Une pétition circule pour demander le retrait des play-off. Des personnalités du football suisse, comme Breel Embolo, figurent parmi les signataires.

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Ugo CurtyJournaliste Blick

Le FC Zurich et Young Boys ont jeté de l'huile sur le feu hier. Le champion de Suisse en titre et son prédécesseur bernois ont officiellement pris position contre l'introduction des play-off dans notre championnat. Un réveil un peu tardif puisque cette formule avait été acceptée... en mai dernier par la majorité des 20 clubs de Swiss Football League. La formule doit entrer en vigueur dès la saison prochaine.

Ce sont toujours les mêmes qui gagnent

Zurich est le premier à craquer sous la pression populaire. «Ignorer l'avis des fans va à l'encontre de nos principes de base», souligne le FCZ. La grogne n'a cessé de grandir, surtout en Suisse alémanique, cette saison. Le mécontentement de certains fans s'affiche dans les stades du pays, week-end après week-end.

Mais que demande le peuple? Le football suisse doit se réinventer. Les play-off vont redynamiser le championnat, amener une tension et du suspense qui manquent cruellement dans notre pays de pisse-froid. Le hockey sur glace a franchi le pas il y a près de 40 ans déjà et la National League n'a jamais été aussi attractive!

Parce qu'il faut qu'on se le dise: en Suisse, ce sont toujours les mêmes qui gagnent. Depuis l'introduction de la Super League en 2004, combien de clubs ont fêté le titre? Trois! Bâle (11 fois), YB et Zurich (4). Vous ne trouvez pas ça lassant?

Le souvenir de la «Finalissima» de 2006

Quoi qu'en pensent des groupes ultras passéistes et les conservateurs obtus, personne n'a oublié la fameuse «Finalissima» de 2006 à Bâle. Le but de Filipescu, la joie de Lucien Favre et du FCZ pour un titre arraché à la dernière minute. En juin dernier, le championnat féminin a éprouvé la formule des play-off. Résultat? Un dernier match passionnant pour le sacre entre Servette et Zurich.

Alors oui, c'est cruel, oui les Genevoises ont perdu, elles qui avaient dominé la saison régulière. Mais, c'est justement là que le sport est si magique, quand il échappe à la logique, au tangible et à la routine.

Les Belges en exemple

Demandez aux Belges s'ils ont trouvé légitime que la France soit championne du monde. D'ailleurs, nos amis du Plat pays ont introduit les play-off depuis 2010 déjà (certes, sous une autre formule). Le championnat s'en porte plus que bien et les droits TV n'ont jamais été aussi juteux.

Aujourd'hui, le Club Bruges est en tête de son groupe de Ligue des champions, devant Porto, l'Atlético et Leverkusen. C'est autre chose que les déboires du FC Bâle contre Erevan et Bratislava dans une «Coupe d'Europe des pauvres».

Muscler le ventre mou

Enfin, j'aimerais juste rappeler un petit point. Les play-off à la mode helvétique restent bien light. Seules les deux premières équipes du classement pourront se disputer le titre national dans une série au meilleur des trois matches. Vous parlez d'une révolution.

Les clubs classés entre la troisième et la dixième place, eux, s'arracheront les derniers billets européens en jeu. Ou quand le ventre mou du classement se transforme en six-pack à faire pâlir «CR7»! Non vraiment, il faut oser le changement.

Super League 24/25 - Championship Round