Cela fait depuis le 11 mars que Jason Akeson n'a pas chaussé ses patins en match officiel. À l'époque, le Canadien portait le maillot de Pustertal dans la ICE Hockey League (championnat austro-italien). Depuis? Il n'est pas blessé, mais tout simplement inéligible pour jouer avec Genève-Servette. En attente de son passeport suisse, il ronge son frein. «C'est dur d'être à Genève et de ne pas pouvoir jouer avec mon équipe», regrette-t-il.
Techniquement, il pourrait utiliser une des dix licences étrangères et prendre part aux rencontres du GSHC. Mais cette option n'est clairement pas à l'ordre du jour pour les Grenat. «Ce qui est frustrant, c'est que je ne suis pas du tout maître de mon destin, précise-t-il. C'est totalement hors de mes compétences. Moi, j'ai rempli toutes les conditions nécessaires. Il faut juste patienter, mais cela commence à faire long».
Ce d'autant plus que les dirigeants des Aigles tablaient sur une naturalisation fin septembre ou octobre. «C'est ce que j'espérais aussi», lâche-t-il. Marié à une Suissesse, il a potassé pour ne pas être recalé au test de «suissitude». «Je crois que je connais mieux la Suisse que le Canada maintenant», rigole-t-il. Mais cela n'accélère pas le processus pour autant.
Alors pour patienter, Jason Akeson multiplie les entraînements, que ce soit sur la glace ou en salle de force. «J'essaie d'être un bon coéquipier, mais je suis à la fois un membre de l'équipe tout en sachant que même si je suis en pleine santé, je ne suis pas en mesure de jouer. C'est la première fois que cela m'arrive de vivre une situation comme celle-ci.»
Une femme et deux filles
Sur les bords du Léman, il est présent avec sa femme et ses deux filles. «Notre seconde est arrivée à Genève, précise-t-il. C'était au mois de septembre. Disons que j'ai pu passer pas mal de temps avec les trois filles de ma maison, rigole-t-il. Au moins je ne suis pas seul à devoir vivre cette période.»
Pour les fêtes de fin d'année, il a reçu une invitation pour le moins inattendue. «Cela fait une semaine que j'ai été contacté pour renforcer IFK Helsinki durant l'entier de la Coupe Spengler, se réjouit-il. Il ne m'a pas fallu longtemps pour accepter une telle proposition. J'ai entendu énormément de bonnes choses sur ce tournoi et dans l'équipe du Team Canada, je connais du monde. J'espère que nos chemins se croiseront sur la glace.»
Mais au-delà de ces rencontres prévues, Jason Akeson a surtout hâte de jouer un match officiel. «Rien ne remplacera jamais l'intensité d'un match, analyse-t-il. Tu peux t'entraîner tout ce que tu veux, ce ne sera jamais possible de répliquer le même rythme. C'est important pour moi de revivre cela. C'est également important de retrouver ma routine de match et simplement les sensations de me préparer à aller sur la glace. Cela fait 15 ans que je suis professionnel et je n'ai jamais passé une aussi longue période en tribunes.»
Préparation express
Le Grenat ne sait pas encore s'il sera sur la glace ce samedi pour le match d'Helsinki face au Sparta Prague (15h10). «Nous allons découvrir l'alignement juste après cette interview, détaille-t-il. Mais je sais que mon retour au jeu est proche et cela me suffit à m'exciter.» Pour préparer sa première sortie officielle depuis neuf mois, Jason Akeson n'a pu s'entraîner qu'une fois avec la formation finlandaise. C'était vendredi soir en fin d'après-midi. «Ils venaient à peine de débarquer de l'avion. Mais c'était cool de découvrir de nouveaux visages.»
Avec lui dans cette aventure, son coéquipier Eric Schneller a également effectué la montée vers Davos. Mais c'est surtout derrière le banc que figure le nom le plus ronflant pour Helsinki: le coach Olli Jokinen et ses 1237 matches de NHL. «Lorsque je jouais en NHL, il était encore sur la glace. Je n'ai jamais joué avec lui, mais c'est cool de le revoir dans ce rôle de coach.»