«Non, pas maintenant le portrait de Stankovic, attends un peu! 3, 2, 1, top: maintenant! Le plateau couvert est prêt? Envoie. Caméra 2, top. Dani, encore une question, après on passe à la séquence suivante.» Régis Baeriswyl n'est de loin pas le visage le plus connu des téléspectateurs de blue Sport, mais le Fribourgeois est sans aucun doute l'un des personnages les plus importants, sinon le plus important, d'une soirée de Champions League, lui qui occupe le poste stratégique de producteur et fait office de véritable plaque tournante. «Il y a plus de stress en coulisses que sur le plateau. Là-bas, ils s'amusent», exagère avec le sourire Alexandre Burkhalter, directeur de la rédaction de blue Sport, fier de la prestation de son équipe, devant la caméra et derrière.
Une trentaine d'écrans pour un chef d'orchestre
Les coulisses de la chaîne privée un soir de Champions League ressemblent à la tour de contrôle d'un aéroport. Des écrans partout (une bonne trentaine au total), un silence total mis à part pour les personnes habilitées à s'exprimer et une concentration de tous les instants: rien n'est laissé au hasard chez le diffuseur officiel de la Super League et des compétitions européennes. Ce mardi soir, trois matches sont au programme des play-off: Rangers-Bruges, Ferencvaros-Qarabag et Etoile rouge-Paphos.
«La Champions League, cette compétition merveilleuse est de retour. Et jusqu'au dernier match, elle sera à vivre sur blue!», s'enthousiasme Daniel Romano, le présentateur, sur un plateau flambant neuf. blue Sport a en effet décidé d'investir pour ajouter encore plus de style et reçoit pour l'occasion en ce mardi soir Cyril Wick, CEO de blue Entertainment. L'homme a beaucoup de visites prévues en Suisse romande ces jours, ce qui le réjouit, puisque l'inauguration de six salles de cinéma blue à Genève est imminente. «Ce plateau a été monté en un temps record par nos équipes. Il a fallu douze jours pour tout changer», complimente Alex Burkhalter, sous le regard d'un «big boss» impressionné.
Des consultants qui ont joué la Champions League
Le nouveau plateau a en effet de la gueule et offre plusieurs possibilités, ainsi que plusieurs angles. Parmi les innovations: une palette tactique, avec des flèches symbolisant les passes et les tirs, est à disposition des consultants, qui ne se privent pas de les utiliser pour décortiquer telle ou telle action. Ce soir-là, les deux experts sont Stéphane Henchoz et Massimo Lombardo, deux anciens participants à la Champions League, un gage de crédibilité supplémentaire pour blue Sport.
Pour le producteur, Régis Baeriswyl, et le présentateur, Daniel Romano, la journée de travail commence officiellement à 15h, avec le premier briefing, pour se terminer à 1h après la toute dernière réunion, l'antenne étant rendue à minuit. La machine est bien huilée, les équipes sont rodées, mais il n'est évidemment possible de tout planifier que jusqu'au coup d'envoi des différents matches. Les conducteurs sont précis, mais, dès la pause et le retour en plateau pour commenter les moments forts, place à l'improvisation, pour les gens devant la caméra tout du moins.
En coulisses, le préposé aux micros surveille chaque prise de parole, la régie est toujours au taquet et un monteur prépare les incrustations et les différentes séquences. Fait important: l'équipe de blue est composée aussi bien de Romands que d'Alémaniques et le français n'est pas forcément la langue prioritaire, y compris au coeur des studios de Granges-Paccot, au nord de Fribourg. Mais pas de panique: tout ce petit monde est tellement habitué à travailler ensemble que les automatismes sont encre meilleurs que ceux des joueurs sur le terrain.
Les droits TV, une lutte permanente
Cyril Wick joue un rôle d'observateur en ce mardi soir, mais le CEO a évidemment un rôle stratégique en amont puisqu'il est notamment au coeur de l'acquisition des droits des différentes compétitions. blue Sport en possède énormément, mais pas tous, et le dirigeant est toujours à l'affût du marché. Pour l'heure, la Super League est sécurisée jusqu'en 2030, la Champions League jusqu'en 2027. Les tarifs sont un sujet de discussion permanent, les fans de foot étant prêts à beaucoup de choses pour suivre leurs compétitions favorites... avec une limite. Le pay-per-view, c'est à dire le match à la demande, est-il une possibilité? «J'y croyais au début, mais l'expérience a montré que ce n'était pas possible. Nous en sommes revenus et nos concurrents aussi», répond Cyril Wick, lequel travaille au quotidien sur ces questions et sur les différents catalogues de droits.
Le diffuseur blue, qui appartient en totalité à Swisscom, n'a pas de mission de service public, mais ne s'interdit rien en termes d'acquisition, devant jongler entre ses désirs et la réalité du marché. Pour l'heure, la Champions League et la Super League sont ses deux produits-phares, désormais bien mis en valeur par ce nouveau plateau et la compétence reconnue de ses journalistes, présentateurs et consultants.
«Je dis souvent que la rédaction de blue, ce ne sont pas que des spécialistes de télévision. Nous devons faire du 360, comme on dit. Par exemple, lorsque nous allons rendre visite à Dan Ndoye à Bologne, nous partons à trois, avec un spécialiste des réseaux sociaux. Nous allons faire l'interview télévisée, bien sûr, avec un format plus long, un autre plus court, mais aussi du contenu qui partira exclusivement sur les réseaux», explique Alex Burkhalter, lequel prévoit d'autres reportages du genre lors de la saison à venir.
blue Zoom, la chaîne gratuite et accessible à tous
Plus que jamais, blue veut remplir sa mission: satisfaire ses abonnés et en conquérir sans cesse de nouveaux, via blue Zoom, sa chaîne gratuite et accessible à toutes et à tous. «Grâce à elle, on peut y montrer notre savoir-faire et donner envie d'en voir plus.» La belle histoire de blue en Suisse romande est loin d'être terminée.