William Le Pogam retrouve les Grenat
«Les fans de Servette m'ont donné de l'amour»

Pour la première fois de sa carrière, William Le Pogam va retrouver Servette. Le Français, qui a disputé 49 matches avec le club grenat, se réjouit des retrouvailles. Interview.
Publié: 25.08.2023 à 08:04 heures
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William Le Pogam joue désormais à Yverdon.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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Matthias DavetJournaliste Blick

Le vert et blanc d'Yverdon Sport a une belle touche grenat dans son effectif. Anthony Sauthier (251 matches), Boris Cespedes (175), William Le Pogam (49), Ricardo Alves (33), Varol Tasar (31), Hugo Fargues (29) et Christopher Lungoyi (5) ont tous porté à plusieurs reprises le maillot du Servette FC. Ce samedi (18h), c'est l'heure des retrouvailles.

Dans une Maladière à huis clos, ces joueurs vont affronter leurs anciennes couleurs. Troisième joueur ayant le plus joué avec Servette, William Le Pogam se souvient bien de ses deux saisons passées au bout du Léman. Et il en parle (surtout) en bien. Interview du latéral d'YS.

Tu es à quelques jours de disputer un match contre Servette. Dans quel état d'esprit es-tu?
On est très excités. Ça reste la deuxième plus belle équipe du championnat. On sait que ça ne va pas être facile, face à une formation qui a énormément de qualités. Elle a fait un beau parcours en qualifications de Champions League et ça va être un match intéressant. Le seul bémol: on les joue à la Maladière et pas au Municipal. Mais on a hâte.

Et d'un point de vue personnel, tu as quand même un passif avec le maillot grenat.
Oui (sourire). C'est la première fois que je les retrouve depuis mon départ – tout du moins en match officiel. Je suis très content – Servette est le premier club qui m'a accueilli en Suisse. Dans cette équipe, j'ai encore des amis comme Jérémy Frick ou «Mica» Stevanovic. Malheureusement, ils ne pourront peut-être pas jouer. Mais c'est un moment particulier.

Quand le calendrier de Super League est sorti, tu avais noté cette rencontre d'une croix rouge dans ton agenda?
Bien sûr. Mais – désolé des termes – ce qui me fait un peu ch*er, c'est qu'on ne va qu'en janvier au Stade de Genève. Ça aurait été encore plus beau de jouer le premier match là-bas. Moi, je l'ai noté. Mais dans mon équipe, je sais que certains l'ont aussi fait – comme Nini (ndlr: Anthony) Sauthier ou Bobo (ndlr: Boris) Cespedes.

Justement, vous avez un peu discuté les trois de ce match?
Pas encore (ndlr: l'interview a été réalisée mardi). On les a regardés pendant les qualifs de Champions League. Je leur pose aussi des questions sur certains joueurs, que je n'ai pas côtoyé. Tout ça m'intéresse beaucoup.

On peut imaginer que jouer contre Servette, ça vous apporte plus de motivation que de rencontre Saint-Gall ou Lugano.
Bien sûr, c'est normal. Même si Jérémy ou Mica sont des amis, on n'a pas envie de perdre contre eux. Je sais qu'on va se faire chambrer si tel est le cas (rires), qu'ils ne vont pas nous louper. Il y a aussi la motivation de montrer qu'on peut être bons en Super League.

Comme pour Anthony Sauthier…
Dire qu'il était soi-disant – je ne sais pas si ce sont les termes – cramé pour ce niveau… Je pense qu'il aura à cœur de montrer que c'est un des meilleurs latéraux du championnat.

Et avec Mica ou Jérémy, vous vous êtes déjà un peu écrits en vue cette rencontre?
Avec Bobo, on a appelé Jérémy après le match de championnat contre Lugano. Vu qu'il était blessé, il a regardé notre match – et on s'est raconté des conneries. On n'a pas forcément parlé de foot. Et Mica, je l'ai eu pour son anniversaire (ndlr: 29 juillet) et sa blessure avant les qualifications européennes.

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Mais tu penses que vous allez quand même vous envoyez quelques petits messages?
C'est sûr, les connaissant (rires). Mais je ne rentre pas dans leur jeu. Surtout que «Frickou» est un sacré chambreur. Mica est plutôt calme, discret… Bon, il se fout beaucoup de moi par rapport à mes cheveux blancs parce qu'il dit que je suis plus vieux que lui.

Tu as passé deux saisons à Servette. Tu en gardes quoi?
De très bons souvenirs. L'une des deux est ma meilleure saison dans ma carrière – avec peut-être celle de l'année passée. Ça a été plus compliqué lors des six derniers mois de mon passage là-bas: j'ai eu des pépins et des problèmes avec la direction. Mais ça reste un club dans lequel beaucoup de supporters m'ont donné de l'amour, les coachs et les joueurs m'ont toujours apprécié. J'en garde un bon souvenir.

Ton aventure servettienne a pris fin à cause des problèmes avec tes dirigeants? Ou pas seulement?
Elle s'est terminée à cause des problèmes avec eux car mon souhait, à cette époque, était de rester. J'enchaînais ma deuxième saison avec Servette et on avait une superbe équipe. Et je n'ai pas été le seul cas, avec Maouche et Nsame. C'était compliqué. Le club n'était pas autant structuré qu'aujourd'hui – ce qui en fait une des meilleures équipes de Suisse.

William Le Pogam a disputé 49 matches avec Servette.
Photo: Keystone

Tu es frustré de cette fin?
Au final, je ne leur en veux pas. Bien sûr, j'aurais voulu faire ma carrière dans un club mythique comme Servette. Aujourd'hui – même si j'ai attendu longtemps – je peux découvrir la Super League avec un club qui m'a accueilli et qui me donne beaucoup. Je suis très content.

Tu as un souvenir particulier à Servette?
(il réfléchit) Je pense que c'est à chaque fois le groupe, le vestiaire. On était une belle bande de copains. D'ailleurs, on s'écrit toujours.

Et au niveau des fans?
J'étais étonné qu'il y ait autant de personnes qui aiment cette équipe. Partout où on allait, il y avait des supporters de Servette. Le club a vraiment une fan-base incroyable, même en Suisse allemande. Je me souviens d'un match à Rapperswil, c'était la folie. Le club avait passé des années difficiles avec des soucis financiers et qu'il y ait quand même autant de personnes qui le suivent, c'était incroyable.

Le week-end du 27-28 janvier, tu vas normalement retrouver le Stade de Genève. Tu t'en réjouis?
Oui! Ça a été mon premier terrain de jeu. C'est un stade incroyable. Dommage qu'il ne soit pas rempli tous les matches comme il l'a été en Coupe d'Europe. Ça va aussi me permettre de retrouver certaines personnes.

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