Comment faire pour marquer?
Au FC Sion, une attaque à repenser à Tourbillon?

Quatre matches sans marquer le moindre but à Tourbillon! Même si les joueurs et le staff du FC Sion refusent d'évoquer le moindre syndrome dans leur stade, ces chiffres commencent à interpeller. La réception de Saint-Gall ce mardi soir pousse à la réflexion.
Publié: 28.10.2025 à 09:46 heures
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Josias Lukembila est toujours aussi généreux dans l'effort, mais trop peu dangereux dernièrement.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Didier Tholot a raison de dire que marquer en premier face au FC Thoune samedi aurait tout changé. Le leader de Super League apprécie plus que tout le jeu de transition et pouvoir faire mal en contre: le fait d'avoir pris les devants grâce à Kastriot Imeri à la 12e l'a placé dans un fauteuil dans cette rencontre. Mais justement: pourquoi le FC Sion est-il incapable de faire mal dans son stade et ce depuis le mois d'août? Le tableau de marche est cruel pour les fans du club valaisan et il fait mal aux yeux: après avoir battu Lugano 4-0, Sion est tombé contre Bâle (0-1), Servette (0-2) et Thoune (0-1), une série entrecoupée d'un bon 0-0 face à Lausanne.

Si les joueurs et le staff refusent de parler d'un «syndrome Tourbillon», ces chiffres interpellent toutefois et poussent à la réflexion. Une partie de la réponse est évidente: à l'extérieur, Sion peut se permettre d'un peu plus attendre, ce qui convient mieux à ses joueurs. A la maison, quand il faut faire mal dans les petits espaces et trouver des solutions, force est de constater qu'à l'exception de la démonstration face à Lugano (4-0), ce FC Sion est trop stérile.

Heureusement, les Valaisans n'ont pas trop longtemps à gamberger et ont l'occasion de faire mentir ces statistiques avec la réception de Saint-Gall ce mardi soir (20h30). Une victoire et tout serait oublié? C'est ainsi que fonctionne le football, et Didier Tholot a dû se poser beaucoup de questions ce week-end. En voici trois.

Doit-il changer ses hommes sur le plan offensif?

Ilyas Chouaref est moins décisif depuis quelques semaines.
Photo: keystone-sda.ch

L'entraîneur du FC Sion est un homme fidèle. A ses valeurs, terriennes, de travail et de sueur. Celles-ci le rendent, à juste titre, extrêmement populaire auprès du public de Tourbillon, qui se reconnaît en lui. Le Bordelais n'est pas un donneur de leçons, pas un théoricien, mais un homme pragmatique. Il est fidèle à ses hommes, aussi. Ceux qui ne sortent pas du cadre et respectent ses principes de jeu et de vie sont toujours récompensés. L'homme est loyal, le technicien aussi, et les joueurs qui ont permis au FC Sion de remonter en Super League et d'y rester ont une sorte de priorité à ses yeux. Pas un privilège factice reposant sur le salaire ou la renommée, mais un respect gagné là où ça compte: sur le terrain. 

Didier Tholot, c'est un fait, aime les joueurs qui travaillent pour l'équipe et une qualité qu'il demande à ses ailiers est de défendre. En Challenge League, Théo Berdayes et Théo Bouchlarhem avaient la priorité sur Georgi Rusev, par exemple, pour la simple et bonne raison qu'avec eux, l'entraîneur du FC Sion avait la certitude que les couloirs étaient tenus. Une division plus haut, l'adversité est plus relevée, la concurrence a grimpé, mais le principe est le même: Josias Lukembila, en plus d'être un joueur percutant, est un ailier à la mentalité exemplaire. Mais le fait est que le Lausannois est moins décisif depuis un mois et que, de l'autre côté, Ilyas Chouaref est sur courant alternatif, fidèle à lui-même. Le dribbleur a des qualités, c'est certain, mais elles peinent à s'exprimer depuis plusieurs semaines. Dans l'axe, Benjamin Kololli est blessé et Donat Rrudhani manifestement pas encore prêt.

