En Finlande pour se maintenir

René Matte et la France ont profité de l'exclusion des Russes et Biélorusses

Grégory BeaudJournaliste Blick

C’est le 18 mars dernier que la fédération internationale de hockey (IIHF) a pris la décision de suspendre la Russie et la Biélorussie. Afin de les remplacer, l’instance dirigeante a convoqué les deux nations les mieux classées au ranking pour remplacer les bannis. La France et l’Autriche ont donc dû changer leurs plans. Au lieu d’un tournoi du 3 au 8 mai en Slovénie, les Bleus se frotteront au gratin mondial. Un boulversement qui n’est pas allé de soi logistiquement parlant. «Cela a tout changé, nous a précisé René Matte, entraîneur assistant des Bleus. Au lieu de partir trois semaines, nous avons presque six semaines de voyage avec un mois de préparation.»

Une finale contre l’Italie

Au moment de prendre la direction du Nord, l’ancien assistant de Fribourg Gottéron et actuel membre du staff d’Ambri ne place pas la barre trop haut. D’expérience, il a conscience des limites de son équipe. «Par rapport aux années durant lesquelles la France tenait tête à la Suisse, un écart s’est créé entre les deux équipes. Aujourd’hui, il suffit de voir le contingent helvétique pour s’en rendre compte.»

D’autant plus que sans Antoine Roussel ni Pierre-Edouard Bellemare, les Tricolores ne pourront pas compter sur deux de leurs trois fers de lance évoluant en NHL. Blessé, Stéphane Da Costa, l’ancien joueur de Genève qui évolue en KHL, ne sera également pas présent. Alexandre Teixier (Columbus, NHL) sera bien seul pour permettre à la France de se maintenir. «Mais durant la préparation, nous avons été solides défensivement, tient-il à préciser. Certes, on ne marque pas beaucoup de buts, mais on a également conscience que nous devrons faire un bon travail défensif avant tout si nous voulons avoir une chance de bien figurer.»

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Dans ces conditions, une date est entourée dans le calendrier: le 18 mai prochain. Ce jour-là, les Français défieront l’autre candidat à la queue du classement, l’Italie. Selon toute vraisemblance, ce match sera une sorte de finale contre la relégation. «Ce sera notre derby, rigole René Matte. Nous savons qu’il sera capital de réaliser un bon match contre cette équipe si nous voulons nous maintenir, ce qui est notre objectif. Mais si nous évoluons comme nous le souhaitons, j’aime nos chances de bien figurer.»

Matte ne veut pas finir sur un échec

Ce tournoi finlandais marquera également la troisième et dernière apparition du Canado-suisse sur le banc de l’équipe de France, comme il nous l’a confié: «Je l’ai annoncé en toute transparence au reste du staff voici deux ou trois semaines. J’ai vécu de belles expériences en équipe de France, mais au bout d’un moment, je dois aussi penser à moi. Durant la saison, je suis 8 ou 9 mois au Tessin avec Ambri loin de ma famille. Je ne les vois que quelques fois par mois.»

Alors forcément, les semaines de service supplémentaires liées à la promotion sur tapis vert en première division ont encore alourdi ce sentiment d’éloignement. «Ma femme a été super avec moi et m’a permis de vivre ces belles aventures, mais je sens également que pour mon équilibre, j’ai besoin d’être proche de ma famille car je m’ennuie d’eux lorsque je suis loin, comme durant cette période.»

En espérant que René Matte ne termine pas sur un échec. «Si vous saviez combien de fois on m’a fait cette blague», pouffe-t-il à la veille de l’entrée en lice de son équipe face à la Slovaquie, ce vendredi (15h20).