Après une première année totalement réussie d'un point de vue sportif et marketing, on était légitimement en droit de se demander si, comme la fondue, la Coupe Spengler ne serait pas moins bonne en étant réchauffée. «C'était effectivement une interrogation que j'avais également en montant, a confirmé Romain Collaud, conseiller d’État fribourgeois en charge du sport. Mais dès le premier jour, j'ai su que ce serait à nouveau une réussite.»
Il est vrai que la rencontre inaugurale entre Fribourg Gottéron et Helsinki a attiré les foules dans la station grisonne. Ils étaient entre 2500 et 3000 à avoir effectué le déplacement de Davos pour l'entrée en lice dans la compétition. À deux pas de la patinoire grisonne, le chalet fribourgeois a accueilli les premiers amateurs de fondue dès 11h et quelque.
Davantage de places debout
«Contrairement à l'année dernière, nous avons misé sur un espace bar plus grand afin de permettre à un maximum de personnes de venir nous rendre visite», nous précise-t-on du côté de Fribourg Gottéron. Il est vrai que l'an dernier, le nombre limité de places était un bémol auquel il a fallu remédier. Cette année, 162 personnes peuvent manger simultanément. La plus grosse surprise? Ce n'est pas un multiple de 4 comme le nombre de convives pouvant s'asseoir autour d'un caquelon. Mais passons...
Sur les escaliers qui mènent au chalet, Killian hésite à entrer. «Je viens chaque année à la Coupe Spengler, précise ce supporter romand du HC Davos. Mais comme j'ai une écharpe jaune et bleue, je vais plutôt aller sous la tente des fans.» Il tournera les talons contrairement à ce groupe de Fribourgeois avec la réglementaire chemise Edelweiss sur les épaules. Le dress code étant respecté, ils n'ont pas hésité à gravir les quelques marches pour se mettre au chaud.
Union des forces
À l'intérieur, il faut tout de même avoir l'odorat rompu aux effluves de fondue. «Même la télévision canadienne est venue en manger une», se félicite-t-on du côté des organisateurs. «C'est important d'avoir réuni tous les acteurs cantonaux en un seul lieu, précise Romain Collaud. C'est d'ailleurs cette union des forces qui a rendu possible l'organisation du championnat du monde à Fribourg.»
Après le second match de Fribourg Gottéron, du côté de l'espace bar, les fans se sont pressés pour ne pas devoir rester à l'extérieur. «J'étais déjà présent vendredi et c'était impossible de mettre les pieds dedans, détaille Frédéric, supporter avec un maillot vintage «Jumbo» sur les épaules. Cette fois, j'ai pris les devants et j'ai averti mes potes de ne pas trainer. Comme Fribourg était quasi assuré d'être en demi-finales après 50 minutes de jeu, on est sortis.» Les fins stratèges finiront accoudés au bar.
Pas une opération financière
À la question de savoir si le chalet fribourgeois permet à Fribourg Gottéron de dégager un bénéfice, la réponse n'est pas encore claire. «Si l'on compte toutes les heures passées à organiser cet événement, je doute que ce soit une opération positive, précise Marc-André Berset, responsable communication de Fribourg-Gottéron. Mais c'est surtout une belle vitrine pour toutes nos activités.»
Avant le premier match de Fribourg Gottéron, Fabien Crausaz, ténor de la Fête des Vignerons, a fait retentir le traditionnel «Ranz des Vaches» devant la patinoire davosienne avec, autour de lui, nombre de ses compatriotes. Mais aussi quelques badauds. Pas sûr que les Grisons aient compris toutes les subtilités des paroles du «Lyoba», mais ils ont tout de même écouté religieusement le chant traditionnel. Après Ambri qui a magnifiquement animé la Coupe Spengler durant trois ans (2019, 2022 et 2023), Fribourg Gottéron a profité de l'occasion pour rayonner au-delà de ses frontières cantonales.
L'an prochain, il y a fort à parier que les Dragons ne soient pas présents à Davos et qu'ils seront remplacés par les Langnau Tigers. Nul doute que les Emmentalois sauront, eux aussi, mettre leur belle région en valeur (tant qu'ils ne tentent pas de faire fondre leur fromage...).