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Marc Roger s'est reconstruit dans le sud de la France, loin du monde du football.

Photo: Blaise Kormann / L'illustré

La disparition du «Roi» Pelé a provoqué une vague de nostalgie et le dépoussiérage de nombreuses images d’archives, plus ou moins récentes. Dans notre coin de pays, on s’est notamment souvenu de sa visite à la Praille en avril 2004, avant un match entre Servette et YB. Une prestigieuse apparition qui avait été organisée par le président genevois d’alors… Marc Roger.

Le dirigeant français, qui avait des grandes ambitions pour le club grenat, n’était finalement resté en poste qu’une année, précipitant le SFC vers la faillite en 2005. Exception faite de ses différents jugements, l’ancien agent de stars comme Claude Makelele, Thierry Henry ou Patrick Vieira avait disparu des radars.

«Marc Roger, citoyen lambda, en galère»

Hasard du calendrier médiatique, «L’Équipe» a retrouvé la trace de Marc Roger qui travaille désormais dans une communauté Emmaüs dans le sud de la France. Le célèbre quotidien sportif lui consacre une double-page dans son édition du 5 janvier. «Il n'y a pas de coups tordus comme dans le foot, c'est plus sain. Les gens ont souffert ici, ils connaissent la vie, ils ont des valeurs», explique-t-il.

Démuni, l’ancien homme fort du Servette FC a poussé la porte de cette brocante sociale il y a presque deux ans. «C’était la dernière solution qu’il avait, explique dans l’article Frédéric Piazza, responsable adjoint des sites Emmaüs de Nîmes, Alès et Arles. On l’a accueilli avec une chambre que nous gardons pour les passagers, pour une nuit. Puis, il s’est posé. Il s’est présenté comme Marc Roger, citoyen lambda, en galère.»

Aujourd’hui âgé de 59 ans, le Français a retrouvé «du sens» à sa vie, loin de la vue de luxe, entre jets et palaces, qu’il menait grâce au ballon rond. Il a été nommé en juillet coresponsable de la structure Emmaüs d’Alès. Une mission en CDI qui lui permet de vivre dignement. Le passé de Marc Roger ne compte pas dans la communauté, où alors seulement lorsqu’on lui demande de raconter les anecdotes de ses aventures avec les plus grands noms du football mondial. Aujourd’hui, il ne regarde plus les matches et s’est désintéressé du milieu.

À nouveau condamné en mai dernier

«L’Équipe» ne s’attarde pas vraiment sur sa période servettienne. «L’erreur de ma vie», concède néanmoins Marc Roger. Son départ de la Praille a été rocambolesque avec une fuite et une arrestation en Espagne. Les dettes du SFC se chiffraient à 12 millions de francs. En 2008, le président déchu avait été condamné par la justice genevoise à deux ans de prison avec suris «pour gestion fautive et faux dans les titres». Au total, il avait passé 22 mois de détention préventive pour ces agissements.

En mai dernier, Marc Roger a connu de nouveaux ennuis avec la justice, en France cette fois. Il a écopé de neuf mois de prison ferme après les accusations d’un ancien associé pour «complicité de vol aggravé et complicité d’extorsion». Une affaire, remontant à 2016, pour laquelle il a déjà purgé quatre mois de prison. L’ancien agent a fait recours. «Je ne vais pas me laisser faire par un tribunal (ndlr: le Tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse) aux ordres des Suisses», martèle-t-il dans «L’Équipe».

Dans «L'Illustré» cet été

Le magazine «L’Illustré» lui avait aussi rendu visite cet été dans le Gard. Il racontait déjà son bonheur retrouvé dans une vie simple: «J’ai tout perdu. Ma fortune, mon couple, une grande partie de mes amis et, le plus dommageable, ma réputation. Je pourrais m’en vouloir et, plus encore, en vouloir à ceux qui m’ont mis dans cette situation. Mais à quoi bon ressasser le passé? Aujourd’hui, j’ai trouvé mon bonheur et mon équilibre en me mettant au service de la communauté et des autres.»

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