Dereck Kutesa en star absolue
Cinq bonnes raisons de regarder la série sur le Servette FC

Lundi débute, sur Blue Zoom, la diffusion des quatre épisodes de la série consacrée au Servette FC. Blick détaille cinq bonnes raisons de la visionner, même en n'étant pas fan du club grenat.
Publié: 29.11.2024 à 16:26 heures
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Dernière mise à jour: 29.11.2024 à 16:42 heures
La série «Renaissance» est à découvrir dès lundi.
Photo: ANTHONY ANEX
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Une série documentaire en immersion sur un club romand, quelle bonne idée! Produite par AKKA Films, «Renaissance», une série réalisée par deux jeunes talents, Dylan Taher et Léo Wadimoff, qui ont suivi l'entier de la saison 2023/24 du Servette FC, sera disponible sur Blue Zoom dès lundi prochain. Blick vous propose cinq bonnes raisons de vous installer sur votre canapé et d'appuyer sur play, même sans être supporter du club grenat. Un spoiler? Servette soulève la Coupe de Suisse dans le dernier épisode.

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Dereck Kutesa fracasse l'écran à chaque passage

Dereck Kutesa, aussi fort dans cette série que Denzel Washington dans Gladiator II.
Photo: keystone-sda.ch

Les caméras des deux réalisateurs suivent deux joueurs tout au long de la saison: Jérémy Frick et Dereck Kutesa. Si le gardien est fidèle à lui-même, c'est-à-dire très bon client pour les médias et très à l'aise face caméra (il peut déjà signer son contrat de consultant pour son après-carrière), l'ailier crève littéralement l'écran. Sa fraîcheur et sa sincérité touchent en plein cœur, comme lorsqu'il est filmé en plein milieu de son quartier d'enfance, Les Avanchets. A ce moment-là, il n'est pas un joueur de foot en visite, mais un gamin du quartier devenu joueur de foot, ce qui n'est pas du tout la même chose. Dereck Kutesa rayonne et rien que pour lui, cette série mérite d'être visionnée de la première à la dernière minute.

Autre personnage fort du film, moins connu du grand public, l'entraîneur des gardiens Daniel Blanco, très charismatique et exubérant. Il ne parle pas face caméra, ou très peu, mais la série souligne bien le rôle essentiel qu'il joue dans le vestiaire et lors des entraînements, mais aussi dans la vie de groupe et la gestion des gardiens. L'éclairage «en immersion» sur le fameux changement de gardien lors de la finale de la Coupe, à la 118e, est ainsi passionnant à découvrir et notamment la classe infinie montrée par Jérémy Frick, remplacé à deux minutes de la fin du match le plus important de la saison, et qui sort en encourageant tout le monde, y compris son concurrent personnel Joël Mall. Sur cette séquence-là aussi, le capitaine du SFC sort grandi de cette série.

2

Une série grand public, qui va séduire bien au-delà des passionnés

Le tifo parle de lui-même: Servette est revenu de loin.
Photo: keystone-sda.ch

Il est toujours intéressant d'observer les réactions autour de soi lors d'une projection publique, à laquelle étaient présents plusieurs joueurs du SFC, mais aussi des personnalités diverses et variées, lesquelles ne suivent pas forcément le football de près, mais s'intéressent naturellement au Servette FC comme acteur de la vie de la cité, sans forcément aller au stade. La série touche probablement en premier cette catégorie de la population: les gens qui, à Genève ou en Suisse romande, ont une affection pour le club grenat, parfois enfouie, et ne sont pas des supporters «hardcore».

A ce titre, le début du film, avec le rappel de la grandeur du club suivi de la descente aux enfers, n'est pas inutile, bien au contraire. Le journaliste Daniel Visentini, intervenant régulier de la série, sert de témoin entre les époques, lui qui en a vécu plusieurs, en Europe comme dans les ligues amateurs, et ces quatre épisodes viennent rappeler l'importance du Servette FC dans la culture et l'inconscient collectif genevois.

Le tifo géant déployé par les supporters avant la finale de la Coupe prend ainsi tout son sens: «Revenu de l'enfer, le capitaine vient récupérer son trésor.» Et le cœur des Genevoises et Genevois. Cette série pourrait aussi y contribuer, en présentant une filiation, grenat, entre Joko Pfister et Gilbert Guyot et Miroslav Stevanovic et Steve Rouiller. Des époques différentes, mais un même club, une même identité.

3

Donner des idées aux autres, pourquoi pas?

Lausanne et Servette, une rivalité qui dure depuis des décennies.
Photo: Pascal Muller/freshfocus

Si cette série n'atteint logiquement pas la puissance émotionnelle du formidable film d'Yves Matthey (Servette, mon enfance), elle n'a pas non plus cette prétention. Il faut, à ce titre, poser le constat suivant: Servette a su développer, au fil de son histoire, une identité que les autres clubs romands ne peuvent qu'envier.

