Christian Constantin, promoteur aguerri, cache très bien son jeu. Il est souvent difficile de savoir ce que le président du FC Sion pense vraiment, au-delà de ses déclarations et de ses quelques blagues.
Plusieurs acteurs et experts commençaient à le croire quand «CC» répétait vouloir tourner le dos au football professionnel, se contenter d'un FC Sion amateur en Promotion League. Même son fils Barth, directeur sportif par ailleurs, affirme que ce scénario est crédible et véridique, dans une longue interview parue sur Blick lundi.
Déjà en 1996, Constantin voulait son stade
Pourtant, «CC» a renversé la table en abattant une nouvelle carte cachée dans sa manche auprès du «Nouvelliste». Le dirigeant serait prêt à rester en Super League avec son club si les autorités valaisannes et la ville de Sion le suivent dans la construction d'un nouveau stade et centre d'entraînement. Un projet grandiloquent, évidemment, qu'il chiffre à 150 millions.
Ce n'est pas la première fois que Christian Constantin invoque les dieux du stade. Il avait déjà dessiné des plans sur la comète à Collombey... en 1996. On parlait déjà de 150 millions, pour une enceinte de 60'000 places qui devait voir le jour pour l'Euro 2004 (que la Suisse accueillera finalement quatre ans plus tard). En 2004, son projet «rebondit» à Martigny. Cette fois, l'arène sportive doit être accompagnée d'un centre de bien-être et d'un casino (entre autres). Son coût? 250 millions. Vous l'aurez deviné, cette nouvelle idée ne verra pas le jour.
Une maquette pour faire joli
En 2007, «Le Matin» titre que le «Grand stade» est transféré à Riddes. Le projet s'est transformé, comme par magie, en magasin de bricolage.
Ancien employé du club, Fabien Girard avait évoqué ce projet de nouvelle enceinte, dans la longue enquête consacrée par «Le Matin Dimanche» au président du FC Sion. «Dans mon bureau, j'avais une grande maquette. Elle était très belle, mais tout le monde savait que Constantin ne bâtirait pas de stade: ce type de construction ne rapporte rien et met trente ans avant d'être rentabilisé.»
Georges Bregy et Jean-Paul Brigger, deux anciennes gloires de l'équipe valaisanne, n'apportent plus de crédit aux menaces à peine voilées de «CC». Le duo a cette formule dans une savoureuse interview croisée: «Le FC Sion peut vivre sans lui, mais lui ne peut pas vivre sans le FC Sion.»