Clauses et millions européens
Le FC Bâle nage dans l'argent... et ce n’est que le début

Le FC Bâle connaît une embellie financière. Grâce à des stratégies de transfert intelligentes et à d'éventuelles recettes de la Ligue des champions, des millions de francs attendent le club. Les dirigeants rhénans ne vont pas s'emballer pour autant.
Publié: 11:56 heures
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Dernière mise à jour: 15:41 heures
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Daniel Stucki, directeur sportif du FCB, observe ses joueurs lors du camp d'entraînement en Autriche.
Photo: Pius Koller
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Tobias Wedermann

Tout va bien au FC Bâle. Le doublé en poche, deux renforts prometteurs (Koba Koindredi, 23 ans, et Keigo Tsunemoto, 26 ans), une ambiance radieuse en camp d’entraînement et, surtout, des nouvelles quasi quotidiennes d’une potentielle manne financière. Cet été, à Bâle, on ne se contente pas de se baigner dans le Rhin: on s’apprête aussi à plonger dans l'argent.

«Quarante millions, c’est énorme pour un joueur qui était encore chez nous il y a un an. À part Riccardo Calafiori, personne n’a rapporté autant», glisse Daniel Stucki. Celui dont il parle, c’est Thierno Barry.

L’attaquant français de 22 ans quitte Villarreal pour Everton. Le club anglais lève sa clause libératoire de 40 millions de francs. Si le transfert n’est pas encore officiel, Bâle est d’ores et déjà assuré d’empocher quelques millions. «Nous touchons un montant significatif», se réjouit Daniel Stucki, sans confirmer la part exacte qui reviendra au FCB. Selon plusieurs sources, le gain pourrait grimper jusqu’à six millions de francs. Et ce n’est pas tout: le dirigeant laisse entendre que Bâle bénéficierait aussi d’un pourcentage en cas de prochaine revente de Barry. «Si j’ai bien négocié, c’est inclus», souffle-t-il.

Un modèle qui rapporte gros

La stratégie du FCB est limpide: le club ne bloque pas ses jeunes talents en cas d’offre correcte, mais veille toujours à obtenir un intéressement sur les reventes futures. «Nous ne signons jamais de contrat sans clause de revente», confirme notre interlocuteur.

Dan Ndoye (Bologne), Edon Zhegrova (Lille), Andy Diouf (Lens) ou encore Renato Veiga (Chelsea): tous ces anciens Bâlois sont aujourd’hui cités dans des rumeurs de transferts à plusieurs millions. Et à chaque mouvement, le FCB toucherait une part du gâteau. Le club a déjà encaissé huit millions de francs grâce au transfert de Leon Avdullahu (21 ans) à Hoffenheim. Bénie Traoré (22 ans), Philip Otele (26 ans) et Anton Kade (21 ans, estimé à cinq millions selon Transfermarkt) pourraient aussi rapporter gros en cas de départ.

À cela s’ajoutent des primes européennes: huit millions garantis en cas de participation aux barrages de la Ligue des champions ou de l’Europa League, et jusqu’à 18 millions si le club atteint la phase de groupes de la plus prestigieuse compétition européenne. Sans compter les primes de victoire, estimées à deux millions par match.

Les erreurs du passé en tête

Alors qu'en Super League, il n'y a guère de rendez-vous médiatique avec un directeur sportif sans que l'on souligne que l'on a peu ou pas d'argent à disposition, c'est le monde à l'envers chez le champion en titre. Il y a un an à peine, Bâle faisait la une avec ses sociétés écrans et ses problèmes de liquidités. Aujourd’hui, la situation semble renversée. Mais le club reste méfiant: pas question de brûler les étapes.

Le mot d'ordre est clair: booster les finances, oui. Risque pour l'Europe, non. Même en cas de qualification pour la Ligue des champions, le FCB refuse de céder à la folie des grandeurs. «Si nous engageons un joueur très cher sur trois ans et que nous manquons l’Europe la saison suivante, nous ne pourrions plus assumer son salaire», prévient Daniel Stucki. Les Bâlois veulent maintenir leur structure salariale et rester fidèles à leur stratégie de gestion.

Petite nuance, tout de même: en cas de qualification pour la Ligue des champions, le FCB pourrait se permettre un petit extra. «Oui, on pourrait alors tenter un coup que nous ne ferions pas en temps normal», admet le dirigeant rhénan. De quoi faire trembler la concurrence en Super League.

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