Sébastien Wüthrich, ex-joueur du Servette FC
«J'ai signé en Thaïlande»

Après une année chamboulée par le Covid et un passage en Roumanie, Sébastien Wüthrich s'est engagé pour deux ans en Thaïlande. À 30 ans, il va disputer la Ligue des champions asiatique avec Ratchaburi Mitr Phol Football Club, un club situé à une heure de Bangkok.
Publié: 16.06.2021 à 09:49 heures
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Dernière mise à jour: 16.06.2021 à 11:34 heures
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Photo: Instagram: Sébastien Wüthrich
Grégory Beaud

Contrairement à l’information qui a circulé dans un premier temps, Sébastien Wüthrich n’a pas signé pour un an avec Ratchaburi. «Je ne sais pas comment c’est sorti, rigole le Neuchâtelois au bout du fil. Je n’ai pas crié sur les toits que j’avais signé en Thaïlande. Mais par contre, j’ai bel et bien un contrat de deux ans.»

L’ancien joueur de Servette a donc trouvé un nouveau point de chute après un passage mouvementé en Roumanie. Entre le propriétaire-milliardaire qui termine en prison et les salaires impayés, le milieu de terrain n’a pas vécu la meilleure période de sa carrière avec l’Astra Giurgiu.

Sébastien Wüthrich préfère retenir l'aspect football. «J’ai toujours eu envie de jouer dans un pays éloigné, nous confie-t-il. J’avais en tête l’Arabie saoudite ou le Qatar voire les Emirats arabes unis et je savais que la Roumanie était une porte d’entrée.» Finalement ce passage sur les bords du Danube lui a ouvert une destination: la Thaïlande. Précisons toutefois que les portes étaient dans un premier temps fermées. Et à double tour. «J’ai passé 14 jours dans ma chambre en quarantaine, explique-t-il. C’était dur. Je suis sorti dimanche et j’ai déjà eu deux entraînements avec mon équipe et un match depuis. Je sens que le rythme n’est pas encore vraiment là.»

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Son nouveau club attend pourtant de lui qu’il soit prêt. Et vite. En effet, Ratchaburi s’est qualifié pour la Ligue des champions asiatique pour la première fois de son histoire. Dès la semaine prochaine, la phase de poule Est-asiatique se disputera à Bangkok dans une bulle sanitaire. Coronavirus oblige. «Nous jouerons six matches en 21 jours, précise Sébastien Wüthrich. Je leur ai expliqué que ce serait compliqué de tous les disputer. Car ici, les étrangers jouent 90 minutes par match et ne sortent jamais.»

Chaleur accablante

En Thaïlande, seuls quatre joueurs extra-communautaires sont autorisés dans l’équipe. Raison pour laquelle les attentes autour de l’ancien international M21 sont grandes dans le Royaume. «J’ai eu cette opportunité de venir ici car l’un des quatre étrangers a attrapé le Covid, poursuit-il. Ils avaient besoin de quelqu’un de libre de tout contrat et prêt à jouer rapidement.» L'ancien junior de Neuchâtel Xamax remplissait les deux conditions. À la suite de retard dans le paiement des salaires en Roumanie, il avait été autorisé à quitter Giurgiu et s’est donc retrouvé sur le marché. «Comme j’ai disputé mon dernier match en Roumanie à la mi-mai, je suis en bonne forme, si l’on fait exception des deux semaines de quarantaine bien sûr.»

Celui qui vit ce voyage comme une «expérience extraordinaire» doit toutefois encore s’habituer à la chaleur. «J’ai disputé mon premier match amical lundi. Il faisait 37 degrés. Tu fais deux allers-retours et tu es raide (rires). C’est probablement la raison pour laquelle l’intensité dans le jeu n’est pas aussi grande qu’en Europe.»

«Jamais vu un terrain pareil»

Et au niveau des conditions? Dans quel environnement sportif évolue-t-il? «Je suis à peine sorti de ma quarantaine donc je ne peux pas vous dresser un portrait du pays, surtout que je n’y étais jamais venu même pour faire du tourisme (rires). Par contre j’ai été impressionné par le stade dans lequel nous évoluons. On sent qu’il y a des moyens qui sont mis dans le football ici.»

Photo: Ratchaburi FC

Après avoir joué de nombreuses saisons en Suisse et un an à Montpellier, il arrive tout de même à être impressionné. «Pour tout vous dire, je pense n’avoir jamais vu une pelouse pareille, s’enthousiasme-t-il. Peut-être à Swansea lorsque nous y étions pour jouer la Coupe d’Europe avec Saint-Gall. Et encore… Le gazon est tellement parfait qu’on dirait un synthétique. Je ne sais pas si tous les stades seront comme celui de Ratchaburi, mais en tout cas celui-ci est très beau.»

Photo: Facebook: Ratchaburi FC

Et cette Ligue des champions, comment l’aborde-t-il? «On sait que ce sera difficile de sortir de la phase de poule, avance-t-il. Nous n’avons pas d’expérience à ce niveau et nous jouons contre de bonnes équipes de Corée, de Malaisie et du Japon. Mais, c’est un rêve de jouer la Champions. Peu importe qu’elle soit européenne ou asiatique. C’est une expérience géniale à vivre.»

Après le premier match amical disputé lundi face au champion, Bangkok, il sait un peu mieux où il met les pieds professionnellement. «Nous avons perdu 2-1, mais je pense que nous étions la meilleure équipe sur le terrain. C’est encourageant.»

Dès la semaine prochaine, Sébastien Wüthrich rentrera à nouveau dans une bulle sanitaire, raison pour laquelle il est pour l’heure seul en Asie. «Ma copine me rejoindra vers la mi-juillet», se réjouit-il. Histoire de vivre cette belle aventure à deux.

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