Plusieurs chefs d'accusation
La légende de Manchester Ryan Giggs jugé pour violences sur son ex-compagne

L'ancienne vedette du foot Ryan Giggs comparaît depuis lundi devant la justice britannique à Manchester. Il est accusé de violences sur sa compagne. Niant les faits, il a néanmoins démissionné de son poste de sélectionneur du Pays de Galles à l'approche du Mondial-2022.
Publié: 09.08.2022 à 16:52 heures
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L'ancien joueur vedette de Manchester United et sélectionneur gallois Ryan Giggs lors de sa présentation devant la justice, le 28 mai 2021 à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre).
Photo: OLI SCARFF

L’ancien joueur gallois, âgé aujourd'hui de 48 ans plaide non coupable des faits qui lui sont reprochés, passibles d’une peine maximale de cinq ans de prison.

Le procès, devant un jury présidé par la juge Hilary Manley à la Manchester Minshull Street Court, s’est ouvert lundi et durera dix jours.

Des faits remontant à 2017

L’ancien joueur, qui a remporté deux Ligues des champions sous le maillot de Manchester United, est accusé d’avoir agressé son ancienne compagne, Kate Gerville, lors d’une violente dispute le 1er novembre 2020. La police avait été appelée au domicile du couple.

La légende du club mancunien doit aussi répondre du délit de comportement d’emprise sur sa compagne pendant leur relation, qui avait commencé en 2017 et s’est achevée le jour des faits qui lui sont reprochés. Ce chef de poursuites recouvre des faits d'«isolement, rabaissement, humiliation, harcèlement, dégradation et mauvais traitements».

Ryan Giggs, arrêté à son domicile en novembre 2020 puis remis en liberté, est aussi accusé de violences sur la sœur de son ex-compagne, Emma Gerville. Lors d’une audience préliminaire en avril 2021, il a contesté les accusations portées contre lui et a plaidé non coupable.

Son procès était initialement prévu en janvier dernier mais a dû être reporté en raison de l’encombrement des tribunaux de la ville du nord de l'Angleterre.

Il souhaite «laver son nom»

Il a choisi pour avocat Chris Daw, qui a assuré la défense de grands noms du sport comme l’ancien capitaine de Chelsea John Terry, acquitté en 2012 par la justice britannique dans une affaire d’insultes racistes contre le joueur Anton Ferdinand, l’année précédente lors d’un match du championnat d’Angleterre.

Giggs a démissionné de son poste de sélectionneur du Pays de Galles en juin. «Je ne veux pas que les préparatifs du pays pour la Coupe du monde soient affectés, déstabilisés ou mis en danger de quelque manière que ce soit par l’intérêt continu autour de cette affaire», avait-il déclaré. Il s’est dit impatient de «laver (son) nom».

Le procès de Ryan Giggs s’est ouvert deux jours avant celui du joueur français de Manchester City Benjamin Mendy, qui sera jugé à Chester à partir de mercredi pour viols et agressions sexuelles sur sept femmes.

Premiers échanges

L’accusation affirme que Ryan Giggs a, lors de l’incident, donné un coup de tête à Kate Gerville, la blessant à la lèvre, et a assené un coup de coude dans la mâchoire de sa sœur, qui était intervenue pour la défendre.

L’avocat du footballeur, Chris Daw, a déclaré lundi que le footballeur «n’avait recouru à aucune violence illégale», tout en affirmant que son client reconnaissait que son comportement «sur le plan moral était loin d’être parfait».

«C’était comme une bataille mentale»

Kate Gerville a détaillé ses soupçons sur l’infidélité de son ancien compagnon, affirmant qu’il niait de manière agressive, bloquant son numéro et l’ignorant, avant de la supplier de revenir. «C’était comme une bataille mentale constante. J’ai commencé à ressentir une anxiété horrible», a-t-elle déclaré.

Elle a raconté une dispute dans un hôtel au début de leur relation en 2017, affirmant que le footballeur avait «littéralement pété les plombs» et l’avait traînée nue dans le couloir, où il avait jeté le contenu de sa valise.

Kate Gerville a aussi confié avoir eu des pensées suicidaires. «Je ne voulais plus continuer», a-t-elle déclaré, en larmes. Elle affirme qu’il l’avait rendue «paranoïaque», la faisant se demander si elle était «tarée». «J’étais juste naïve, vulnérable, je crois», a-t-elle concédé.

(AFP)

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