Ancien junior du LHC, Iñaki Baragano est de retour dans son club formateur après quatre saisons à Rapperswil. Dans le canton de Saint-Gall, il a appris la rigueur défensive et il espère bien l'appliquer à Lausanne.
L'adage veut que l'on ne change pas une équipe qui gagne. Mais parfois, on est contraint de le faire. Le directeur lausannois John Fust a vu quatre de ses défenseurs voguer vers d'autres horizons, alors il a dû recruter de nouveaux éléments. Et parmi eux, Iñaki Baragano, pour quatre saisons.
Défenseur en pleine ascension
A l'aube de ses 24 ans (il les fêtera le 4 septembre), le défenseur est parti s'aguerrir avant de revenir à la maison. Après avoir quitté Lausanne en 2019 pour les Kamloops Blazers au Canada en WHL, l'Yverdonnois est rentré en Suisse en 2021. Il avait alors signé à Rapperswil et formait un trio de jeunes défenseurs prometteurs avec Nathan Vouardoux et David Aebischer. Sous la conduite de Stefan Hedlund, Baragano n'a eu de cesse de progresser. De 5 points durant sa première saison en National League, il est passé à 16 lors du dernier exercice.
«C'était une super aventure et c'était difficile de partir parce que je me suis fait pas mal d'amis là-bas, raconte le Vaudois après un match de préparation gagné au Sentier face à Fribourg. Je voulais voir quelque chose d'autre et Rapperswil c'était parfait. Là-bas, j'ai découvert une partie de moi que je ne connaissais pas avec le jeu en box-play. Je suis devenu un joueur «two-way», capable de jouer dans toutes les situations.»
Le prix de l'exigence
Le discours d'Iñaki Baragano est celui d'un garçon qui a travaillé pour arriver là où il est aujourd'hui. Et qui a écouté les conseils. «Le monde pro est très différent des juniors, explique-t-il. Il faut être bon tous les jours. J'ai pu bénéficier de conseils de très grands joueurs comme par exemple Maxim Noreau qui m'a beaucoup aidé. Au début à Rapperswil, je n'étais pas dans l'alignement et j'ai dû me battre aux entraînements pour me faire ma place en étant tous les jours au maximum.»
Membre du cadre élargi de Patrick Fischer en équipe de Suisse, Iñaki Baragano débarque avec un certain statut et la lourde tâche de remplacer les cadres Lukas Frick (Davos) et Andrea Glauser (Fribourg), dont les départs offrent du temps de jeu à d'autres joueurs. Comme le Singinois, Baragano est droitier, denrée rare et recherchée dans le milieu du hockey. Pas question pour autant de se comparer à qui que ce soit.
«Je n'ai pas pensé que je venais remplacer Glauser ou Frick, avoue-t-il. Je me suis concentré sur moi en me disant que je devais faire ma place. Il y a davantage d'attentes autour de cette équipe qu'à Rapperswil. Mais je suis un nouveau joueur qui doit se faire sa place en travaillant fort.»
Une pression positive à Lausanne
Un nouveau joueur certes, mais qui débarque dans un contexte familier. Ce qui n'est pas sans induire une certaine pression. «C'est clair qu'en arrivant à Lausanne tu as une pression supplémentaire et l'envie de bien jouer, assène-t-il. Il y a une petite boule au ventre, mais qui est positive.»
On parle souvent de l'identité fribourgeoise avec cette propension qu'a Gottéron de faire revenir des anciens juniors du club comme Christoph Bertschy, Andrea Glauser ou encore Ludovic Waeber dès la saison prochaine. Mais ce LHC version 25/26 compte en ses rangs plusieurs joueurs qui faisaient partie de l'équipe M17 en 2016/17. Theo Rochette, Kevin Pasche, Nathan Vouardoux, Benjamin Bougro et Iñaki Baragano sont donc à nouveau coéquipiers, neuf ans après.
«Je dois retrouver ce côté offensif»
A cette époque, Iñaki Baragano était un défenseur avec un véritable flair offensif. Ses années saint-galloises sous la direction d'un entraîneur suédois lui ont appris la rigueur. En préparation, il a pu goûter un peu au power-play malgré les deux gloutons offensifs que sont Sami Niku et Erik Brännström. «J'ai la chance de jouer le power-play, disait-il au Sentier. Mais je dois retrouver ce côté offensif que j'avais plus jeune. En arrivant en National League, j'ai tout dû mettre sur la défense. Je dois sentir quand me lancer et suivre les rushs.»
Il peut aussi s'inspirer de son partenaire de ligne Sami Niku, défenseur finlandais qui a inscrit 30 points en 52 matches la saison passée avec Kloten. «Je dois regarder son jeu, note Iñaki Baragano. L'important, c'est la première passe. Quand il se porte à l'attaque, je dois rester et l'inverse vaut aussi. C'est un équilibre que l'on doit trouver, mais ça se passe bien pour le moment.»