Le FC Sion en a une, bien sûr, mais le club, aujourd'hui, capitalise trop peu dessus et ce n'est un secret pour personne que peu de glorieux anciens se reconnaissant dans le club actuellement. Le Lausanne-Sport entreprend un gros travail de «reconnexion à son territoire», avec l'enjeu de conquérir aussi bien la ville et ses nouveaux quartiers que la campagne, du Gros-de-Vaud à la Broye, ce qui représente deux publics bien différents et pas forcément complémentaires.

Servette, de ce point de vue, a pris de l'avance ces dernières années, même si le «trou» du début des années 2000 a fait évidemment beaucoup de mal. Il est ainsi très intéressant de comprendre dans la série la stratégie mise en place par Loïc Luscher (responsable de la communication) et son équipe pour faire comprendre à la jeune génération ce qu'est le Servette et comment la toucher. Parmi les moments sympas du film, le gros plan sur les yeux de Loïc Lüscher s'illuminant lorsqu'il parle de la visite du SFC à Delémont en Coupe de Suisse et que le journal local évoque l'arrivée dans le Jura du «grand Servette». Dans son regard se reflètent alors les années de galère et de reconstruction pour en arriver à cette «renaissance», le titre du film. Tout en étant conscient que le chantier est encore énorme, et que les sièges vides dans le stade de Genève se comptent encore par milliers.

4

La série est fidèle à la réalité

Le départ de Chris Bedia est un moment important de la série, largement commenté et thématisé. Le documentaire ne passe rien sous silence.
Photo: Urs Lindt/freshfocus

Pas question de passer sous silence les moments tendus dans la saison, qui sont tous traités. Du début de saison où les points manquaient et où des questions se posaient ouvertement concernant la poursuite de la mission de René Weiler, aux problèmes administratifs (les joueurs non inscrits), en passant par la séance de tirs au but à Plzen ou la démission du président Thierry Regenass, les passages compliqués de la saison sont documentés, analysés, traités avec objectivité. Même le fait de ne pas parler des problèmes liés aux supporters, à Lausanne et à Winterthour, se comprend parfaitement d'un point de vue rédactionnel, vu que la série parle de l'équipe et de sa vie. Ce parti pris est assumé et ne dérange pas du tout, au contraire.

La série est objectivement conforme à la réalité de la saison, sans être évidemment exhaustive. Les caméras des deux réalisateurs se sont posées à Genk, Rome et Razgrad, par exemple, et pas à Glasgow ou Tiraspol. Quatre épisodes de 26 minutes permettent de rafraîchir la mémoire, pas de parler de chaque match en détail, et cet aspect-là aussi se comprend parfaitement.

5

René Weiler parle!

La toute première conférence de presse de René Weiler est restée dans toutes les mémoires des journalistes présents ce jour-là à la Praille.
Photo: keystone-sda.ch

Ce point est peut-être le plus anecdotique pour le grand public, mais pour ceux qui ont eu la chance de suivre la saison du Servette FC, dès la première conférence de presse de René Weiler jusqu'à la finale de la Coupe, il veut dire beaucoup. Dans la série, René Weiler parle et même, surprise, se montre ouvert devant la caméra des deux réalisateurs. L'ex-entraîneur du Servette FC, désormais directeur sportif, a en effet passé la saison à en dire le moins possible devant les micros et les stylos, dès sa toute première prise de parole, qui avait d'ailleurs conduit un journaliste à lui demander, ce jour-là, pourquoi il agissait ainsi et quel était le but de ces réponses laconiques, pour rester poli.

Désireux de se protéger, mais aussi de protéger son équipe, l'entraîneur du SFC n'a rien livré lors de ces passages obligés devant la presse, mais, dans ce film, il se dévoile un peu, jusqu'à la toute dernière scène où l'on constate, émerveillé, qu'il est même capable d'apprécier l'exercice. Un peu à l'image de Luis Enrique avec le Paris Saint-Germain, qui méprise ouvertement les journalistes et ne s'en cache pas, René Weiler a réservé ses confidences à cette série et il est l'une des personnes qui sort grandie, et plus humaine, de ces deux heures de diffusion.

Première diffusion sur blue Zoom  

Episode 1 Lundi 2 décembre à 20h

Episode 2 Lundi 9 décembre à 20h

Episode 3 Lundi 16 décembre à 20h

Episode 4 Lundi 23 décembre à 20h

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Bâle
FC Bâle
16
22
29
2
FC Lugano
FC Lugano
16
6
28
3
Servette FC
Servette FC
16
3
28
4
FC Zurich
FC Zurich
16
4
27
5
FC Lucerne
FC Lucerne
16
5
26
6
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
16
3
24
7
FC St-Gall
FC St-Gall
16
4
21
8
FC Sion
FC Sion
16
1
20
9
Young Boys
Young Boys
16
-3
20
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
16
-11
16
11
FC Winterthour
FC Winterthour
16
-23
12
12
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
16
-11
11
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