Au printemps dernier, David Aebischer avait quitté «son» club de Fribourg Gottéron par la petite porte. Après une saison compliquée, il avait été envoyé par les Dragons à Rapperswil en échange de Mauro Dufner. Aujourd’hui, ce dernier est un membre solide de l’arrière-garde fribourgeoise, tandis que David Aebischer s’épanouit sur les bords du lac de Zurich. Tout le monde est donc sorti gagnant de ce troc.
Un bel équilibre
Vendredi soir contre Genève, David Aebischer a une nouvelle fois patiné plus de 15 minutes, évoluant même en power-play. Ce n’était pourtant pas gagné. En débarquant dans la formation saint-galloise, il a dû faire face à la concurrence de Nathan Vouardoux et Inaki Baragano, deux autres jeunes défenseurs fraîchement débarqués sur la Goldküste. «On compte sur moi pour apporter ce petit truc en plus offensivement, précise-t-il. Désormais, Inaki est blessé et mon temps de jeu a augmenté. Mais déjà avant, tout le monde avait des minutes pour prouver sa valeur.»
C’est cet aspect qui plaît le plus à David Aebischer depuis son arrivée à Rapperswil. «Ils donnent bcp de responsabilités aux jeunes. Peut-être plus que dans d’autres clubs. C’est forcément un risque qu’ils prennent, mais je progresse chaque jour et ça marche bien pour moi.»
Janick Steinmann, le directeur sportif saint-gallois, a su trouver les bons mots pour le faire débarquer dans son club. «Le projet m’a plu, précise le défenseur. En voyant l’exemple de Dominik Egli qui est devenu international après avoir explosé à Rapperswil, ça donne forcément des idées. Et comme je connaissais déjà beaucoup de coéquipiers, cela m’a aidé à m’intégrer. Venir ici était la bonne décision, j’en suis convaincu.»
«La ville m’a séduit»
S’il vit une belle saison sur la glace, c’est aussi le cas dans sa vie de tous les jours où il a trouvé une belle sérénité. «J’aime ma vie ici, précise-t-il. C’était une nouvelle étape. Au Canada, j’étais dans une famille d’accueil tandis que là je suis tout seul. Ce sont des responsabilités inédites. Au début ce n’était pas facile, mais cela m’a fait du bien.»
Ce départ à «Rappi», c’était le saut dans l’inconnu pour sa carrière, mais également pour sa vie d’homme. «Franchement, je ne connaissais pas cet endroit, rigole-t-il. J’étais venu jouer quelques fois, forcément. Mais on arrivait en bus et on repartait direct. Je ne voyais rien de la ville. La première fois que je suis venu visiter, j’ai été immédiatement séduit. J’adore l’eau et ici je suis servi avec le lac.»
«Beaucoup d’émotions»
Ce samedi soir, c’est donc dans le vestiaire visiteurs de la BCF Arena qu’il prendra place pour la deuxième fois. C’était déjà le cas lors de la seconde journée de championnat. En partant à Rapperswil, il ne pensait peut-être pas livrer un match au sommet contre son ancien club. C’est pourtant le cas puisque Fribourg est leader, tandis que Rapperswil est à la troisième place.
«C’est vrai que si l’on regarde les noms dans le contingent, on se dit qu’en venant à Rapperswil je faisais un pas en arrière, a-t-il admis. Mais moi je ne l’ai pas vécu comme ça. Pour moi, c’était un pas en avant. La structure en place est bonne et je ne suis pas surpris des bons résultats.»
Ce retour à Fribourg, il ne le voit toutefois pas comme une revanche malgré l’aspect tendu de son départ. «Revenir jouer un match dans cette patinoire, c’était vraiment spécial, remarque-t-il. Le premier match était d’ailleurs assez dur. Je connais beaucoup de gens et j’étais nerveux. Malgré la défaite, je crois que cela ne s’était pas trop mal passé pour moi.» Ce deuxième déplacement, il a prévu d’en profiter davantage. «L’ambiance est incroyable à Fribourg et je me réjouis de vivre ce match.» Reste encore un détail à régler. «Trouver assez de billets pour tous mes proches qui veulent venir assister au match», rigole-t-il.