu des fiches de statistiques oscillant entre 93,6% et 95,3% (!) d'arrêts. Injouable. Si Genève-Servette veut avoir une chance dans cette demi-finale, cela passera par trouver une solution face à Leonardo Genoni.
Genève saura-t-il répondre au défi physique?
On sait que le EV Zoug n'a pas peur de jouer des coudes (des genoux ou des épaules aussi s'il le faut). Les Fabrice Herzog, Jan Kovar, Justin Abdelkader ou encore Carl Klingberg savent muscler le jeu lorsque c'est nécessaire. Et Genève? En 2021, c'est notamment sur ce terrain que le GSHC avait perdu la finale face au EV Zoug. Les Aigles auront-ils appris de cette défaite?
Il y a toutefois une grosse différence par rapport à la finale perdue: la fraîcheur. À l'époque, les Grenat avaient dû s'employer pour atteindre la dernière marche en se débarrassant de Zurich en demi-finale. Si elle a peut-être été plus longue que prévu, la série face à Lugano ne devrait pas avoir laissé trop de traces. De quoi être prêt à sortir également les coudes?
Zoug saura-t-il éviter les pénalités?
Si la réponse à cette question est «Non», alors Genève gagnera cette demi-finale. Affirmation excessive? Pas forcément. Le power-play grenat, même s'il n'a pas été flamboyant en quart de finale, est un atout majeur dans le jeu de Jan Cadieux. De manière surprenante, le EV Zoug avait le pire box play de la Ligue en saison régulière. Ce fut largement mieux face à Rapperswil au tour précédent, mais cela ne change rien au fait que c'est une potentielle faiblesse des joueurs de Suisse centrale.
S'ils parviennent à provoquer des pénalités face au EVZ, les Aigles pourraient bien avoir le sourire au terme de cette série.
Les leaders du GSHC vont-ils hausser le niveau?
Face à Lugano, les Valtteri Filppula, Henrik Tömmernes, Linus Omark ou Daniel Winnik n'ont pas brillé. Ils n'ont pas franchement pesé sur la série et la lumière est venue d'autres individualités. C'est d'ailleurs plutôt un aspect à porter au crédit des Grenat qui n'ont pas besoin de compter uniquement sur quatre ou cinq joueurs pour avoir du succès.
Mais à mesure que la saison se prolonge, les joueurs majeurs doivent faire la différence. Du côté de la Suisse centrale, les Dario Simion (4 buts), Grégory Hofmann (3 buts) ou encore Jan Kovar (4 points) ont disputé une bonne série face à Rapperswil. Aux fers-de-lance des Vernets de les imiter. La bonne nouvelle? Ils en sont tout à fait capables.
Qui utilisera le mieux la profondeur de son banc?
L'effectif des deux formations est suffisamment pléthorique pour entamer cette série avec quatre lignes potentiellement dominantes. En quarts de finale, le coach Dan Tangnes a parfaitement réparti le temps de jeu de ses attaquants puisqu'aucun n'a dépassé les 20 minutes de glace durant toute la série. Jan Kovar (18'13''), Dario Simion (16'46'') ou encore Lino Martschini (14'22'') ont été particulièrement «épargnés» face à Rapperswil.
En raison de la rencontre décidée après 114' de jeu pour Genève face à Lugano, la comparaison entre les moyennes des deux équipes n'a aucun sens. Mais Jan Cadieux a davantage «tiré» sur ses premières lignes, notamment en début de série. Si le GSHC veut prolonger sa saison et avoir du succès dans ses play-off, la tendance devra se poursuivre face à Zoug.