La conclusion: les trois joueurs derrière l'avant-centre n'offrent en ce moment pas toutes les garanties dont a besoin une équipe candidate au top 6. Et comme Rilind Nivokazi est toujours aussi fort et important dans le jeu au poste d'avant-centre, mais qu'il n'a pas marqué depuis le 14 septembre à Winterthour, oui, il faut du changement. Ne serait-ce que pour permettre à Josias Lukembila et Ilyas Chouaref, deux joueurs importants, de récupérer et de revenir plus forts.

Qui mettre sur le terrain?

Liam Chipperfield brille avec la Suisse M21 cet automne.
Photo: keystone-sda.ch

Contrairement à la saison dernière, Didier Tholot dispose de plus d'options sur le banc, ce qu'il a lui-même reconnu. Une évidence s'impose: Liam Chipperfield, excellent à chaque fois -ou presque- qu'il entre en jeu, est tout proche d'une place dans le onze de départ. Le milieu de terrain est en forme, il l'a prouvé avec l'équipe nationale M21, il est à l'aise sur coup de pied arrêté et il a été l'un des seuls joueurs offensifs à apporter de la vie samedi face à Thoune. Et s'il n'était pas entré la semaine d'avant à Lucerne, Sion n'aurait pas pris un point (3-3). Il trépigne sur le banc, il est décisif quand il entre et il a gagné en volume de jeu: il est sans doute l'heure de le faire démarrer. 

Le cas de Winsley Boteli est plus nuancé. Lui aussi est souvent décisif quand il entre, et son dynamisme fait du bien. Ce n'est pas une coïncidence non plus si Sion est revenu au score à Lucerne après son entrée, mais son volume de jeu n'en fait pas un titulaire indiscutable. La réflexion le concernant serait plutôt de l'associer à Rilind Nivokazi et, ainsi, de changer un peu de système pour être plus dangereux à la maison. Sion n'y arrive pas depuis quatre matches avec une pointe et Didier Tholot pourrait être tenté de jouer à deux devant.

Dans ce cas, Josias Lukembila pourrait également être une option, mais ses performances récentes ne plaident pas en sa faveur. Cela impliquerait cependant de toucher au double pivot composé d'Ali Kabacalman et de Noé Sow, qui fonctionne plutôt bien. La petite performance du Français samedi contre Thoune va-t-elle inciter son coach à le sortir du onze? Si oui, un milieu en losange, avec un numéro 10 (Donat Rrudhani, Théo Berdayes, Ilyas Chouaref?) et deux attaquants, deviendrait une option crédible.

Enfin, troisième option: ne pas changer le système, mais titulariser Théo Berdayes sur un côté. Ce serait plus étonnant, mais pas impossible. Le Valaisan joue moins cette saison, mais il reste irréprochable et une option crédible, notamment pour son état d'esprit et sa force de travail. Théo Bouchlarhem, qui sort de deux matches de suspension, sera lui une option en cours de match.

Le jeune Adrien Llukes n'est lui plus à disposition: il vient de rejoindre l'équipe de Suisse M17 qui prépare la Coupe du monde au Qatar, dont le coup d'envoi est imminent.

Changer d'approche mentale?

Que se disent Barthélémy Constantin et Didier Tholot? Assurément qu'ils aimeraient bien voir le FC Sion ouvrir la marque à Tourbillon.
Photo: keystone-sda.ch

Trop souvent, le FC Sion semble bloqué à Tourbillon et le contraste entre l'extérieur et la maison est saisissant. Cela n'a rien à voir avec la pression du public ou un mal-être, évidemment, mais tient plus à une configuration tactique. Sion a tellement peur d'encaisser ce premier but fatal qu'il en oublie d'attaquer. Alors, comment débloquer les têtes? Comment amener cette confiance? Cette question-là est peut-être même la plus importante de toutes, afin que Didier Tholot et ses joueurs puissent se présenter revanchards face à la presse ce mardi soir après la rencontre, gagnée face à Saint-Gall, et définitivement balayer ce syndrome de Tourbillon de la plume des journalistes et de la bouche des supporters.

Super League 25/26
Équipe
J.
DB.
PT.
1
11
10
25
2
11
12
21
3
11
7
21
4
11
4
18
5
10
-1
17
6
10
1
14
7
11
-2
14
8
10
-3
13
9
11
-6
13
10
11
3
12
11
10
-4
9
12
11
-21
3
Tour final
Tour de relégation
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