Trois clubs, trois scénarios
Que se passera-t-il à Yverdon, Winterthour et GC en cas de descente?

Winterthour, GC, Yverdon - l'un de ces trois clubs sera relégué en Challenge League ce jeudi à 22h20, un autre devra passer par les barrages face à Aarau et le troisième pourra partir en vacances tranquille. Mais que se passera-t-il après? Blick a la réponse.
Publié: 22.05.2025 à 08:21 heures
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Dernière mise à jour: 22.05.2025 à 08:22 heures
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Ce jeudi s'annonce brûlant sur les terrains suisses!
Photo: Pius Koller
La rédaction football

GC-Saint-Gall, Yverdon-Zurich, Winterthour-Sion: ces trois matches débutent à 20h30 et la donne est très claire. Les trois clubs qui se déplacent sont sauvés et ne jouent plus rien. Les trois qui reçoivent jouent leur survie en Super League. Blick a déjà un coup d'avance et se demande ce qui pourrait se passer en cas de relégation chez chacun de ces trois clubs.

Pas de panique à Winterthour

«Nous n’allons pas à Winterthour en touristes», prévient l’entraîneur sédunois Didier Tholot. Le maintien déjà en poche, les Valaisans veulent terminer la saison sur une bonne note avant les vacances d’été. À Winterthour, cette déclaration ne provoquera sans doute pas de sueurs froides. Depuis l’hiver, le club se prépare à une éventuelle relégation en Challenge League. Et voilà qu’au moment décisif, il se retrouve miraculeusement en pole position pour le maintien. Dans ce haut lieu du romantisme footballistique, les «morts-vivants» ont décidément la peau dure.

Une descente serait certes un coup dur, mais sûrement pas un drame en coulisses. Contrairement à la concurrence, plusieurs joueurs ont déjà exprimé leur volonté de rester au club, même en deuxième division et avec des salaires réduits. L’entraîneur Uli Forte, lui, a depuis longtemps confirmé que son contrat resterait valable en Challenge League. Le FC Winterthour déclarerait alors immédiatement la mission remontée.

Reste à savoir si l’enthousiasme actuel des fans à la Schützenwiese survivrait à des affiches sans Bâle, YB ou Saint-Gall.

GC face à un méga-bouleversement

GC n’a semble-t-il pas grand chose à perdre dans la lutte contre la relégation. Sinon le risque d’être la risée générale et de creuser encore un peu plus le gouffre financier. En interne, certains vont même jusqu’à se demander si une descente ne serait pas, à terme, bénéfique pour le club. Après une saison aussi calamiteuse, peut-être que les Sauterelles ne méritent tout simplement pas mieux.

Qu’importe la ligue dans laquelle le Rekordmeister évoluera la saison prochaine: cet été, c’est une véritable révolution qui s’annonce à GC. Alain Sutter, le nouvel homme fort, est prêt à prendre les commandes sportives et à diriger en profondeur le chantier de la reconstruction.

Une large partie des cadres quittera le navire, Super League ou non, en raison de contrats arrivant à échéance. Et parmi ceux qui restent, beaucoup souhaitent partir d’eux-mêmes. Quant à l’avenir de l’entraîneur Tomas Oral, il paraît peu probable que son contrat soit prolongé. Côté direction, les listes de candidats pour renforcer l’effectif et le staff sont déjà prêtes dans les tiroirs d'Alain Sutter.

Reste une question centrale: le nouveau patron devra-t-il relancer GC en Challenge League – ou pourra-t-il rebâtir avec le maintien en poche? Une chose est sûre: rares sont ceux, en Super League, qui aimeraient voir un championnat sans GC.

Que font les Américains à Yverdon ?

Au coup d'envoi, YS est dernier et donc le «mieux placé» pour retrouver la Challenge League, deux ans après l'avoir quittée. Ce ne serait pas une anomalie dans l'histoire du club nord-vaudois, qui ne s'est jamais maintenu deux ans d'affilée en première division. Dans les faits, seuls deux entraîneurs ont réussi à garder Yverdon Sport dans l'élite du football suisse: Lucien Favre en 2000 et Alessandro Mangiarratti en 2024.

Mais les propriétaires américains d'YS ont d'autres ambitions que de retrouver la Challenge League et l'ont fait savoir dès leur arrivée à l'été 2023, n'hésitant jamais à prendre des décisions fortes. Marco Schällibaum, l'homme de la promotion, a dû partir très vite après leur venue. Et Alessandro Mangiarratti a été prié de s'en aller en décembre dernier. La mission maintien a été confiée à Paolo Tramezzani, qui a donc le destin de son équipe entre les mains, ce jeudi. L'Italien rajoutera-t-il son nom à la liste des «entraîneurs-sauveurs» ou son nom restera-t-il associé à la relégation? C'est toute la question de ce jeudi.

Mais il existe un enjeu encore plus grand, qui angoisse les supporters d'YS: Jamie Welch, l'actionnaire majoritaire venu du Texas, claquerait-il la porte en cas de descente? Aucun signal n'a été entendu en ce sens, mais le «projet américain» repose en très grande partie sur la vente de joueurs et le trading. Avoir trouvé Kevin Carlos en Espagne leur a rapporté entre deux et trois millions pour ce qui reste leur plus beau coup. Sans eux, jamais le buteur hispano-nigérian n'aurait trouvé le chemin de la Super League. Mais que se passerait-il en Challenge League? Ce modèle économique serait-il viable?

«Président du football» à Yverdon Sport, l'actionnaire minoritaire Jeffrey Saunders s'est souvent voulu rassurant à ce sujet, notamment lors de la signature d'Antonio Marchesano cet hiver, un «signal envoyé à tout le football suisse». Le fait est qu'Yverdon Sport a déboursé gros pour faire venir le génial meneur de jeu du FCZ et que cette signature est une vraie preuve du sérieux de la démarche. Tout comme la construction d'une nouvelle tribune.

Mais si Yverdon devait tomber jeudi soir, les Américains passeraient véritablement au «crash-test». Investiront-ils pour une remontée immédiate? Ou feront-ils un rapport «risques-bénéfices» et diront-ils «good luck Yverdon, see you»? A plusieurs dizaines de kilomètres de là, les supporters du Lausanne-Sport s'étaient posé la même question avec Ineos après les deux relégations en Challenge League, et le géant pétrochimique britannique était resté fidèle au LS, changeant de stratégie au fil des années, mais ne se désengageant jamais, et en récolte les fruits aujourd'hui. Un peu plus au nord du canton, la même question se posera peut-être dès vendredi matin.

YS ne peut en tout cas pas espérer l'aide de l'ancien club d'Antonio Marchesano. Ricardo Moniz, l'entraîneur du FC Zurich, a été clair: «Nous allons à Yverdon pour gagner. Nous voulons réagir à la défaite de Saint-Gall. Notre ambition est de terminer la saison sur un succès».

Super League 24/25 - Championship Round
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Bâle
FC Bâle
37
44
70
2
Servette FC
Servette FC
37
9
62
3
Young Boys
Young Boys
37
11
60
4
FC Lugano
FC Lugano
37
-3
53
5
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
37
8
52
6
FC Lucerne
FC Lucerne
37
6
52
Qualification Ligue des Champions
Qualification Ligue Europa de l'UEFA
Conference League Qualification
Super League 24/25 - Relégation
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Zurich
FC Zurich
38
-1
53
2
FC St-Gall
FC St-Gall
38
-1
52
3
FC Sion
FC Sion
38
-10
44
4
FC Winterthour
FC Winterthour
38
-25
40
5
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
38
-10
39
6
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
38
-28
39
Barrage de relégation
Relégation
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